Rachel Notley encore populaire auprès des militants du NPD, malgré sa défaite

Déçue du résultat électoral, la cheffe néo-démocrate, Rachel Notley, a tenté de motiver ses troupes et a promis de se faire la voix des personnes qui se sentent délaissées par le gouvernement conservateur uni.
Photo : La Presse canadienne / Jason Franson
Après avoir subi une deuxième défaite électorale de suite lundi, Rachel Notley a promis de rester en poste comme cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l'Alberta. Si ceux qui l'adorent semblent plus nombreux que les mécontents, la question de sa succession reste en suspens.
En 2015, le NPD albertain a causé un séisme politique en formant un gouvernement majoritaire, en mettant fin aux 44 ans de gouvernement des progressistes-conservateurs dans la province. Bien que Rachel Notley n’ait pas pu obtenir un deuxième mandat comme première ministre en 2019, elle a promis de demeurer cheffe de l’opposition officielle.
Elle a renouvelé sa promesse à ses militants lundi, lors du rassemblement de la soirée électorale du NPD à Edmonton.

Rachel Notley a été première ministre de 2015 à 2019.
Photo : Radio-Canada / Richard Marion
Bien que nous n’ayons pas atteint notre but, nous avons pris un pas de géant dans sa direction. La croissance sans précédent de notre parti est une lumière douce. Je suis optimiste à propos du travail à accomplir
, a lancé Rachel Notley à la foule.
Ce n’est pas le temps de baisser les bras. C’est le temps de redoubler d'efforts.
Rachel Notley fera par ailleurs face à un vote de confiance l'année prochaine, comme prévu par le règlement du parti.
À lire aussi :
Rachel Notley encore populaire auprès des militants
De nombreux électeurs néo-démocrates interrogés ces derniers jours souhaitaient que Rachel Notley reste en poste, malgré la défaite. C’est le cas de Guy Desforges, qui vote orange depuis une cinquantaine d’années.
C’est une porte-parole forte pour le mouvement des travailleurs et nous en avons besoin
, affirme-t-il.
Rares sont ceux qui, comme Nadine Riopel, une électrice d'Edmonton, souhaitent qu'un plan de succession soit mis en place : Nous devons commencer à penser à long terme.
Cette militante serait toutefois heureuse de voir émerger un parti plus à gauche du NPD, car il est devenu trop centriste, à son avis.
Cela nous permettrait d’avoir des discussions sur les changements climatiques sans que cela devienne un suicide politique complet
, estime-t-elle.

Les résultats des élections provinciales ont été décevants pour les partisans du Nouveau Parti démocratique rassemblés à Edmonton lundi soir.
Photo : Radio-Canada / Richard Marion
Ce recentrage du parti a d'ailleurs fortement déplu à Guy Smith, président du Syndicat des employés de la fonction publique (AUPE), qui n’est affilié à aucun parti politique.
Ce dernier était membre du NPD depuis son adolescence, mais a été déçu par le gouvernement de Rachel Notley lors de négociations de conventions collectives pour ses membres.
En février 2020, il a même déchiré sa carte d’adhésion au parti lorsque des députés néo-démocrates ont appuyé une motion dénonçant des manifestants autochtones bloquant des lignes de chemin de fer pour dénoncer un projet de pipeline de gaz naturel.
Durant cette élection, il a plutôt voté pour le Parti vert et dit connaître beaucoup de gens qui se sont pincé le nez et ont voté pour le NPD
par peur du Parti conservateur uni.
Quels successeurs?
Le temps durant lequel Rachel Notley restera encore cheffe dépend de son désir de continuer et de celui des militants, croit Leah Ward, vice-présidente de la firme de lobbying Wellington Advocacy, qui a travaillé cinq ans pour la cheffe néo-démocrate.
Elle pourrait mentorer deux ou trois personnes et prendre un pas de recul, mais au bout du compte, la décision lui revient
, renchérit Margaret McCuaig-Boyd, ex-députée néo-démocrate.

Les noms de Naheed Nenshi, de Shannon Phillips, de Samir Kayande et de Rakhi Pancholi (dans le sens des aiguilles d'une montre) sont évoqués pour une éventuelle course à la chefferie du NPD albertain.
Photo : Gracieuseté
De nombreux observateurs politiques s’entendent sur le fait qu’il n’y a pas de successeur évident pour Rachel Notley au sein du parti. Des députés comme Shannon Phillips et Rakhi Pancholi sont pressentis pour se lancer dans une course éventuelle.
De nouveaux venus, comme le nouveau député Samir Kayande, ou des figures non associées au NPD comme l’ancien maire de Calgary, Naheed Nenshi, sont aussi parfois évoqués.
Cette course à la chefferie serait remplie de candidats qui ne sont pas aussi attrayants pour les centristes que Rachel Notley. Je ne crois pas que cela rende le parti plus populaire immédiatement
, estime Bill Anderson, vice-président stratégie de la firme de relations publiques Crestview.
Le parti a toutefois le temps de planifier une succession à Rachel Notley, puisque les prochaines élections provinciales n’auront lieu qu’en 2027.