Les élèves de l’école Pierre-Chiasson triomphent sur scène avec Annie

Lucie Doucette, en 5e année, joue le rôle-titre, celui de l'orpheline Annie. Elle était ravie d'avoir ce rôle en raison des passages chantés.
Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux
Le club d'art dramatique de l'école Pierre-Chiasson, à DeBlois, a présenté mercredi la pièce musicale Annie devant plus de 120 personnes. Ce spectacle semble susciter des vocations chez les acteurs en herbe.
J'adore faire des pièces!
, affirme Bella Graham, élève de la 5e année.
Je continuerai toujours, j'aimerais être une actrice, à l'Île-du-Prince-Édouard, ou où je peux être. Je vais aller où je dois
, continue avec une assurance désarmante l'adolescente, qui joue Grace Farrell, la secrétaire.
Elle fait partie du club d'art dramatique de l'école, qui existe depuis plusieurs années. Cela faisait depuis la pandémie qu'il n'y avait pas eu de représentations en public.
On avait hâte de recommencer, on voulait avoir la foule!
, s'enthousiasme l'enseignante Angela Pendergast-Arsenault, qui anime le club théâtral avec l'aide de Suzanne Chaisson, enseignante à la retraite.

Bella Graham, en 5e année, sait qu'elle veut devenir actrice. Elle ira "où elle doit" pour atteindre son but.
Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux
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L'idée d'adapter la comédie musicale Annie, présentée pour la première fois en 1977 sur Broadway, fait son chemin chez les deux éducatrices, malgré l'appréhension d'ajouter la difficulté du chant et de la danse au théâtre.
C'est ça qui m'apeurait parce que c'est pas un de mes talents, je suis pas musicale, moi
, confie Suzanne Chaisson. Puis j'ai embarqué à bord, j'ai été full speed!
, poursuit-elle.
Un gros travail d'adaptation
S'ensuivent des semaines de travail pour adapter la pièce pour les jeunes et la raccourcir de trois heures à une heure trente.

Angela Pendergast-Arsenault, qui enseigne en 1e année, dirige le club d'art dramatique avec l'aide de Suzanne Chaisson, enseignante à la retraite.
Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux
On changeait tellement la pièce, des parties énormes!
La troupe, composée de 13 jeunes de la 4e année à la 7e année, a commencé à répéter fin mars, avec le soutien de la musicienne Caroline Bernard pour le chant et de l'enseignante Adèle Gaudet pour les chorégraphies.

Plus de 120 personnes étaient présentes à l'école pour voir la pièce présentée par le club d'art dramatique.
Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux
Le secteur communautaire appuie le projet et demande un financement via le programme fédéral PassepART pour financer les décors et les costumes, pour le plus grand bonheur de Clara Doucette, en 7e année, qui joue Olivia Warbucks.
J'adore les costumes !
La plus âgée du groupe espère devenir une actrice. Je pense que je suis vraiment bonne pour montrer les émotions
, affirme-t-elle.

Clara Doucette, en 7e année, est la plus âgée de la troupe. Elle joue la milliardaire Olivia Warbucks, un rôle masculin dans la pièce d'origine.
Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux
Lucie Doucette, en 5e année, était quant à elle vraiment contente
de jouer le rôle d'Annie, car elle aime beaucoup chanter
. Et tout comme sa grande sœur, elle veut faire carrière. Être dans des spectacles va m'aider à me préparer
, anticipe-t-elle.
Elles ne sont pas les seules. Interrogée à la sortie du spectacle, Jada Carragher, en 6e année, raconte sa fierté et son envie de faire carrière.
À la première pièce du club d'art dramatique, j'avais un si petit rôle que je ne parlais même pas. Maintenant, j'ai la chance de montrer à tout le monde que je suis capable de faire un plus grand rôle. Je suis méchante une minute, je suis gentille l'autre minute, triste... J'aime quand j'ai beaucoup d'émotions.

Jada Carragher, en 6e année à l'école Pierre-Chiasson, joue le rôle d'Agatha Hannigan, qui dirige d'une main de fer l'orphelinat où se trouve la jeune Annie.
Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux
Des enfants impliqués
Seul garçon du groupe, Erwan Clément, en 6e année, est plus dubitatif sur la suite de sa carrière théâtrale.
Au départ c'était ma mère qui [a dit] "tu y vas!" puis j'ai fait mon premier spectacle et j'ai bien aimé.
T'arrives t'es stressé, puis tu sens une montée d'adrénaline, puis, d'un coup, tu souris.

Erwan Clément, en 6e année, joue deux rôles dans la pièce Annie. Hésitant au départ, il confie aimer le côté physique du théâtre.
Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux
Dans le public, les réactions sont unanimes. Un très beau spectacle
, beaucoup de travail
, très pro
, on est fiers
. Les enfants sont récompensés d'une ovation debout à la fin de la pièce.
Angela Pendergast-Arsenault et Suzanne Chaisson soulignent le dévouement des parents et l'implication des enfants, qui ont répété tous les dimanches durant le dernier mois, jusqu'à trois heures par semaine.
Quand je pense à nos élèves, ils sont impliqués dans des sports, les Jeux de l'Acadie, c'est beaucoup beaucoup
, insiste Angela Pendergast-Arsenault.
Ça marque les enfants, ils sont tellement fiers, puis ça donne de la confiance. C'est la raison pour laquelle on veut faire ces projets-là, pour donner aux jeunes une fierté et une confiance
, dit l'enseignante en souriant.
Une confiance pour monter sur scène, mais aussi pour parler le français, selon les deux femmes, qui racontent l'implication des enfants pour corriger le texte avec elles. À l'école Pierre-Chiasson, le théâtre est une arme contre l'insécurité linguistique.