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L’aide médicale à mourir sur le bord de l’eau mais pas dans un centre commercial

Une personne âgée est alitée. Quelqu'un lui tient la main.

Cinq ans après que la Cour suprême ait approuvé l’aide médicale à mourir, des milliers de Canadiens se sont prévalus du droit de mourir dans la dignité.

Photo : iStock

Au Québec, l'aide médicale à mourir pourra être prodiguée dans le lieu de son choix pourvu que ce soit fait dans l’intimité, souligne l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité.

Ce n’est pas un spectacle, c’est une question d’intimité. [...] Par exemple, aucun médecin ne va accepter de faire l’aide médicale à mourir dans le milieu d’un centre d’achats. Ce n’est pas un cirque, souligne, sans surprise, le président de l’association, Georges L'Espérance.

Un amendement au projet de loi 11 qui vise à élargir la Loi concernant les soins de fin de vie devrait être adopté d’ici la fin des travaux à l’Assemblée nationale le 9 juin. Le lieu choisi par le patient devra être autorisé par un médecin ou par une infirmière praticienne spécialisée (IPS).

Georges L'Espérance donne en exemple un chalet, le bord d’une rivière ou une plage comme lieux qui peuvent être choisis, en autant que le soin se fasse dans le respect. Ça se fait dans d’autres endroits au Canada, comme par exemple, dans le parc Victoria à Vancouver sous des tentes de réception qui protège l’intimité, dit-il.

Selon son expérience, ce genre de demande sera, toutefois, très limitée puisque les gens préfèrent obtenir l’aide médicale à mourir à domicile. Il existe toutefois des éléments qui inciteront les patients à la demander dans un autre lieu.

Parfois, le domicile peut être trop petit ou plus ou moins salubre. Il y a aussi le sentiment : "je ne veux pas voir maman ou papa mort dans son lit alors que je vais continuer à vivre dans cet appartement-là", explique-t-il.

Mourir en forêt

La Sépaq (Société des établissements de plein air du Québec) dit qu'elle ne commentera pas le projet de loi avant son adoption finale.

Une analyse sérieuse des implications pour les demandeurs, les employés, l’ensemble des visiteurs et les opérations devrait être menée afin d’évaluer la compatibilité de la pratique avec la mission des établissements et des territoires sous la gestion de la Sépaq, peut-on lire.

Salons funéraires

Parmi les lieux possibles, il y a aussi les salons funéraires. Selon Georges L'Espérance, il s’agit d’un endroit très adéquat en raison de son caractère solennel, respectueux, neutre, calme, propice à la communion et à la réflexion.

Dans la région de Québec, la Coopérative des Deux-Rives se dit ouverte à une telle possibilité, mais pas tout de suite.

Au-delà de la permission, ça amène des réflexions à l’interne, explique le directeur général, Alain Marcoux.

La coopérative devra réaménager certaines de ses installations, les salles disponibles étant particulièrement vastes.

Il y a une nuance qui est importante. [...] Il faut des lieux appropriés pour pouvoir le faire et actuellement la façon dont nos installations sont faites, on est dans l’accompagnement des gens endeuillés et non pas dans l’accompagnement des gens qui vont recevoir l’aide médicale à mourir, souligne-t-il.

Les personnes qui accompagneront les familles dans le cas d’une aide médicale à mourir devront aussi aborder la situation avec une sensibilité différente. Il y aura probablement de la formation sur comment on accompagne, poursuit-il.

Il convient toutefois qu’il est clair que les salons funéraires peuvent contribuer pour répondre aux besoins.

Nous avons une expertise autour de la mort, de l’accompagnement, je pense que la sensibilité est là.

Une citation de Alain Marcoux, directeur général de la Coopérative des Deux-Rives

Pas de publicité

Il ne sera pas possible pour un salon funéraire de faire de la promotion ou de la publicité qui serait directement, ou indirectement, associée à l'aide médicale à mourir. Alain Marcoux est totalement en accord avec ce volet.

Par contre, il est clair, selon sa perspective, que des frais devront être chargés. On doit aménager nos centres pour avoir des endroits qui conviennent. On devra faire des investissements, former du personnel. De penser que ça peut se faire sans charger de frais, c’est une question qui ne peut pas être ignorée, explique-t-il.

Au Québec, plus de 7 % des décès découlent de l'aide médicale à mourir et plus de 5000 personnes pourraient y avoir recours cette année.

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