Des organismes se réunissent autour d’un plan préliminaire pour le carré civique

Un groupe de travail, composé de représentants d’organismes communautaires, s’est réuni la semaine dernière pour discuter d’un nouveau plan de gestion pour le carré civique de Saint-Boniface.

En mars dernier, plusieurs organismes de la communauté franco-manitobaine avaient exprimé leurs inquiétudes pour l’avenir du carré civique de Saint-Boniface après l'annonce de Manitoba Possible qui s'est retiré des négociations pour sa vente.

Mercredi dernier, les Ami.e.s du carré civique ont rassemblé plusieurs organismes, dont la Société franco-manitobaine, Héritage Saint-Boniface, Manitoba Possible et la coopérative La Crèmerie, pour discuter d’un plan préliminaire pour le lieu.

Plusieurs autres des parties intéressées, dont les locataires du carré civique comme le Festival du Voyageur, le World Trade Centre, la Maison des artistes visuels francophones, ont aussi été invitées à prendre part aux discussions, comme l'a expliqué le président des Ami.e.s du carré civique, Robert Loiselle.

Ce dernier a dit au micro de l’émission Le 6 à 9 que le plan actuel prévoit d'entamer des négociations avec la Ville de Winnipeg afin de pouvoir gérer le carré civique à long terme.

Robert Loiselle a précisé que, en 2007, le carré civique de Saint-Boniface a été inscrit sur la liste des propriétés excédentaires de la Ville de Winnipeg et que le conseil municipal souhaitait s’en débarrasser.

Cet ajout à la liste a mené à des négociations avec Manitoba Possible, qui ont finalement échoué.

Le [nouveau] document dit essentiellement à la Ville de Winnipeg que nous, comme communauté, on aimerait être des gestionnaires du carré civique à long terme et qu’on aimerait que la Ville reste propriétaire du terrain à long terme.

Le groupe a décidé que la première étape était d'encourager la Ville à retirer le carré civique de la liste excédentaire, a-t-il précisé, comme elle l'a fait pour le Jardin des sculptures en février 2021.

Selon Robert Loiselle, le carré civique est un important témoin de l’évolution, de la diversité et de la pluralité multiculturelle de Winnipeg.

On croit que la Ville de Winnipeg a une responsabilité de nous aider à gérer le terrain à long terme, a-t-fait valoir.

Pour un autre membre des Ami.e.s du Carré civique de Saint-Boniface, Walter Kleinschmit cette demande permettrait de se donner le temps de développer un plan de développement de gestion de financement pour reprendre les responsabilités à long terme pour s’assurer qu’il n'y ait pas de nouveaux problèmes pour la communauté ou la Ville.

Il ajoute que cela permettrait aussi d'éliminer immédiatement le risque de vente.

Un moment propice pour une entente

Robert Loiselle estime que l'élection à la mairie de Scott Gillingham et la réélection de Mathieu Allard au poste de conseiller municipal pour Saint-Boniface, en octobre dernier, créent des conditions propices pour la négociation d’une entente de gestion à long terme.

Maintenant, on a du nouveau vent dans nos voiles. On recommence avec un nouveau processus, mais on croit que maintenant on a une main gagnante.

Selon lui, les prochaines étapes concernent l’élaboration d’un plan d’affaires robuste [...], un budget et [...] l’appui des trois paliers de gouvernement.

La caserne de pompiers, c’est une autre chose qui inquiète un peu non seulement la Ville, mais tous ceux qui sont des parties intéressées [...]. Son état est piteux, a ajouté Robert Loiselle.

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D’après lui, la coopérative La Crèmerie, qui a reçu un mandat de ses membres pour acheter une partie du lieu en avril dernier, aurait une solution potentielle pour rénover et donner une nouvelle vie à l’ancienne caserne, un bâtiment datant de 1907.

La coopérative pourrait y créer du logement non seulement abordable, mais aussi du logement accessible.

Le président de la coopérative La Crèmerie souhaite également que la Ville entretienne les bâtiments.

Il y a une dette d’entretien qui a besoin d’être payé, et on ne peut pas la payer parce que c’est plusieurs dizaines de millions [en travaux de rénovation] qui ont besoin d'être faits, donc on en discute avec la Ville , mentionne Jonathan Boisvert

Lorsque le document sera retravaillé en fonction des commentaires des organismes concernés, un plan pourra être présenté à la communauté, a précisé Robert Loiselle.

Une fois qu’on aura quelque chose de plus solide à présenter à la communauté, évidemment on va réinviter les gens à venir au carré civique et il y aura une présentation communautaire, a-t-il ajouté.

La Société de la francophonie manitobaine semble optimiste quant à l'intérêt de leur projet aux yeux du maire.

Il nous a quand même ouvert la porte avec le directeur général pour une discussion. Ces choses-là sont très positives. M. Gillingham, qui est maintenant maire, était conseiller à l'époque et je pense que lui aussi ne veut pas revivre ce qu’il s’est passé la dernière fois, soutient le directeur général de la SFM, Daniel Boucher.

La rencontre avec l'administration municipale n'a pas encore été planifiée, mais devrait avoir lieu dans les prochaines semaines.

Le carré civique de Saint-Boniface sera à l'ordre du jour d'une rencontre du Comité permanent sur la propriété et le développement. En effet, un point demandera l'annulation de la vente du 219 boulevard Provencher et du 212 rue Dumoulin.

Les élus de ce comité veulent confier à la fonction publique la tâche d'entreprendre des démarches de consultation publique concernant les options de vente et/ou de location pour l'utilisation future du 219, boulevard Provencher et qu'elle fasse rapport dans les 180 jours, indique l'ordre du jour.

Avec les informations de Patricia Bitu-Tshikudi et Alexia Bille

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