Carlos Leitão nommé au C. A. de la Banque du Canada
Carlos Leitão a été un ténor économique du Parti libéral du Québec entre 2014 et 2022.
Photo : La Presse canadienne / Francis Vachon
L'ex-ministre québécois des Finances Carlos Leitão siégera au conseil d’administration de la Banque du Canada, a annoncé aujourd'hui la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland.
Il se joint à la haute direction de la banque centrale canadienne pour un mandat se terminant le 28 février 2025, a précisé le ministère des Finances du Canada.
Fort d'une carrière d'économiste à la Banque Royale du Canada et à la Banque Laurentienne, Carlos Leitão a réalisé deux mandats à l'Assemblée nationale, dont un à titre de ministre des Finances au sein du gouvernement libéral de Philippe Couillard.
La vaste expérience de M. Leitão en matière de protection du bien-être financier des Canadiennes et des Canadiens ainsi que sa grande expertise dans le secteur financier seront précieuses pour la Banque du Canada dans la réalisation de son mandat
, a écrit Mme Freeland, qui est aussi vice-première ministre du Canada.
La nomination de M. Leitão survient à un moment où la Banque du Canada a multiplié les hausses du taux directeur, depuis un an, dans le but de ralentir une inflation qui continue de peser sur le portefeuille des Canadiens.
Le taux directeur est à 4,5 % depuis le mois de janvier dernier. La Banque va statuer sur ses taux le 7 juin prochain.
L'époque de la rigueur budgétaire
Après avoir mené une carrière de plus de 30 ans dans le milieu bancaire et financier au Canada, M. Leitão a représenté les citoyens de la circonscription de Robert-Baldwin à l'Assemblée nationale de 2014 jusqu'à son retrait de la vie politique, en 2022.
Pendant son premier mandat sous la bannière du Parti libéral du Québec (PLQ), l'économiste de formation s'est vu notamment confier les responsabilités de ministre des Finances par Philippe Couillard.
Carlos Leitão a été l'un des hommes forts du gouvernement de Philippe Couillard, entre 2014 et 2018.
Photo : La Presse canadienne
Son mandat aux Finances a été caractérisé par des politiques de rigueur budgétaire ou de consolidation fiscale
– une expression qu'il préfère au terme austérité
– visant à redresser les finances publiques.
Le retour à l'équilibre budgétaire aura été tumultueux.
M. Leitão tenait serrés les cordons de la bourse. Ses mesures budgétaires ont nécessité la réduction des dépenses d’investissements publics d’environ 17 %, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), provoquant l'ire de groupes sociaux et des manifestations.
Les élections générales québécoises de 2018 auront mené les libéraux du côté de l'opposition au Salon bleu, devant les députés de la Coalition avenir Québec élus au sein du premier gouvernement Legault.
Réélu en 2018 pour un deuxième mandat, M. Leitão a été président de la Commission de l’administration publique et responsable de la vérification des dépenses du gouvernement, entre autres.
Rigueur nécessaire
L’ex-ministre des Finances a affirmé récemment que les mesures entreprises avaient été nécessaires, mais que si c'était à refaire, il agirait autrement.
Il regrette particulièrement le rythme de la consolidation budgétaire dans le secteur de l’éducation, a-t-il expliqué au journaliste Gérald Fillion. Avec une croissance de seulement 0,2 % du budget prévu en éducation au cours de l’exercice 2015-2016, le second de Carlos Leitao, la situation est devenue intenable, a-t-il admis.
Un grand nombre d’enseignants ont décidé de quitter le milieu de l’éducation en 2015, alors que le gouvernement prévoyait resserrer les règles sur les retraites anticipées.
