Procès de l’ex-militaire Lévesque : la poursuite s’attaque à la crédibilité d’un expert

Le psychiatre Gilles Chamberland accompagne l'avocat de la défense, Me Pierre Gagnon.
Photo : Radio-Canada / Yannick Bergeron
Au procès de Martin Lévesque, accusé de meurtre, la poursuite a tenté d'ébranler la crédibilité de l'expertise du psychiatre qui a conclu que l'ex-militaire était en plein délire lorsqu'il a tué Patricia Sirois.
L'accusé de 50 ans présente une défense de non-responsabilité en s'appuyant sur les conclusions du docteur Gilles Chamberland.
Celui-ci estime que Lévesque a vécu un épisode de dissociation lorsqu'il a tiré six balles sur la victime, à Saint-Raymond de Portneuf, en septembre 2021.

La victime, Patricia Sirois
Photo : Capture d’écran - Facebook
Lors de son contre-interrogatoire, l'avocat de la poursuite a questionné le psychiatre-légiste sur l'absence de certains éléments dans son rapport.
Par exemple, le docteur Chamberland n'y fait pas référence à la visite de Lévesque chez un de ses voisins, quelques minutes avant le drame.
L'expert a aussi dû s'expliquer sur le fait qu'il n'avait pas vu les photos de la scène de crime.

Les procureurs Matthieu Rochette et Geneviève Corriveau représentent le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) au procès de l'ex-militaire, accusé du meurtre d'une mère de famille.
Photo : Radio-Canada / Yannick Bergeron
Le procureur du DPCP, Me Matthieu Rochette, a aussi rappelé au psychiatre Chamberland que l'accusé avait demandé aux policiers de tirer sur lui lors de son arrestation.
C'est parce qu'il savait que ce qu'il venait de faire, c'était mal
, a insisté Me Rochette. Mais le docteur Chamberland a expliqué les paroles de Lévesque par le fait qu'il avait eu des idées suicidaires.
Tout au long du contre-interrogatoire, le psychiatre a maintenu sa conclusion selon laquelle Martin Lévesque n'était pas conscient de ses gestes lorsqu'il a fait feu.
La défense a maintenant terminé sa preuve et la Couronne présente à son tour son propre expert-psychiatre.
Le docteur Sylvain Faucher fera part de ses conclusions sur l'état d'esprit de Martin Lévesque au jury, mercredi.
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