•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Après le gel, la forte chaleur : le casse-tête des maraîchers

Le sol d'un champ craquelé par le manque de pluie.

Après avoir affronté un épisode de gel il y a quelques semaines, les maraîchers doivent s'adapter avec trois journées de forte chaleur qui nuisent à certaines cultures. Le reportage de Nafi Alibert.

Photo : Radio-Canada / Darrin Di Carlo

Radio-Canada

Après avoir affronté un épisode de gel il y a quelques semaines, les maraîchers de la capitale nationale doivent maintenant faire face à trois journées de forte chaleur. Une fois de plus, dame Nature teste leurs capacités d’adaptation.

À Saint-André-Avellin, le copropriétaire de la Ferme aux pleines saveurs, Martin Turcot, assure que les travailleurs de sa profession sont habitués à devoir jongler avec les extrêmes. Ces dernières années, les printemps sont de plus en plus froids, et ensuite, la chaleur de l’été s’installe.

On est prêts pour cela… Le récent gel a été historique et une source de stress, a confié celui qui ne se souvient pas d’avoir vécu un mois de mai aussi froid.

La Ferme aux pleines saveurs, photographiée en hiver.

La Ferme aux pleines saveurs, ici photographiée en hiver, produit de nombreux fruits et légumes frais. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Reno Patry

Le tout a pour effet de retarder les plantations et d’allonger les journées de travail puisqu’il devient impératif de travailler le soir, et parfois même la nuit.

Ça coûte cher, mais il y a aussi le coût humain. Quand on irrigue la nuit, c’est notre deuxième shift. Les heures de sommeil écopent, car le lendemain, tu dois faire ta journée même si tu as été éveillé toute la nuit, explique celui qui estime qu’on parle rarement du coût humain.

Parfois, le patron est plus fatigué, et moins patient, a rigolé M. Turcot en parlant de lui à la troisième personne.

Il a aussi mentionné qu’il doit parfois retarder certaines plantations, de peur qu’elles sèchent.

Au Québec, il existe des assurances que les cultivateurs peuvent contracter, sur une base volontaire, et qui peut les dédommager en cas de gel ou de sécheresse.

Le directeur territorial et régional de la Financière agricole du Québec, Marc Dickey, a mentionné en entrevue qu'en Outaouais, dans la production maraîchère, on compte huit clients assurés.

M. Dickey a expliqué diverses raisons pour lesquelles le chiffre n'est pas plus élevé : Il y a une méconnaissance de la couverture et quels impacts cela peut avoir sur l'entreprise. Cela dépend aussi des outils possédés par l'entreprise pour réduire ses propres risques. [...] Dans ce cas-ci, on peut juger que cette assurance n'est pas nécessaire.

Même constat dans l'est ontarien

Dans l’est ontarien, le propriétaire des Fruits du Poirier, Robert Poirier, doit toujours composer avec les conséquences du gel et du verglas, qui ont brisé beaucoup d’arbres.

J’ai eu des dommages dans les framboises noires, dans les framboises courtes, dans les kiwis et dans les raisins. Il y a moins de production. Ça fait deux ans que les raisins gèlent. Il y a des plans qui sont morts, a-t-il énuméré.

Le propriétaire des Fruits du Poirier, Robert Poirier dans un champ.

Le propriétaire des Fruits du Poirier, Robert Poirier

Photo : Radio-Canada / Nafi Alibert

Robert Poirier est lui aussi habitué des aléas de la météo. En 2021, près de 70 % de ses plants avaient gelé en raison des nuits de gel, à la fin du mois de mai. Ensuite, il y avait eu de la sécheresse, mais grâce à un système d’irrigation, le producteur avait pu sauver la mise. Ses camérisiers lui avaient donné une récolte d’environ un kilo de fruits.

Un champ de framboises dans l'est ontarien.

Robert Poirier, doit toujours composer avec les conséquences du gel et du verglas, qui ont brisé beaucoup d’arbres.

Photo : Radio-Canada / Nafi Alibert

Pour sa part, si l'agriculteur d'Embrun Michel Dignard pouvait formuler une liste de souhaits à Dame Nature, il saurait très bien quoi lui demander : s'il n'y a pas de précipitation dans la prochaine semaine, ce sera plus critique pour le maïs et pour le soya. On a besoin de nuits chaudes.

Il poursuit en parlant de la recherche de l'équilibre. S'il fait chaud en journée, il ne faut pas que la température descende entre 6 et 8 degrés Celsius la nuit, car on perd tout ce qu'on a gagné, a donné en exemple celui qui est aussi le premier vice-président de l'Union des cultivateurs franco-ontariens.

Michel Dignard devant sa ferme à Embrun.

Michel Dignard admet que son métier nécessite de «vivre avec» la météo. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Michel Aspirot

Avec les informations de Fiona Collienne, de Marie-Jeanne Dubreuil et de Chantal Dubuc

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Infolettre ICI Ottawa-Gatineau

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Ottawa-Gatineau.