Fort Chipewyan lance un avertissement à des pilleurs éventuels

Tous les habitants de Fort Chipewyan, dans le nord de l'Alberta, ont été évacués.
Photo : La Presse canadienne
Même si aucun cas de pillage n’a été encore signalé dans le hameau évacué de Fort Chipewyan, selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC), le chef de la Première Nation crie de Mikisew a affirmé que toute personne se rendant coupable de pillage sera bannie de cette communauté du nord de l'Alberta.
Dans une vidéo publiée mercredi soir, le chef de la Première Nation crie de Mikisew, Billy-Joe Tuccaro, a déclaré avoir reçu des informations faisant état de risques de pillage dans le hameau, qui reste vidé de ses habitants en raison de l'approche d'un feu de forêt non maîtrisé.
Toute personne surprise en train de voler des biens des personnes évacuées sera punie, a-t-il affirmé, en ajoutant que la personne perdra tous ses privilèges dans la communauté de Mikisew. Je ne plaisante pas.
Si on vous voit en train de piller, la GRC sera prévenue et vous serez placé en détention et expulsé de la communauté. Je répète : "Vous serez banni de ma communauté."
Les habitants du hameau isolé, situé à 300 kilomètres au nord de Fort McMurray, ont été priés de quitter leur domicile mardi.
Mercredi, l'incendie, qui a déjà détruit 8600 hectares, brûlait à une dizaine de kilomètres de Fort Chipewyan.
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Patrouilles quotidiennes
Billy-Joe Tuccaro a fait savoir que les dirigeants de la communauté allaient intensifier les patrouilles dans les rues et qu'il se rendrait lui-même dans la zone évacuée chaque nuit pour repérer les signes d'activité criminelle.
« Ce n'est pas le moment de faire des bêtises. Si vous êtes resté en arrière en tant qu'évacués, nous attendons de vous que vous vous comportiez de manière responsable », a-t-il dit, en soulignant que la communauté avait besoin de toutes les ressources pour se concentrer uniquement sur les feux.
La GRC indique qu'elle n’a reçu aucune plainte de pillage dans la zone d'évacuation.
Elle dit toutefois que huit agents patrouillent dans les rues 24 heures sur 24, soit le double du nombre de policiers fédéraux normalement présents à Fort Chipewyan.
La GRC a confiance dans sa capacité à protéger les quartiers évacués.
Le pillage étant une préoccupation dans les communautés menacées par les feux de forêt en Alberta, la police fédérale a été chargée de patrouiller les zones qui ont fait l'objet d'évacuation pour empêcher les intrusions et les vols.
Des ressources policières supplémentaires resteront à Fort Chipewyan jusqu'à ce que les habitants puissent rentrer chez eux, a indiqué le caporal Troy Savinkoff.

Entre mardi et mercredi, la surface brûlée par le feu a quasiment triplé.
Photo : Facebook/Kendrick Cardinal
Une évacuation difficile
Le hameau compte environ 1000 habitants et, jeudi, ils avaient tous quitté les lieux.
Les évacuations se font par voie aérienne ou par bateau en raison de l'isolement de la localité.
Les membres de la Première Nation des Chipewyans d’Athabasca font partie des personnes qui ont reçu l'ordre de quitter Fort Chipewyan. Mercredi, leur chef, Allan Adam, a exhorté les résidents qui ne participent pas directement à la lutte contre l'incendie à quitter les lieux.
Selon lui, la localité est désormais étrangement silencieuse, et la forêt environnante, alarmante.
La situation est tendue, car les personnes contraintes de quitter leur maison et les habitants restés sur place pour lutter contre les flammes se préparent au pire.
Allan Adam a dit qu'il resterait à Fort Chipewyan pour lutter contre l'incendie et protéger sa communauté. C'est chez nous. C'est tout ce que nous avons.
Avec les informations de Wallis Snowdon