•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Les délais d’intervention n’ont pas mené à la mort d’un enfant à Esprit-Saint

Une ambulance.

Même si l'ambulance était arrivée plus rapidement sur les lieux, la mort de l'enfant de 10 ans aurait été inévitable. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Benoit Gagnon

La mort d’un enfant de 10 ans survenue à Esprit-Saint en début d’année n’est pas attribuable aux délais d’intervention des ambulanciers, conclut le Bureau du coroner dans son rapport. Le coroner recommande néanmoins à la Municipalité de se doter d’un service local de premiers soins.

L’enfant était en visite familiale lorsqu’il a éprouvé un mal de tête et a perdu connaissance dans la nuit du 2 janvier dernier. Il est mort d’une hémorragie intracrânienne consécutive à une rupture probable au niveau d’une malformation vasculaire cérébrale, écrit le coroner Donald Nicole.

Le jeune garçon a été transféré à l’Hôpital régional de Rimouski, puis au Centre hospitalier de l’Université Laval par avion en milieu d’avant-midi. Considérant les pronostics vitaux et de rétablissement très défavorables, relate le coroner, le personnel sur place a mis fin aux traitements maintenant en vie l’enfant, avec l'accord des parents.

En principe, les ambulanciers basés à Saint-Michel-du-Squatec, à une vingtaine de minutes de distance, auraient dû se rendre sur place. L’unique véhicule d’urgence du secteur se trouvait toutefois dans un autre lieu, et celui de Saint-Cyprien ne pouvait être dépêché puisque personne n’était de garde cette nuit-là.

Une carte de la région.

L'ambulance de Cabano, qui fonctionne selon un horaire à l'heure, a parcouru 57 kilomètres en 40 minutes pour se rendre à Esprit-Saint.

Photo : Radio-Canada

Ce sont finalement les ambulanciers de Témiscouata-sur-le-Lac, à une soixantaine de kilomètres d’Esprit-Saint, qui se sont rendus sur les lieux, 38 minutes après l’appel fait au 911, alors que l’enfant reposait dans un état critique.

Les délais d’intervention dans la nuit du 2 janvier ont à nouveau relancé le débat sur les horaires de faction, dénoncés par la Fédération des employés du préhospitalier du Québec pour expliquer la faible couverture ambulancière en région.

Cependant, note le coroner, une intervention ambulancière plus rapide n’aurait pas changé l’issue fatale du malaise [de l’enfant], étant donné que l’ambulance la plus proche a été dépêchée sans délai supplémentaire.

Une affiche à l'entrée du village d'Esprit-Saint

Esprit-Saint est situé à une cinquantaine de kilomètres de Rimouski. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Valérie Gamache

Tant le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent que le syndicat des employés du préhospitalier partageaient la même conclusion, mais le vice-président de la Fédération, Jérémie Landry, plaidait que, dans les circonstances, chaque minute compte, peu importe le résultat.

Un service de premiers soins local, recommande le coroner

Même si les délais d’intervention n’expliquent pas la mort de l’enfant, Donald Nicole conseille à la Municipalité d’Esprit-Saint de se doter d’un service local de premiers répondants qui pourrait intervenir en attendant les ambulanciers, afin d’améliorer la sécurité de ses citoyens.

Le coroner note que le délai minimal d’intervention dans la municipalité d’Esprit-Saint avoisine la trentaine de minutes, considérant que les ambulanciers de garde à l’extérieur de la caserne peuvent prendre jusqu’à dix minutes pour gagner leur véhicule.

Ordre de priorité d’affectation de déploiement ambulancier pour Esprit-Saint

  1. L’ambulance positionnée à Saint-Michel-de-Squatec, à environ 29 km et à environ 21 minutes de route d’Esprit-Saint, dont les ambulanciers sont de garde à l’extérieur de la caserne;
  2. L’ambulance positionnée à Saint-Cyprien, à environ 47 km et à environ 40 minutes de route d’Esprit-Saint, dont les ambulanciers sont de garde à l’extérieur de la caserne;
  3. L’ambulance positionnée à Cabano, à environ 57 km et à environ 39 minutes de route d’Esprit-Saint, dont les ambulanciers sont de garde à l’intérieur de la caserne;
  4. L’ambulance positionnée à Rimouski, à environ 55 km et à environ 42 minutes de route d’Esprit-Saint, dont les ambulanciers sont de garde à l’extérieur de la caserne.

Source : Bureau du coroner

La Municipalité n'a pas attendu les recommandations du coroner pour agir, souligne le maire d'Esprit-Saint, Langis Proulx. À la suite d'une rencontre avec le CISSS du Bas-Saint-Laurent, elle a mis en branle le processus de création d'un service d'intervention de première ligne, qui pourrait être dépêché à Esprit-Saint et à La Trinité-des-Monts.

Jusqu'ici, quatre personnes ont levé la main pour recevoir la formation offerte gratuitement par le CISSS du Bas-Saint-Laurent. Le service pourrait être opérationnel dès l'année prochaine.

Langis Proulx, maire d'Esprit-Saint.

Langis Proulx, maire d'Esprit-Saint (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

La création du service local est pour sa part loin d'être gratuite. La Municipalité devra rémunérer son personnel, se doter d'un système de communication pour le joindre et d'une assurance. Une facture de plus de 2000 $ par année, estime M. Proulx, qui demande à Québec de la payer, sachant que plusieurs autres municipalités pourraient se munir d'un tel service du fait de leur éloignement des grands centres.

Langis Proulx affirme qu'il a transmis une lettre cette semaine à la députée de Rimouski Maité Blanchette-Vézina formulant cette demande.

Pour en avoir parlé à plusieurs maires de la MRC de Rimouski-Neigette, il y en a qui sont plus ou moins d'accord avec le fait que l'on prenne cette responsabilité-là au niveau municipal, rapporte l'élu.

Donald Nicole conclut que l'enfant est mort de cause naturelle.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

En cours de chargement...

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.