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La crevette de Matane dans l’eau chaude

Sur le flanc d'un camion-remorque, une énorme photo de crevettes nordiques avec l'inscription Matane par Royal Queenland.

La situation est précaire autant pour les pêcheurs que pour les transformateurs de crevettes.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

En raison du gel des prix au débarquement et de la diminution des stocks, l'usine matanaise Les Fruits de mer de l'Est-du-Québec se pose de sérieuses questions quant à l'avenir du petit crustacé dans sa production.

Le propriétaire de l'usine, Royal Greenland, affirme que la transformation de la crevette n'est plus rentable.

L'usine transforme la crevette depuis plus d'un demi-siècle. Son président, Jean-Pierre Chamberland, affirme que l'entreprise n’est pas nécessairement prête à abandonner complètement ce créneau.

Il n'y a pas de rentabilité pour la crevette. Pas dans le marché actuel, pas avec le peu de ressources qu'on a.

Une citation de Jean-Pierre Chamberland, président de l’usine Les Fruits de mer de l’Est du Québec

On ne voit pas d'augmentation des quotas par Pêches et Océans Canada. On ne voit pas la crevette reprendre le dessus. Alors, il va falloir qu'on se questionne beaucoup, qu’on se demande où on s’en va, estime-t-il.

Jean-Pierre Chamberland.

Le président de l'usine matanaise Les Fruits de mer de l’Est du Québec, Jean-Pierre Chamberland

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Pour les responsables de l’usine, l’avenir réside dans la diversification des espèces transformées. Quatre millions de dollars ont été investis pour construire une section consacrée au homard.

L’entreprise transforme également du crabe depuis quatre ans.

Vue d'ensemble de la ligne de transformation du homard. Des travailleurs ensachent des homards.

L'Usine de fruits de mer de l'Est-du-Québec à Matane transforme du homard depuis quelques semaines.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Celle-ci emploie une centaine de travailleurs étrangers et une soixantaine de Québécois. Elle pensait pouvoir faire grimper ses effectifs jusqu’à 300 personnes cette année. Mais la crevette n'y est pas. On n'a pas assez de volume de crevettes pour engager autant d’employés, se désole M. Chamberland.

Francine Leblanc travaille à l'usine depuis 50 ans. Elle a vécu les nombreux changements qu’il y a eu en peu de temps.

Moi, je travaillais sur la crevette. J’étais manuelle et là, je travaille avec des ordinateurs! Je n’étais pas habituée, je l’ai appris, raconte-t-elle.

L'employée dépose des homards vivants dans un entonoire.

Francine Leblanc travaille à l'usine de Matane depuis un demi-siècle.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Le siège social de l’usine de Matane est au Danemark. Malgré que la transformation de la crevette ne soit plus rentable, la cheffe de la direction danoise, Suzanne Arfelt Rajamand, assure que l’usine de Matane a un avenir au sein de Royal Greenland.

La stratégie de Royal Greenland est de se diversifier avec des crevettes et des fruits de mer, ajoute-t-elle.

Suzanne Arfelt Rajamand

La cheffe de la direction, la danoise Suzanne Arfelt Rajamand, assure que l’usine de Matane a un avenir au sein de Royal Greenland.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

D’autres défis se dressent devant l’usine.

L’entreprise doit acheter ses homards de grossistes établis dans les provinces atlantiques puisque le MAPAQ lui a refusé le permis pour acheter de grossistes québécois. Les responsables ne baissent pas pour autant les bras. Des représentations sont prévues pour tenter d'annuler cette décision.

Pour le homard, on est rentable. On le sera encore plus si on peut acheter de nos grossistes québécois, déclare Jean-Pierre Chamberland.

Avec les informations de Jean-François Deschênes

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