La grève des chauffeurs d’autobus scolaires coûte cher aux transporteurs

Le mouvement de grève des chauffeurs d'autobus a débuté le 1er mai dernier. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Serge Clavet
Alors que la grève du transport scolaire en Outaouais dure maintenant depuis un mois, les transporteurs font face à un important manque à gagner. Ainsi, plus de 2 millions de dollars n’ont pas été versés aux entreprises Autobus Lasalle, Autobus Campeau et Bigras Transport au mois de mai.
Les centres de services scolaires cessent en effet de rémunérer les transporteurs lors d’un tel mouvement de grève, puisque les services de transport d’enfants ne sont pas réalisés en totalité. Une situation qui représente donc un manque à gagner pour les entreprises, même si celles-ci ne versent pas les salaires des chauffeurs grévistes.
Au total, ce sont très exactement 2 171 731 $ qui n’ont pas été versés par les quatre centres de services scolaires de l’Outaouais concernés par la grève des chauffeurs d’autobus scolaires. Il est à noter que le mouvement de protestation orchestré par Teamsters Canada a débuté le 1er mai dernier.
Les paiements retenus pour services non rendus se répartissent de la manière suivante entre les centres de services scolaires :
Paiements retenus pour services non rendus par centre de services scolaire
Centre de services scolaire des Draveurs | 1 128 333 $ |
---|---|
Centre de services scolaire des Portages-de-l'Outaouais | 300 000 $ |
Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l'Outaouais | 340 000 $ |
Commission scolaire Western Québec | 403 398 $ |
Le directeur général du Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l'Outaouais, Denis Rossignol, a confirmé que l'argent servirait à dédommager les parents touchés par la grève.
La logistique est cependant complexe, fait-il valoir. La Commission scolaire Western Québec doit également indemniser les familles.
À lire aussi :
Selon la professeure au Département de relations industrielles à l’Université du Québec en Outaouais, Julie Garneau, les pressions économiques sont le nerf de la guerre dans notre régime de négociation collective
.
Celles-ci représentent habituellement une source de pouvoir de négociation. Au-delà de l'aspect financier, elle est d'avis qu'il faut aussi tenir compte de l'opinion publique et du moment propice.
La fin des classes arrive, ce qui accentue la pression pour le moment, mais cela diminuera le pouvoir de négociation du syndicat une fois les classes terminées
, estime-t-elle.
Une stratégie inefficace
Le fait de retenir ces sommes ne constitue pas une stratégie efficace, selon le directeur des communications chez Teamsters, Marc-André Gauthier.
Le transport scolaire est maintenant dominé par de grandes entreprises
, fait-il valoir. On prive ces compagnies de revenus sur un territoire, mais elles continuent d’empocher des fonds publics ailleurs.
Quand on considère que leurs autobus ne roulent pas, donc qu’il n’y a presque pas de dépenses, ces retenues n’ont [pratiquement] aucun effet.
Selon ce dernier, il faudrait plutôt prévoir de vraies pénalités dans les contrats, si on veut protéger le public, les chauffeuses et les chauffeurs
.