Des vacances et des inquiétudes au CHU de Québec

L’unité de traumatologie de l’hôpital de l’Enfant-Jésus à Québec accueille encore plusieurs accidentés de la route.
Photo : Radio-Canada
Alors que de nombreux membres du personnel de la santé s'apprêtent à prendre des vacances bien méritées, les inquiétudes sont grandes en vue d'une surcharge de travail dans les hôpitaux de Québec.
On a des inquiétudes puisqu'on n’a toujours pas tout notre personnel. On manque de personnel, on a du temps supplémentaire obligatoire énormément en temps normal. Avec l'été, avec les vacances, c'est sûr que ça fait moins de monde disponible pour faire du temps supplémentaire. C'est inquiétant dans beaucoup de secteurs
, prévient Nancy Hogan, présidente du Syndicat interprofessionnel du CHU de Québec.
Les urgences, les soins intensifs, l'hémodialyse, l'obstétrique et la chirurgie sont particulièrement à risque, selon elle.
L'équilibre est super fragile. Si on repense à l'été passé, il y en a eu énormément [d'heures supplémentaires]. Les membres sont inquiets, les professionnels en soins nous ont interpellés dans certains secteurs, et sont inquiets de la venue de l'été
, croit Nancy Hogan.
Jeunes
Plusieurs jeunes professionnels sont appelés à travailler et faire des remplacements dans un contexte de congés annuels, croit Nancy Hogan. Une charge de travail trop lourde pourrait les décourager, selon elle.
Il faut que les jeunes soient encadrés pour ne pas qu'ils quittent [leur poste] non plus. C'est tout ça qui est important quand vient le temps de l'été. Avec les gens en vacances, ça fait moins de monde.

Des membres du personnel de l'Hôtel-Dieu de Québec prennent leur pause-repas ensemble.
Photo : Radio-Canada
Droit aux vacances
C'est une situation qu'on vit chaque année. Durant l'été, les gens ont droit à des vacances et je suis content d'annoncer que tout le monde peut prendre des vacances
, répond Dr Julien Clément, directeur des services professionnels au CHU de Québec.
Des diminutions de service planifiées sont tout de même à prévoir, dont une baisse du nombre de salles de chirurgie.
Le CHU tente aussi de limiter le temps supplémentaire obligatoire (TSO). L'objectif ultime serait de ne pas faire de TSO. J'ai une compassion extrême pour le personnel. Malheureusement, de temps en temps, on doit recourir à ça
.

Dr Julien Clément, directeur des services professionnels au CHU de Québec
Photo : Radio-Canada
Il rappelle aussi qu'il n'y a pas nécessairement une baisse de l'achalandage dans les centres hospitaliers durant l'été, et que les jeunes professionnels seront appelés à contribuer. On essaie de faire le mieux possible. Par contre, il y a quelque chose qui est inhérent dans les services de santé, ce n'est pas toujours facile. [...] On essaie de rendre ça le plus humain possible.
Le retard dans des centaines de chirurgies est également à combler, ce qui risque d'ajouter une pression supplémentaire aux employés.
Avec les informations de Pierre-Alexandre Bolduc