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En attendant l’avion, des Minganois traversent la Sheldrake en chaloupe

Quatre personnes embarquent dans un bateau sur la rive de la rivière Sheldrake.

Des résidents de la Minganie ont choisi de traverser la rivière Sheldrake en utilisant une embarcation, faute de lien routier.

Photo : Radio-Canada / Renaud Chicoine-Mckenzie

Radio-Canada

C’est avec un coffre arrière plein à craquer de nouvelles fleurs pour leur jardin que Sylvie Michaud et Alain Foixet sillonnent la route 138 mardi, peu de temps après midi. Ils ne savent pas encore qu'ils feront partie de ceux qui seront pris de court par la fermeture du pont Touzel, le seul lien entre le reste de la province et la Minganie, donc leur chez-soi.

Résident du village de Rivière-au-Tonnerre, en Minganie, le couple a l’habitude de parcourir chaque semaine les 120 kilomètres qui le séparent de Sept-Îles et de ses grandes surfaces.

Après une heure de route, les Minganois ont aperçu des cônes et des panneaux orange apparaître dans le paysage habituel de la 138, normalement réservé aux conifères. On a vu qu'il y avait des travaux qui commençaient, explique Sylvie Michaud. Mais ce n'était pas des travaux qui se trouvaient un peu plus loin.

Quand on est [arrivés au bout du chemin], le pont était cassé.

Une citation de Sylvie Michaud

Le pont Touzel, que certains surnomment la porte d'entrée de la Minganie, était fermé à la circulation dans les deux sens depuis quelques heures. Le ministère des Transports en a décidé ainsi après avoir découvert une fissure dans la structure de ce pont qui constitue le seul et unique lien routier entre la région de la Minganie et le reste du Québec.

Deux personnes se tiennent devant le coffre arrière de leur voiture. Le coffre est ouvert et plein de sacs réutilisables.

Sylvie Michaud et Alain Foixet reviennent d'une excursion hebdomadaire à Sept-Îles avec une voiture pleine de commissions.

Photo : Radio-Canada / Renaud Chicoine-Mckenzie

Il s'agit d'une situation exaspérante, selon le couple de Rivière-au-Tonnerre, mais loin d’être surprenante.

C'est un sérieux inconvénient, je dois vous avouer, laisse tomber Mme Michaud. Sur la Côte-Nord, ça nous arrive souvent d'être coincés, avec le bateau à Tadoussac, notamment. Mais là, la cerise sur le sundae, c'est de ne pas pouvoir traverser le pont à Sheldrake.

Du Mexique à la Minganie

Si certains résidents sont accoutumés à la précarité des transports sur la Côte-Nord, d’autres le sont moins. C’est le cas d’Enrique Jimenez, arrivé la veille du Mexique pour travailler à Havre-Saint-Pierre, à une centaine de kilomètres à l'est du pont Touzel.

J'arrive du Mexique, je m'en viens travailler et ça allait être mon premier jour, affirme-t-il en espagnol. Il est accompagné de trois compatriotes, tous déjà en poste dans un restaurant de Havre-Saint-Pierre, qui étaient partis le chercher mardi matin à l’aéroport de Sept-Îles.

Nous sommes arrivés en auto, mais ils nous ont dit que la route était bloquée et que nous allions devoir attendre trois jours parce que le pont était bloqué.

Une citation de Enrique Jimenez
Quatre personnes se tiennent sur le bord d'une route près d'une voiture.

Miguel Martinez (à gauche) et Enrique Jimenez (à droite) ne s'attendaient pas à devoir rebrousser chemin vers Sept-Îles lors de leur voyage à Havre-Saint-Pierre.

Photo : Radio-Canada / Renaud Chicoine-Mckenzie

Prise au piège par la fermeture du pont qui donne accès à la Minganie et à leur lieu de travail, la brigade est dépourvue de solutions.

Je ne sais pas quoi faire, lance Miguel Martinez. Je pense par contre que c'est mieux de retourner à Sept-Îles pour dormir dans un hôtel ou un motel, parce que nous sommes quatre et c'est plus facile pour nous.

Les moyens du bord

Quelques mètres plus loin, Sylvie Michaud et Alain Foixet envisagent de traverser le pont Touzel à pied avec leurs sacs remplis de commissions. Les autorités sur place le leur interdisent.

En discutant avec des résidents locaux aux abords du pont, une solution de rechange s’impose alors.

Cinq personnes sont à bord d'un bateau motorisé. Ils traversent la rivière.

Des résidents de la Minganie sont parvenus à traverser la rivière à bord d'une embarcation motorisée.

Photo : Radio-Canada / Renaud Chicoine-Mckenzie

Le coffre arrière de leur voiture dégarni, ils montent à bord d’une chaloupe motorisée, sacs à la main. En moins de cinq minutes, la rivière Sheldrake est franchie. Ils laissent derrière eux leur voiture, stationnée de l’autre côté du pont.

Une vingtaine de kilomètres les séparent toujours de leur village, par contre. Cependant, au moins, ils sont de retour au bercail, en Minganie.

D’après le reportage de Renaud Chicoine-Mckenzie

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