Manque de ressources « effrayant » à l’Hôpital Surrey Memorial, selon des gynécologues

La Dre Claudine Storness-Bliss, gynécologue-obstétricienne et coresponsable du département à l’Hôpital Surrey Memorial.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms
Trente-six médecins du département d'obstétrique et de gynécologie de l’Hôpital Surrey Memorial, en Colombie-Britannique, dénoncent à leur tour un manque de ressources qui compromet, selon eux, la sécurité des personnes dont ils s'occupent.
Lundi, dans une lettre ouverte adressée aux habitants de Surrey, ils réclament des investissements pour éviter que la crise ne s’aggrave davantage. Ils affirment que les problèmes dans leur département proviennent d'une disparité de financement, parce qu’il offre des services à une population plus importante que Vancouver.
Leurs doléances s'ajoutent à celles, lancées ces dernières semaines, de plus d’une centaine de professionnels de la santé des hôpitaux Surrey Memorial, Royal Columbian, à New Westminster, et à Eagle Ridge, à Port Moody. Ceux-ci tirent la sonnette d’alarme pour dénoncer le manque criant de personnel qui pousse les salles d'urgence à bout, épuise le personnel et entraîne des soins médiocres et indignes.

Ces dernières semaines, plus d’une centaine de professionnels de la santé des hôpitaux Surrey Memorial, Royal Columbian, à New Westminster, et Eagle Ridge, à Port Moody, ont tiré la sonnette d’alarme en raison d'un manque criant de personnel.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms
Le groupe de l'Hôpital Surrey Memorial, précise que la maternité de l’établissement accueille plus de personnes que l'Hôpital pour femmes de la Colombie-Britannique et l'Hôpital Saint-Paul, tous deux à Vancouver. Cependant, ces médecins disent que la maternité ne dispose que de la moitié du nombre de lits
.
La pression exercée sur nos ressources empêche notre équipe de fournir les soins requis et attendus. Cela a pour conséquence directe des résultats médiocres, nettement inférieurs à la norme d'un centre de soins maternels [...] dans notre province.
Selon le groupe de médecins, l’inadéquation des ressources a entraîné le décès d'un nouveau-né, d'innombrables accidents évités de justesse et des préjudices moraux pour les prestataires de soins.
C'est effrayant
, déplore Claudine Storness-Bliss, gynécologue-obstétricienne et coresponsable du département à l’Hôpital Surrey Memorial.
De nombreux collègues m'ont dit : "Chaque jour, j'ai peur. J'ai peur de ce qui va arriver à nos patientes. J'ai peur des litiges. J'ai peur pour nos collègues infirmières."
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Accès aux salles d’opération
En plus du problème de financement, le groupe de gynécologues-obstétriciens de l’Hôpital Surrey Memorial déplore l’accès extrêmement limité
qu’ils ont aux salles d'opération.
Les temps d'attente moyens du service de gynécologie sont 77 % plus longs que le point de référence [établi par la province]
, écrivent-ils dans leur lettre. Cela signifie que les femmes de Surrey souffrent de maladie pelvienne importante, nécessitant parfois de multiples transfusions sanguines en attendant l'opération, exigeant des congés prolongés et n'ayant d'autre choix que d'utiliser des médicaments coûteux.
Ces femmes souffrent, et souvent, beaucoup.
Je suis l'une des chirurgiennes les plus occupées ici. Je passe la plupart des journées dans mon bureau, à m'excuser auprès des patientes pour le temps d'attente
, ajoute la Dre Storness-Bliss.
Malgré tout, elle continue à croire que son département dispose de la meilleure équipe : Nous disposons de tous les outils nécessaires pour aider les gens et nous continuons à déplacer des montagnes pour aider les patients si nécessaire.
Ni la Régie de la santé du Fraser ni le ministère de la Santé de la Colombie-Britannique n’ont fait de commentaires à CBC/Radio-Canada au sujet de la lettre ouverte des médecins du département d'obstétrique et de gynécologie de l’Hôpital Surrey Memorial.
Plus tôt, l’autorité sanitaire a reconnu des temps d'attente plus longs que la normale
à l’Hôpital Surrey Memorial et a déclaré que le personnel chargé du recrutement se concentrait sur les médecins hospitaliers, les médecins internes et les infirmières praticiennes.
De son côté, le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, a reconnu la frustration
du personnel et a déclaré que la province travaillait activement
à l'embauche d'un plus grand nombre de médecins hospitaliers.
D'après les informations de Belle Puri et de Rhianna Schmunk