Un service de signalement d’agressions destiné aux travailleuses du sexe à Calgary

La police espère que son nouvel outil permettra aux travailleuses du sexe de communiquer davantage, les cas de violences sexuelles n'étant très souvent pas suffisamment déclarés. (Photo d'archives)
Photo : Getty Images / Zave Smith
La police de Calgary a mis en place une ligne téléphonique et une messagerie électronique pour permettre aux travailleuses du sexe de dénoncer des clients violents ou agressifs.
Lancée mardi et nommée Bad Date Line
, elle sera contrôlée par les agents de police du district 4, qui couvre l'une des dernières rues de la prostitution dans la métropole. « Habituellement [...], les crimes contre les travailleuses du sexe ne sont pas suffisamment signalés à la police pour diverses raisons », a reconnu Shelby Stewart, sergente-cheffe par intérim de l'unité d'enquête du district 4.
Cette initiative a pour but de réduire les obstacles qui ont pu empêcher les travailleuses du sexe de se présenter à la police dans le passé et de leur offrir d'autres possibilités de nous communiquer des informations.
À lire aussi :
La police assure que l’information reçue servira, non pas à cibler les travailleuses du sexe, mais à enquêter sur les auteurs d’actes de violence ou d'agression sexuelle.
Le nouvel outil de signalement a été mis au point en collaboration avec HER Victory, une organisation qui s'occupe des personnes travaillant dans la prostitution, exploitées ou risquant d'être victimes de la traite d'humains.
Jacquie Meyer, fondatrice de HER Victory, croit que cette ligne d’écoute et de soutien permettra de créer des espaces de travail sûrs et de réduire le fossé entre les victimes et la police. Les violences sexuelles sont souvent sous-déclarées. Ce programme crée un moyen sûr et efficace pour les personnes de divulguer des informations et de recevoir un soutien.
Le lancement de ce service intervient dans un contexte marqué par l’affaire Robert Richard Mantha, un homme de 59 ans arrêté et sous le coup de multiples accusations d’agressions sexuelles contre des femmes travaillant dans l'industrie du sexe à Calgary.
Shelby Stewart dit s'attendre à ce que ce nouveau service aide la police à orienter ses ressources en fonction des besoins pour assurer la sécurité des travailleuses du sexe, à veiller à ce qu'elles aient accès à du soutien et, le cas échéant, à déclencher une enquête.
Avec les informations de La Presse canadienne