Chemin forestier bloqué : Andrée Laforest persuadée qu’il y aura une entente

Mercredi, les membres du Collectif Mashk Assi se sont déplacés plus loin en forêt.
Photo : Radio-Canada
La ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, se dit persuadée d'en arriver à une entente face aux revendications d'un groupe d'Innus qui bloque depuis mardi les opérations forestières au sud du lac Kénogami, un secteur convoité pour devenir une aire protégée.
Le Collectif Mashk Assi avait promis dimanche des procédures judiciaires si les coupes forestières ne cessaient pas à partir du 30 mai. Mardi, les membres ont bloqué un chemin forestier au km 216 de la route 175 dans la réserve faunique des Laurentides. Le territoire visé est considéré comme celui de leurs ancêtres par les membres du collectif.
La députée de Chicoutimi ne participe pas directement aux négociations, mais elle fait confiance à ses collègues.
Mes collègues au ministère de l'Environnement avec le ministère [des Ressources naturelles et] des Forêts, avec les communautés, il y a des discussions présentement. Il y en a depuis ce matin, donc ça va bien se passer avec les communautés, je crois bien, parce qu’on va arriver à une entente sans problème. Maintenant, c'est certain que ce sont mes collègues qui travaillent le dossier, mais présentement, c'est en négociations
, a indiqué la ministre en fin d’après-midi.
Une entrave à l'ordre public, selon le MRNF
En soirée, le cabinet de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), Maïté Blanchette Vézina, a fait parvenir une déclaration écrite à Radio-Canada.
Les gens ont le droit de manifester pacifiquement, mais cela n’inclut pas les entraves à l’ordre public ou, dans ce cas-ci, aux opérations forestières. On vit dans un État de droit et les ententes en vigueur depuis plusieurs années sur ce territoire doivent être respectées
, est-il mentionné.
Un retrait demandé de la machinerie
Mardi, l’entreprise Lignarex qui réalise les coupes forestières dans le secteur visé a cessé ses opérations en forêt pour respecter le blocus. En entrevue mardi soir, le directeur général de Groupe Lignarex, Éric Rousseau, s’était dit prêt à négocier avec le collectif.
Mercredi, les membres du collectif se sont déplacés un peu plus loin en forêt pour s'assurer qu'il n'y aurait effectivement pas d'opérations forestières de la part de Lignarex.

Lignarex possède une scierie à La Baie.
Photo : Radio-Canada / Gilles Munger
On avait demandé dans notre avis d’expulsion au nom du collectif d’aussi retirer la machinerie. Là on comprend qu’on est dans une période où l’indice de feu est haut, mais on aimerait que la collaboration se fasse sur ce qu’on a demandé. On est ouverts aux communications
, a fait savoir le porte-parole du collectif, Michael Paul.
En effet, la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) a émis une restriction de travaux en forêt, en vigueur entre 8 h et 20 h, que les compagnies sont invitées à respecter. Éric Rousseau a assuré que son entreprise aurait pu continuer les opérations en dehors de ces heures, mais qu’il a préféré respecter le blocus en tout temps.
Mashteuiatsh se dissocie
Pour sa part, le conseil de bande de Mashteuiatsh se dit aucunement impliqué dans ce blocage de route forestière, une action qu'il n'appuie pas non plus.
Le collectif Mashk Assi n’a pas la légitimité de parler au nom de la Nation des Pekuakamiulnuatsh. Ses représentants parlent en leur propre nom
, précise la déclaration envoyée aux médias.

Le bâtiment qui abrite le Conseil de bande de Mashteuiatsh est situé au coeur de la communauté.
Photo : Radio-Canada / Lynda Paradis
Toutefois, le conseil de bande partage certaines frustrations par rapport à la gestion des forêts.
Pekuakamiulnuatsh Takuhikan comprend l’exaspération de plusieurs personnes, innues et non innues, par rapport à la gestion de la forêt au Québec et au processus déficient de consultation du gouvernement du Québec dans ce dossier. Nous aussi sommes exaspérés par le manque de prise en compte de nos droits et intérêts
, est-il ajouté.
Avec les informations de Louis Martineau et Michel Gaudreau