Toronto demande de l’aide à Ottawa face à la hausse de l’itinérance
L'itinérance est un véritable problème à Toronto, où les loyers sont de plus en plus chers.
Photo : Radio-Canada
La Ville de Toronto dit ne plus avoir les moyens de loger le nombre croissant de personnes dans le besoin d’un refuge temporaire sans de l’aide financière du gouvernement fédéral. Dès le 1er juin, elle ne priorisera plus les réfugiés et demandeurs d’asile dans ses refuges et les renverra vers les services fédéraux.
La mairesse adjointe Jennifer McKelvie est catégorique : Toronto a besoin de 97 millions de dollars du fédéral pour trouver des solutions de logement temporaire.
La Ville de Toronto continue de faire face à une demande croissante pour les refuges. En 2016, les services de refuges recevaient 4000 personnes par nuit. Aujourd’hui, cela se chiffre à près de 9000 personnes
, note-t-elle.
Nous faisons face à une urgence en ce moment.
Elle ajoute que, même si la Ville a trouvé des solutions avec des hôtels servant de refuges pendant la pandémie, elles ne sont pas pérennes.
En août, deux de ces hôtels fermeront leurs services de refuge.
La Ville précise que, parallèlement, elle va créer 400 nouvelles places dans les refuges en réduisant l’espace entre les lits afin de loger les près de 350 personnes qui devront quitter les hôtels.
Toronto veut mettre le fédéral devant ses responsabilités
L’administration municipale indique que, malgré la fermeture du chemin Roxham et les nouvelles mesures aux frontières, le flot d’immigrants et surtout de réfugiés continue de grandir à Toronto.
Nous pensons que les nouveaux arrivants sont essentiels au développement économique. Mais certains ont besoin de soutien et de logements pour démarrer une nouvelle vie au Canada
, insiste Jennifer McKelvie, qui souligne les nouvelles cibles d’Immigration et Citoyenneté Canada d’ici 2025.
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Elle estime que, sur les plus de 500 000 personnes attendues chaque année, beaucoup choisiront de vivre à Toronto
.
Les refuges d’urgence ne devraient pas être [le premier arrêt des réfugiés]. Toronto ne peut pas y arriver sans un financement fédéral.
La Ville indique recevoir de 300 à 400 demandeurs d’asile chaque mois. À partir du 1er juin, s’il n’y a pas de place pour eux dans les refuges, ils seront directement adressés aux services d’immigration canadiens pour du soutien.
La mairesse adjointe souligne qu’Ottawa a un budget pour ces derniers puisqu’une enveloppe a été annoncée lors du dernier budget fédéral afin de financer des hôtels d’urgence pour les demandeurs d’asile.
On demande au gouvernement fédéral d’avoir la même considération pour Toronto que pour les autres municipalités, comme Peel ou Niagara, pour leurs hôtels
, précise Jennifer McKelvie.
Une question de logements disponibles
Gaétan Héroux est membre de l’organisation 230 fightback qui lutte pour plus de logements abordables à Toronto.
Il estime que l’enjeu de l’augmentation de la demande dans les refuges n’est que le résultat d’un marché locatif devenu inaccessible pour beaucoup.
2500 pièces pour un appartement d’une chambre, ça marche plus
, lance-t-il.
Il estime par ailleurs que les réfugiés ne sont pas le problème dans la surpopulation des refuges dans la mesure où ils ne représentent qu’une partie des personnes dans le besoin.
Il estime qu’un financement fédéral pour un grand plan de construction de logements est nécessaire.
Je pense que toutes les municipalités devraient se mettre ensemble et qu'elles poussent pour demander plus d'argent
, affirme-t-il.
Avec les informations de Yanick Lepage
