L’Université de Toronto adopte 40 idées pour lutter contre le racisme anti-asiatique

Le groupe de travail sur le racisme anti-asiatique de l'Université de Toronto travaille à ce rapport depuis près d'un an.
Photo : iStock
L’Université de Toronto a adopté l’ensemble des recommandations de son groupe de travail sur la discrimination et le racisme anti-asiatique sur le campus.
Le rapport a été publié lundi et présente des recommandations selon huit grands axes.
L’établissement universitaire suivra ainsi les recommandations pour accroître sa responsabilité. Cela passe notamment par la collecte de plus de données pour mieux évaluer son travail d’inclusion et offrir une meilleure transparence sur son travail en matière de lutte contre le racisme.
L’université entend aussi améliorer sa communication avec les étudiants et le personnel d’origine asiatique, notamment en ce qui concerne les services et le soutien auxquels ils peuvent avoir accès.
L’université précise qu’elle s’assurera que ses ressources destinées aux cas de racisme anti-asiatique seront davantage mises en avant sur ses campus, que ce soit à Toronto, Mississauga ou Scarborough.
Autre axe sur lequel le groupe de travail recommande de travailler, c’est la question des embauches et du développement professionnel. L’université dit reconnaître qu’une proportion significative des étudiants s’identifient comme asiatiques
. En partant de ce postulat, l’établissement précise qu’il faudra une meilleure représentativité des communautés asiatiques au sein du personnel qui travaille auprès des étudiants.
À lire aussi :
À la suite du rapport du groupe de travail, l’université mettra aussi l’accent sur le racisme anti-asiatique au sein de son bureau de la diversité culturelle et de la lutte contre le racisme. Cela passe notamment par la mise à disposition de ressources adaptées.
Les recommandations visent également les programmes. L’université dit vouloir offrir davantage de cours sur l’Asie et mener des recherches qui touchent les pays asiatiques. S'ajoutent à cela des instructions et un cadre de travail pour veiller à empêcher les préjugés anti-asiatiques inconscients de se manifester dans les cours et les recherches.
L’université veut mettre en place des groupes communautaires pour inclure davantage les étudiants d’origine asiatique et ainsi éviter leur isolement. Grâce à un partenariat avec le Centre culturel chinois du Grand Toronto, l’université compte notamment constituer des groupes d'étudiants de diverses origines et ayant différents centres d'intérêt afin de renforcer le sentiment d’appartenance.
Enfin, même si l’université souligne que ses ressources financières sont limitées, elle adopte les quatre recommandations qui lui demandent, en substance, d’augmenter les ressources pour les bureaux qui se concentrent sur le racisme anti-asiatique. De même, il lui est recommandé d’augmenter les ressources des bibliothèques sur les questions asiatiques.
L’université adopte aussi la recommandation de créer un fonds destiné à des initiatives gérées par les étudiants.
Le groupe de travail sur la discrimination et le racisme anti-asiatique comprend 39 membres, dont 12 professeurs et bibliothécaires, 18 autres membres du personnel et 9 étudiants. Ces derniers travaillent à ce rapport depuis le printemps 2022.
Ils sont arrivés à ces conclusions après de nombreux groupes de discussion.
Le rapport fait suite à une pétition signée par plus de 12 000 personnes, après que l'université eut distribué, par manque de connaissance, des enveloppes rouges traditionnelles lors du Nouvel An lunaire de 2022, mais dont le contenu pouvait culturellement s'apparenter à une menace de mort.