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Le salaire minimum passe à 16,75 $ l’heure en Colombie-Britannique

Un billet de 10 dollars canadiens dans la poche arrière d'un jean.

Le salaire minimum de la Colombie-Britannique passe à 16,75 $ de l'heure.

Photo : Getty Images / PamWalker68

À partir du 1er juin, tout travailleur de la Colombie-Britannique payé au salaire minimum touchera 16,75 $ l’heure, ce qui est bien inférieur aux 24,08 $ de salaire minimum vital jugé nécessaire pour vivre dans plusieurs régions de la province.

En avril, le gouvernement néo-démocrate avait annoncé que le salaire minimum augmenterait de 1,10 $ l’heure. Près de 150 000 travailleurs sont concernés, notamment les serveurs, les aides-soignants et les moniteurs de camps de vacances.

Cette hausse place la Colombie-Britannique au deuxième rang des salaires minimums les plus élevés au pays, après le Yukon.

Salaire minimum contre salaire minimum vital

Bien que la hausse soit bien accueillie, elle est insuffisante pour vivre décemment en Colombie-Britannique, comme l'affirme Anastasia French, la directrice provinciale du groupe Living Wage for Families BC.

Elle définit le salaire minimum vital comme étant le strict minimum dont on a besoin pour vivre, c’est-à-dire payer la nourriture, le loyer, la garde des enfants ou toute chose essentielle dont on a besoin.

Anastasia French établit ce taux horaire à 24,08 $ pour les résidents du Grand Vancouver.

Elle précise que ce salaire vital ne diffère quasiment pas pour une personne seule ou une famille, car les familles avec enfants bénéficient désormais de nombreux avantages qui les aident beaucoup.

La réalité, c'est que les coûts de toutes les choses, le loyer et la nourriture, ont augmenté de façon ridicule l'année dernière.

Une citation de Anastasia French, directrice, Living Wage for Families BC
Un restaurant de Vancouver.

Le secteur de la restauration paie souvent au salaire minimum.

Photo : Radio-Canada / Noémie Moukanda

Par ailleurs, elle souligne que le coût de la vie a bondi de 17 %, ce qui rend le fait de réussir à joindre les deux bouts d'autant plus difficile. Les personnes qui vivent au salaire minimum vont devoir cumuler plusieurs boulots, vivre peut-être dans un logement surpeuplé.

Et si on jongle entre plusieurs emplois, c'est du temps qu'on ne passe pas avec sa famille, déplore Anastasia French. Cela signifie également du stress et des difficultés à bien faire son travail.

Néanmoins, certains employeurs, dont Patricia Massy, ont pris l’initiative d’offrir à leurs salariés ce minimum vital. C'est particulièrement important à Vancouver parce que c'est l'une des villes les plus chères au monde , dit celle qui est propriétaire de Massy Books.

C'est presque invivable au rythme de l'inflation, de la nourriture, du logement.

Une citation de Patricia Massy, propriétaire de Massy Books

Elle croit qu'il s’agit aussi d'une manière de montrer à son personnel sa valeur et qu'elle apprécie les relations qu'il a construites avec la clientèle et le travail qu'il a effectué.

Nous n'avons pas eu beaucoup de roulement au cours de la dernière année depuis que nous avons instauré le salaire minimum vital.

Une citation de Patricia Massy, propriétaire de Massy Books

À qui profite le salaire minimum?

Bien qu’insuffisante, cette augmentation du salaire minimum tombe toutefois à pic pour les employeurs qui ont du mal à recruter et à retenir leur personnel. Il n'y a pas de pénurie de main-d'œuvre actuellement si l’on se tourne vers les secteurs qui offrent des salaires élevés , précise néanmoins Anastasia French.

La pénurie touche les industries dont les salaires sont bas, précise-t-elle, parce que les gens qui ne gagnent pas beaucoup d'argent cherchent un emploi avec une rémunération attrayante.

Cependant, des entrepreneurs voient la mesure comme une énième source de pression et de stress. Certains réduisent les heures de travail ou doivent carrément mettre la clé sous la porte pour s'en sortir dans ce contexte inflationniste.

Le professeur émérite en relations industrielles à l'École des affaires Sauder de l’Université de la Colombie-Britannique Mark Thompson regrette que ce fardeau soit transféré sur les épaules des travailleurs.

Les plus importants employeurs au salaire minimum sont les restaurants de nourriture rapide , explique-t-il. Et c’est une industrie qui se porte assez bien!

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