Michael Sabia prendra les commandes d’Hydro-Québec le 1er août

Michael Sabia, actuellement sous-ministre au ministère des Finances du Canada, succédera à Sophie Brochu à titre de PDG d'Hydro-Québec.
Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes
Le Conseil des ministres a officialisé mercredi l’entrée en poste de Michael Sabia à titre de PDG d’Hydro-Québec, à compter du 1er août prochain. Il deviendra aussi membre du conseil d'administration de la société d'État.
L’information selon laquelle M. Sabia était le choix du gouvernement de François Legault pour prendre la tête de la société d’État circulait dans les médias depuis le 23 mai dernier, mais le gouvernement s’était donné un peu de temps pour officialiser sa nomination.
Michael Sabia est sous-ministre des Finances du Canada depuis décembre 2020, mais il quittera ses fonctions vendredi pour se concentrer sur Hydro-Québec. Au Québec, il est aussi connu pour son passage à la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), de 2009 à 2020.
J’entreprends ce mandat avec humilité et détermination en sachant pouvoir compter sur des gens compétents et engagés.
Aussitôt la nomination officialisée, M. Legault a souligné la nouvelle sur Twitter.
Sur le même réseau social, le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, s'est réjoui de l'annonce. Il faut être agile et innover pour remplir nos objectifs environnementaux et de croissance économique
, a ajouté M. Fitzgibbon.
Michael Sabia remplace Sophie Brochu, qui a quitté Hydro-Québec le 11 avril dernier, deux ans avant la fin de son mandat. Mme Brochu avait alors nié que son départ ait pu être causé par des divergences d’opinions avec le ministre Fitzgibbon. Pierre Despars a assuré l’intérim à titre de PDG. Il cédera son poste à M. Sabia à l'arrivée de ce dernier.
Début mai, le Conseil des ministres avait nommé Manon Brouillette, ex-dirigeante de Vidéotron et de Verizon, au poste de présidente du conseil d’administration d’Hydro-Québec. Un des premiers mandats de Mme Brouillette a été de poursuivre le travail qui a conduit à la nomination de M. Sabia.
Mme Brouillette a salué la nomination de M. Sabia à la tête de la société, en ajoutant que de grands défis et de belles occasions attendent Hydro-Québec au cours des prochaines années
.
Le privé et Hydro-Québec
Le jour de la nomination officielle à la tête d'Hydro-Québec de Michael Sabia, le premier ministre Legault a dû clarifier sa position sur la participation de l'entreprise privée dans la construction de barrages.
On n'a rien contre le privé
, a résumé M. Legault en se rendant à la période de questions.
Il répondait à Québec solidaire (QS), qui exigeait de la transparence en rappelant le rôle de M. Sabia dans la privatisation d'entreprises, notamment le Canadien National (CN). QS s'est aussi inquiété de l'ouverture manifestée par le ministre Fitzgibbon pour la construction d'ouvrages hydro-électriques par l'entreprise privée.
Le privé est plus efficient que l'État, en général, par définition
, a lancé M. Fitzgibbon en mêlée de presse mercredi matin.
Le gouvernement essaie ainsi par tous les moyens d'accroître la production électrique, puisque les immenses surplus d'Hydro-Québec ont fondu rapidement au cours des dernières années, en raison surtout de la hausse de la demande, notamment industrielle.
Les grands ouvrages vont rester l'apanage de la société d'État, a assuré le ministre Fitzgibbon en mêlée de presse. Il a cependant indiqué qu'il demeurait ouvert à la construction de plus petits ouvrages par des groupes privés, comme ce qui s'est déjà fait autrefois.
La construction des grands barrages, c'est la fierté du Québec. L'expertise est à Hydro-Québec
, a rappelé le ministre.
De la CDPQ aux budgets Freeland
Gestionnaire aguerri, Michael Sabia s'était vu confier par le gouvernement de Jean Charest les commandes de la CDPQ en 2009, dans la foulée de la grave crise financière mondiale, ainsi que de la saga du papier commercial adossé à des actifs qui avait entraîné des pertes colossales de près de 40 milliards de dollars pour la Caisse l'année précédente.
Ses qualités de stratège lui ont permis de faire fructifier les économies des Québécois. Entre 2009 et 2020, au moment de son départ, l’actif de la Caisse de dépôt est passé de 120 à plus de 320 milliards de dollars.
Originaire de l'Ontario, M. Sabia a su déjouer les critiques des partis d’opposition en recentrant les activités de la Caisse au Québec avec succès.
Après son passage au CN, le gestionnaire est allé travailler chez Bell Canada Entreprises (BCE), au moment où cette entreprise de télécommunications vendait des actifs et devait faire des mises à pied.
Depuis décembre 2020, M. Sabia a préparé, avec la ministre Chrystia Freeland, les trois derniers budgets fédéraux, marqués par des déficits et une importante hausse des frais de la dette publique.
Michael Sabia a contribué à guider l'économie canadienne dans l'une des périodes économiques les plus difficiles de notre histoire et il a été un élément moteur des politiques qui amélioreront la vie des Canadiens aujourd'hui et dans les années à venir
, a déclaré la ministre Freeland par voie de communiqué.
M. Sabia a aussi occupé le poste de président du conseil d’administration de la Banque de l’infrastructure du Canada.
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Avec les informations de La Presse canadienne