L’immigration en milieu rural : un défi pour les petites communautés de l’Atlantique

Une centaine de membres du milieu associatif canadien ont participé à la Conférence nationale des petits centres, du 30 mai au 1er juin 2023, à Charlottetown.
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond
L’intégration sociale et sur le marché du travail ainsi que l’offre de services en français représentent des éléments clés pour attirer et retenir des immigrants francophones dans des communautés rurales, selon des participants à la Conférence nationale des petits centres.
Cet événement sur l’immigration en milieu rural a attiré des centaines de membres du milieu associatif canadien à Charlottetown, du 30 mai au 1er juin 2023.
La rétention dans la région Évangéline
Pour Nick Arsenault, directeur du Conseil scolaire-communautaire Évangéline, le défi en matière d’immigration de sa communauté est bien clair.
La situation est similaire à celle dans les cinq ou dix dernières années. On a encore du mal à retenir les immigrants, donc le défi, c’est surtout la rétention.

Selon Nick Arsenault, directeur du Conseil scolaire-communautaire Évangéline, le défi en matière d’immigration de sa communauté est la rétention. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux
Même s’il est encore difficile d’expliquer pourquoi la région Évangéline peine à retenir ses immigrants, Nick Arsenault croit que la communauté doit se faire connaître davantage.
On doit faire un meilleur travail en ce qui concerne le marketing, en dehors de l’Île-du-Prince-Édouard et à l'international, [...] parce que ce n’est pas tout le monde qui sait que la région Évangéline existe
, ajoute-t-il.

La Conférence nationale des petits centres, organisée par l’Association des agences au service des immigrants de la région atlantique, s'est tenue du 30 mai au 1er juin, à l'hôtel Delta à Charlottetown.
Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur
Les défis de langue
Le directeur général de l’organisme Francophonie canadienne plurielle, Alphonse Ndem Ahola, rappelle que les communautés en milieu linguistique minoritaire doivent se battre davantage pour faire intégrer leurs immigrants.
L'un des défis, par exemple, c'est l'insécurité linguistique. [Les francophones] ont tendance à se perdre dans la population anglophone.

Alphonse Ndem Ahola, directeur général de l’organisme Francophonie canadienne plurielle, a participé à la Conférence nationale des petits centres à Charlottetown. Cet organisme d'envergure nationale possède son siège en Alberta.
Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur
Selon lui, le gouvernement fédéral devrait faire davantage d’efforts pour atteindre ses cibles d’immigration.
Le gouvernement fédéral n'a pas pu, jusqu'à l'année dernière, atteindre les objectifs de 4,4 % [de nouveaux immigrants] qu'il avait définis depuis le début des années 2000. Alors, cela fait que la population francophone, en proportion, a beaucoup diminué dans notre pays
, explique Alphonse Ndem Ahola.
Le Canada s’est donné pour objectif d’accueillir environ un demi-million de nouveaux résidents permanents chaque année d’ici 2025, d'après son Plan des niveaux d’immigration 2023-2025.
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Plus de services en français
Selon Michel Denis Richard, coordonnateur du comité atlantique sur l’immigration francophone à la Société nationale l’Acadie, les difficultés de certains nouveaux arrivants avec la langue anglaise mettent en évidence un besoin criant en milieu minoritaire.
Il faut s'assurer d'avoir les services nécessaires, lorsque les immigrants francophones arrivent, pour qu'ils puissent être servis en français.

Pour Michel Denis Richard, coordonnateur du comité atlantique sur l’immigration francophone à la Société nationale l’Acadie, un réseau de services en français plus solide aiderait à mieux intégrer les nouveaux arrivants.
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond
Il explique que son organisme devra se pencher sur des stratégies de partenariat avec les différents ordres gouvernementaux pour mettre en place ces structures, notamment celles de soutien pour l’entrée sur le marché du travail.
Pour ce qui est des étudiants étrangers, un autre défi est la période postdiplôme, et on va essayer de travailler sur des projets de recherche pour savoir comment mieux desservir ces potentiels immigrants
, explique Michel Denis Richard.
La Conférence nationale des petits centres a été organisée par l’Association des agences au service des immigrants de la région atlantique.
Cette association comprend 35 organismes anglophones et francophones des provinces de l’Atlantique.
Avec des informations de Julien Lecacheur