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Selon un économiste, il manquera 10 000 logements au Nouveau-Brunswick en 2023

Grue et ombre de bâtiments.

Un rapport indique qu'il faudrait construire 10 000 unités de logements de plus d'ici la fin de l'année pour répondre à la demande au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

C’est un secret de polichinelle : il manque de logements au Nouveau-Brunswick, entre autres à cause de l’arrivée massive de migrants des autres provinces et d’immigrants internationaux. Dans le rapport Demande de logements par région au Nouveau-Brunswick, David Campbell a évalué les besoins pour la province et plusieurs de ses communautés.

Le Nouveau-Brunswick a connu une croissance démographique record l'année dernière, plus de personnes ont déménagé au Nouveau-Brunswick en 2022 que toute autre année dans l'histoire de la province. Nous avons également connu une très forte croissance démographique l'année précédente, et l'offre de logements n'a pas suivi toute cette croissance démographique, et c'est pourquoi nous estimons qu'il y aura un déficit d'environ 10 000 unités d'ici la fin de 2023.

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L'économiste David Campbell a préparé un rapport sur la pénurie de logements au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada

Cela ne signifie pas que, d’ici la fin de l’année, 10 000 ménages se retrouveront nécessairement à la rue, sans logement. David Campbell estime que les gens s’adapteront à la situation qui prévaut.

Vous avez plus de personnes en colocation, vous avez des jeunes qui ont peut-être quitté la maison de leurs parents et loué un appartement, ils resteront à la maison, donc à court terme, le marché du logement s'adapte, il n'y a pas assez de maisons pour tout le monde ici, dit-il.

Si nous n'avons pas assez de maisons, les gens ne déménageront pas dans nos communautés.

Une citation de David Campbell, auteur du rapport Demande de logements par région au N.-B.

L’auteur du rapport souligne aussi, que d’ici 2030, plusieurs régions rurales manqueront de logement. Les régions de Kent, Shediac, Bathurst, Saint-Jean et Sussex seront particulièrement touchées, selon David Campbell.

Vraiment, dans les zones rurales, dans les petites communautés, c'est là que nous voyons de vrais défis alors que nous nous tournons vers l'avenir, [...] en fin de compte, ce sera un obstacle à la croissance démographique future.

Un rapport publié dans le cadre des consultations du gouvernement

Le rapport de David Campbell est le deuxième d’une série de trois que le Réseau de logements du Nouveau-Brunswick va présenter dans le cadre de la discussion qui précède la présentation d’une stratégie sur le logement par le gouvernement provincial. Récemment, l’économiste Richard Saillant avait publié un rapport sur la question.

Le Réseau de logements du Nouveau-Brunswick est un organisme financé par les gouvernements fédéral et provincial. L’économiste David Campbell, qui est président d’une firme de consultants, a été économiste en chef du Conseil de l’emploi du Nouveau-Brunswick, de 2015 à 2018, sous le gouvernement libéral de Brian Gallant.

Jill Green.

La ministre responsable du Logement, Jill Green, prépare une stratégie pour faire face à la crise du logement.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

L’économiste recommande quelques pistes de solutions à la ministre responsable du logement, Jill Green, qui prépare une stratégie pour répondre à la crise du logement qui sévit au Nouveau-Brunswick.

Nous devons faciliter la construction de maisons dans nos villes et dans nos zones rurales, nous devons envisager d'augmenter le nombre de ce qu'on appelle les maisons préfabriquées, [...], nous devons augmenter la taille de la main-d'œuvre de la construction, l'un des gros problèmes est que nous n'avons pas assez de travailleurs de la construction.

La ministre Green n’était pas disponible pour commenter. Son bureau a précisé qu'elle étudiait le rapport.

Un rapport estimé incomplet

Selon la Coalition pour les droits des locataires du Nouveau-Brunswick, si le rapport identifie les besoins en logements, il est loin de faire la distinction entre les besoins des ménages de la classe moyenne et ceux des ménages à revenus modestes.

Ça relève les défis du secteur de la construction, mais je suis un peu frappé par le fait que la crise d’abordabilité dans le logement est un peu absente dans le rapport, souligne Matthew Hayes, porte-parole de la Coalition pour les droits des locataires.

Matthew Hayes en entrevue à l'extérieur

Le porte-parole pour la Coalition des locataires du Nouveau-Brunswick, Matthew Hayes, dit qu'il est important de tenir compte des besoins des ménages à faible revenu.

Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

Quand on parle d’une crise du logement et d’augmenter le nombre d’unités qui ont besoin d’être construites, c’est un rapport qui est en train de mettre le focus complètement sur les gens plus aisés dans le marché, ajoute M. Hayes.

La distinction est importante, selon l’organisme, puisque plusieurs ménages se retrouvent dans une situation où les loyers des nouveaux logements sont beaucoup trop élevés.

Ce qu’il nous faut aussi, c’est ne pas oublier que les gens à revenus plus modiques ont aussi besoin de logements, puis leurs nécessités de logement ont été vraiment délaissées sur les trois dernières années par le gouvernement provincial, estime Matthew Hayes.

L’opposition souhaite que la ministre tienne compte du rapport

Le porte-parole des libéraux pour les questions de logement, Benoît Bourque, invite la ministre Jill Green à considérer les données présentées dans le rapport, ainsi que les solutions proposées. Ce rapport apporte des pistes intéressantes, des pistes que nous on préconise aussi.

Benoît Bourque.

Le député libéral de Kent-Sud, Benoît Bourque, estime que le rapport de David Campbell se rapproche de plusieurs des solutions avancées par le Parti libéral.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

Il confirme la crise du logement que l’on vit au Nouveau-Brunswick.

Une citation de Benoît Bourque, député libéral de Kent-Sud

Benoît Bourque estime que David Campbell a raison d’insister sur les besoins en logements dans les milieux ruraux.

L’aspect de logement était, pendant longtemps, beaucoup moins une préoccupation parce qu’on avait accès à de la terre, on avait accès à des maisons pour moins cher, et là ça change, et pourtant les revenus ne changent pas, et ça apporte plein de défis, qui sont très distincts au niveau rural, par rapport au niveau urbain.

Les verts souhaitent, quant à eux, que les données du rapport Campbell fassent bouger le gouvernement sur la question du logement.

Megan Mitton

La députée verte, Megan Mitton, estime que le rapport indique l'urgence d'agir dans la crise du logement.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

J’espère que voir ces chiffres va créer un sens d’urgence avec le gouvernement, et qu’ils vont voir que c’est nécessaire d’aller plus vite de faire les investissements, et pas seulement laisser les entreprises privées s’occuper du logement, il faut investir dans le logement public, les coopératives, travailler avec les communautés, et il faut regarder les régions rurales aussi, soutient Megan Mitton, députée verte de Memramcook-Tantramar.

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