Vous avez l’impression d’être en train de mourir? Ça pourrait être une attaque de panique

Les levées des restrictions sanitaires peuvent être une source d'anxiété importante.
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Un très grand nombre de jeunes adultes se rendent à l’urgence en craignant pour leur vie, alors qu’ils souffrent plutôt de problèmes liés à l’angoisse et à l'anxiété. L’urgentologue au CIUSSS de l’Estrie - CHUS Marie-Maud Couture a expliqué ce phénomène au micro de Par ici l’info.
Ce que je remarque, que d’autres collègues remarquent aussi, c’est que les jeunes adultes sont extrêmement souffrants. Ça paraît dans plusieurs études aussi. Juste l’OMS a montré qu’il y a une augmentation de 25 % de l’anxiété depuis le début de la pandémie
, lance-t-elle d’emblée.
Les symptômes liés à l’anxiété sont nombreux et variés.
L’anxiété peut être normale ou être pathologique aussi, puis elle peut se présenter sous forme d’attaques de panique. Mais il y a aussi des gens qui vont consulter avec des douleurs thoraciques dans la poitrine; je parle vraiment de jeunes adultes avec des palpitations. Ça peut être aussi des maux de ventre, des maux de tête, des nausées, de la fatigue, des inquiétudes excessives
, souligne la Dre Couture.
On a l'impression qu'on va mourir, que la terre arrête de tourner, qu'on va perdre connaissance. Il y a toute une cascade de symptômes, et même quand on sait c'est quoi, on a l'impression que c'est quelque chose qui est insurmontable, et pourtant, ce n'est pas dangereux.
Au bout de la discussion et parfois de l'investigation avec les les patients, on essaie de les amener sur le fait que peut-être que c'est de l'anxiété, puis de l'anxiété qui est un peu envahissante. On le vivait avant, mais là, on le vit encore plus
, ajoute-t-elle.
Elle veut toutefois être claire : les gens qui ont des problématiques cardiaques ou pulmonaires, ce n’est pas vraiment à ces personnes-là qu'on dit qu'ils font d'anxiété, souligne-t-elle. L'attaque de panique arrive dans un ciel clair, sans événement déclencheur la plupart du temps. C'est vraiment une escalade de symptômes. Ça peut commencer par des tremblements, de la sudation, la respiration qui s'accélère, des douleurs, des palpitations. Puis c'est vraiment la sensation de mourir ou de perdre le contrôle. Et souvent, ça se calme avec la respiration, avec une personne qui nous aide aussi à se calmer, à faire le focus.
Souvent, le déclencheur n’est pas vraiment perceptible. [...] Il faut vraiment voir ça comme un baromètre de l'esprit. C'est un signal que notre cerveau nous envoie.
Elle précise également qu’après une attaque de panique, les patients ne sont pas condamnés à un trouble anxieux
.
La première chose, c'est d'amener la personne à comprendre ce qu'elle vit, à l'accepter
, constate-t-elle.