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Bay du Nord : Equinor reporte le projet pétrolier

Un dessin d'un bateau avec des éléments techniques qui descendent au fond de la mer.

Le mégaprojet est reporté pour au moins trois ans.

Photo : Equinor

Equinor reporte le mégaprojet pétrolier Bay du Nord pour une période pouvant aller jusqu’à trois ans, annonce l’entreprise norvégienne dans un communiqué.

Le directeur de l'entreprise responsable du Canada, Tore Loseth, soutient qu’Equinor réexamine son projet, mais ne jette pas l’éponge.

La pétrolière indique qu’au cours des derniers mois, en raison notamment de la volatilité des conditions du marché, Bay du Nord a connu des augmentations de coûts considérables dans de nombreux aspects du développement.

Le projet avait été évalué à 16 milliards de dollars, selon les dernières estimations.

Equinor avait indiqué qu’elle souhaitait prendre une décision sur l’avenir du projet vers l’automne 2024.

Onde de choc dans l'industrie

L’annonce crée une onde de choc dans l’industrie pétrolière de Terre-Neuve-et-Labrador, qui est réunie à Saint-Jean à l'occasion du congrès annuel d’Energy NL.

Visiblement, c’est une nouvelle extrêmement décevante pour tout le monde dans la salle, pour toute l’industrie et pour la province, a affirmé Charlene Johnson, la présidente-directrice générale d’Energy NL, en annonçant la nouvelle à une foule composée de 600 cadres et travailleurs du pétrole.

Une femme en entrevue, assise à son bureau.

Charlene Johnson, présidente-directrice générale d’Energy NL (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ted Dillon

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, a été pris de court par l'annonce. La veille, en entrevue, son ministre de l'Énergie envisageait l'achat des parts dans le projet en haute mer, à 500 km à l'est de Saint-Jean.

C'était une surprise et bien sûr on est déçus, mais je dois rappeler aux gens que le projet a été reporté. Il n'a pas été annulé.

Une citation de Andrew Furey, premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador

Equinor ne ferme pas son bureau à Saint-Jean, pour le moment, rappelle-t-il. C'est un gisement énorme et la ressource est encore là, souligne celui qui soutient que l'extraction du pétrole léger terre-neuvien produit relativement moins d'émissions et s'agit donc d'une énergie de transition.

Une plateforme pétrolière de la compagnie Equinor.

Le projet Bay du Nord, de la multinationale norvégienne Equinor, prévoit exploiter un gisement de pétrole en eau profonde.

Photo : afp via getty images / TOM LITTLE

Qu'est-ce qu'il nous reste?

L'analyste Rob Strong rappelle que Bay du Nord est le troisième projet reporté ou annulé par Equinor dans les deux derniers mois.

Selon lui, plusieurs facteurs pourraient expliquer la décision : le coût élevé de la production en haute mer, les revendications du gouvernement provincial par rapport à la construction et les emplois locaux, et les redevances internationales à payer parce que le projet se situe à plus de 200 milles marins de la côte.

Rob Strong, qui surveille l'industrie pétrolière depuis les années 1970, évoque un tournant. S'il n'y a pas de Bay du Nord, qu'est-ce qu'il nous reste? se demande-t-il, en notant que c'est une situation très sérieuse qui aura un impact psychologique sur les entreprises qui songent à investir dans l'exploration et la production au large de l'île.

Un plan de transition réclamé

Connor Curtis, porte-parole du Sierra Club Canada, un groupe environnemental qui conteste l'approbation environnementale du projet par Ottawa en avril 2022, croit que la décision d’Equinor doit envoyer un message clair au gouvernement provincial, et au fédéral, qu’il faut décarboner l’économie terre-neuvienne.

Ils font le pari que l’avenir de l’économie repose sur le pétrole et le gaz et ça me semble évident que ça ne se réalisera pas, estime-t-il.

L'opposition progressiste-conservatrice s'inquiète des emplois perdus et les 3,5 milliards de dollars en redevances qui avaient été promis à la province. Selon le chef néo-démocrate, Jim Dinn, la décision d'Equinor souligne que la province, qui dépend du pétrole pour payer ses hôpitaux et ses routes, doit se pencher sur un plan de transition pour éviter une situation comme celle qu'on a vue lors du moratoire sur la pêche à la morue en 1992.

Ce n'est pas une discussion qui est facile, mais ça souligne l’importance de penser à l’avenir du marché de l'emploi, affirme Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d'Équiterre.

Tore Loseth prononcera un discours demain au congrès.

Le mois dernier, Equinor a annoncé les premiers contrats pour la conception du navire de production, qui prévoyait extraire un milliard de barils de pétrole brut.

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