Une maison 100 % autonome, le rêve devenu réalité d’un couple québécois

Francis Denault, Marie Eisenmann et leur fille Emma
Photo : Radio-Canada / Mireille Roberge
De l’électricité faite maison, des fruits et légumes cultivés chez soi, dans une bâtisse écologique et autonome, c’était le rêve de Marie Eisenmann et Francis Denault. Ils l'ont réalisé.
Installés à Saint-Magloire, dans la MRC des Etchemins, depuis plus de 7 ans, les deux anciens citadins et leur fille de 10 ans ont opté pour un mode d’habitation particulier, le géonef.
C’est une maison semi-enterrée, permettant une isolation naturelle été comme hiver. Le côté nord est enfoui dans le sol et la façade sud est très fenestrée pour maximiser toutes les forces des éléments. Il ne faut pas imaginer une grotte surtout
, rassure Marie, la fenestration en avant de la maison amène du soleil, de la lumière, mais aussi de la chaleur.

La serre fait partie intégrante de la maison. Les semis y sont plantés avant d'être transférés sur le terrain.
Photo : Radio-Canada / Mireille Roberge
Il faut dire que le couple est soucieux de l’environnement depuis bien des années. Ils ont d'ailleurs fondé les Urbainculteurs en 2009, un organisme qui fait la promotion de l’agriculture urbaine. S'ils ont quitté la ville et leur travail en 2016, c'était pour réaliser leur rêve de maison autonome à la campagne.
Fini les factures d'Hydro-Québec
Ils ont acquis la maison en 2008 pour la somme de 15 000 dollars. Elle avait été construite 40 ans auparavant par un dénommé Serge, c’était un visionnaire, Serge
, se souvient Francis.

La chambre froide où la température avoisine 7 degrés l'hiver et 16 degrés l'été.
Photo : Radio-Canada / Mireille Roberge
Le géonef a nécessité de nombreuses rénovations et des ajouts indispensables à la volonté d’autonomie comme les panneaux solaires pour l’électricité. Ils permettent d’éclairer la maison et de faire fonctionner les appareils ménagers tels que le réfrigérateur, récemment acquis.
Auparavant la famille utilisait une chambre froide, notamment pour entreposer les fruits et légumes cultivés sur leur terre.

La maison semi-enfouie est souvent décrite comme un cocon que quelques bûches suffisent à chauffer en hiver.
Photo : Radio-Canada / Mireille Roberge
Pour les besoins en eau, la famille a d’abord utilisé l’eau de pluie. Depuis peu, Francis a creusé un puits de surface. Ce puits-là fonctionne avec une pompe solaire qui se déclenche toutes les 4 heures et qui pompe une petite quantité d’eau dans le réservoir. C’est comme ça que le réservoir est rempli de façon permanente.
Toilettes à compost et bassin d’eau filtrant viennent compléter les installations.
Essentiellement, les seules factures qu'ils doivent assumer sont celles de la connexion Internet (100 $/mois), le bois de chauffage (750 $/année) et les assurances.
Les visites à l'épicerie sont plutôt rares, quelques achats demeurent essentiels, pensons à la farine, aux noix ou au café, par exemple.
Tout est fait maison
Le couple est autodidacte. Quand on a à cœur d’accomplir un projet, on peut tout apprendre
, lance Marie. On a appris à jardiner dans les livres. J’ai appris à faire des fromages sur YouTube et avec des cours en ligne.
Les produits d'hygiène personnelle sont aussi faits maison.
C’est un mode de vie actif, les tâches ne manquent pas. C'est un travail à part entière
, confie la maîtresse de maison, il ne faut pas imaginer qu’on passe nos journées dans la chaise hamac
, conclut-t-elle en riant.
La vie à la campagne où on produit ses propres choses, ne serait-ce que quelques légumes, c’est très valorisant.

C'est un mode de vie qui demande beaucoup de travail, notamment pour cultiver la terre.
Photo : Radio-Canada / Mireille Roberge
Les conjoints louent le géonef une partie de l’année, pendant l’hiver, saison passée dans le sud où ils se rendent en campeur. Ils vivent des revenus de la location. On vit volontairement de façon modeste.
La petite Emma fait quant à elle la classe à la maison et réintègre l’école de retour au pays.
La famille a trouvé son bonheur dans ce mode de vie peu commun. C’est très apaisant, on va vraiment chercher une qualité de vie. C’est ça qu’on est venu chercher ici.
Avec les informations de Mireille Roberge