Politique des multiplex : rendre le logement plus abordable à Toronto prendra du temps

La nouvelle politique municipale permettant aux maisons unifamiliales d'être converties en multiplex est bien accueillie par des observateurs. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Amara McLaughlin
Une nouvelle politique permettant aux maisons unifamiliales d'être converties en multiplex de faible hauteur à Toronto est saluée par des observateurs. Les experts préviennent par contre qu'il faudra du temps pour rendre le logement plus abordable dans la ville la plus peuplée du Canada.
Les conseillers municipaux de Toronto ont voté en mai pour modifier un règlement de zonage afin d'autoriser jusqu'à quatre unités résidentielles dans un multiplex dans le but d'augmenter l'offre de logements pour répondre à la demande croissante.
Cette décision changera le paysage immobilier torontois.
Elle pourrait transformer jusqu'à 70 % de ce que l'on appelle la ceinture jaune
de la ville, où une seule habitation unifamiliale par lot était auparavant autorisée.
Des experts disent que le changement a le potentiel de remédier à une grave pénurie de logements, mais avertissent qu'il ne s'attaquera pas forcément au problème de l'abordabilité, du moins à court terme.

Les conseillers ont approuvé la légalisation des multiplex de deux, trois et quatre logements dans un vote de 18 contre 7. (Photo d'archives)
Photo : CBC/Evan Mitsui
La codirectrice du Housing Research Collaborative, un groupe qui étudie les stratégies de logement abordable, affirme que l'augmentation de la densité est une bonne chose, mais que ce n'est pas la réponse à tout.
Selon Penelope Gurstein, la nouvelle politique de multiplex augmentera la valeur des terrains. Des mesures doivent donc être prises pour assurer un certain niveau d'abordabilité.
Mme Gurstein suggère d'allouer au moins une unité en tant que logement abordable dans les nouveaux multiplex.
Elle ajoute que la ville devrait s'efforcer d'élargir la disponibilité des logements sociaux et des logements locatifs construits à cet effet.
Des dizaines de milliers de personnes sont en attente d'un logement social à Toronto. Le délai avant d'en avoir un varie entre 8 ans à 15 ans.
Selon le Toronto Regional Real Estate Board, le prix moyen d'une maison au mois d'avril était de 1 153 269 dollars, soit environ 4 % de plus que les 1 108 499 dollars que l'acheteur moyen a déboursés en mars.
En réponse à cette nouvelle politique à Toronto, le premier ministre Justin Trudeau a affirmé que de telles innovations améliorent l'offre et maintiennent le dynamisme des quartiers, mais elles créent surtout les logements dont les Canadiens ont besoin.
Avec les informations de La Presse canadienne