Grève dans le transport scolaire : pas de statut particulier pour l’Outaouais, dit Québec

Sans transport scolaire, la responsabilité de reconduire les enfants à l'école repose majoritairement sur les épaules des parents.
Photo : Radio-Canada
Le gouvernement du Québec ne prévoit pas octroyer un statut particulier à l’Outaouais, ce qui aurait pu permettre de compenser le coût de la vie plus élevé qu’ailleurs au Québec pour les chauffeurs d'autobus.
Le directeur des communications du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Bryan St-Louis, a confirmé la position du gouvernement dans un courriel envoyé à Radio-Canada, mercredi soir.
Cette réponse fait suite aux propos tenus par le directeur général d’Autobus Campeau, Jonathan Lauzon, qui a reproché au gouvernement d’avoir oublié
l’Outaouais. Il avait aussi mentionné souhaiter que l’Outaouais jouisse du statut spécial, comme c’est le cas à Montréal et en périphérie.
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Le directeur des communications chez Teamsters Canada, Marc-André Gauthier, a lui aussi une opinion bien précise sur la question. Celui qui est également le porte-parole de la section locale 106 de Teamsters Canada tient seulement à ce que les conditions de travail des chauffeurs s’améliorent. La méthode lui importe peu.
On s’en fout que ce soit un statut spécial ou quoi que ce soit. Ce n’est pas normal qu’une industrie complète, celle du transport scolaire, [soit] basée sur le cheap labour. Payer des gens 22 000 $ en 2023, c’est inhumain. Il va falloir régler ça.
Il ne faut pas enrichir les transporteurs [scolaires]. On veut que les chauffeurs travaillent dignement.
Le principal intéressé a aussi indiqué que les négociations n’ont pas avancé. Il n’y a rien de nouveau depuis la dernière conciliation
, a dit celui qui a demandé à rencontrer le ministre du Travail, Jean Boulet, mais sa demande est restée sans réponse.

Marc-André Gauthier, directeur des communications chez Teamsters Canada
Photo : Radio-Canada
De son côté, le cabinet du ministre Jean Boulet a soutenu que le processus de conciliation est toujours en cours avec deux médiateurs nommés par le ministre du Travail
, dans une déclaration par courriel à Radio-Canada.
Le ministre a d’ailleurs accepté de rencontrer les représentants des Teamsters
, a ajouté son cabinet.
Nous invitons les parties à poursuivre leurs discussions et négocier pour régler le conflit dans les meilleurs délais. Nous vous assurons que tous les efforts sont déployés afin de rapprocher les parties vers des solutions mutuellement satisfaisantes.
Les sorties scolaires en péril?
La grève dans le transport scolaire s’étend depuis un mois, déjà, et certains parents rencontrés jeudi matin craignent que l’année scolaire se termine et que le conflit perdure.
Je commence à être tannée. Au début, je me disais qu’une ou deux semaines, ça allait, mais là, c’est long. Je dois arriver au travail en retard tous les jours
, a expliqué Nicole Kandolo, mère d’un enfant.
Différentes écoles de l’Outaouais ont déjà organisé des activités de fin d’année. Bien souvent, celles-ci nécessitent un déplacement, donc un transport scolaire. Cela pourrait devenir tout un casse-tête pour les établissements scolaires et les parents.

Les écoles doivent gérer la possibilité que la grève annule des activités de fin d'année scolaire que les jeunes attendent avec impatience. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Serge Clavet
Le Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais a mentionné que les écoles ont opté pour diverses alternatives
. Certaines se sont tournées vers d’autres entreprises de transport alors que d’autres ont privilégié des activités à l’école ou à proximité de leur établissement.
La situation au Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais est exactement la même qu'au Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais.
Du côté du Centre de services scolaire des Draveurs, la grève pourrait forcer certaines écoles à se trouver un plan B
, et si elle continue, les sorties prévues en transport scolaire seront annulées, mais une journée d’activité pourrait être à l’horaire
.
S’il n’y a pas de sorties, il y aura un impact psychologique sur les enfants. Ils attendent ces sorties planifiées [depuis longtemps]
, a confié Joseph Herly-Robens, père d’un enfant.
Avec les informations de Fiona Collienne et Samuel Blais-Gauthier