L’entraînement pour contrôler le diabète de grossesse

Le reportage de Charles-Antoine Boulanger
Photo : Radio-Canada / Fanchon Aubry
Stéphanie Girard a reçu un diagnostic de diabète au bout de 34 semaines de grossesse. Pendant cette période de sa vie, elle avoue que l'activité physique n'était pas sa priorité. Pourtant, c'est prouvé, l'entraînement aide à maîtriser cette maladie.
Alors pourquoi autant de femmes comme Mme Girard hésitent-elles à s'activer? La professeure Stéphanie-May Ruchat, du Département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Trois-Rivières, se pose la question dans son nouveau projet de recherche.
Le projet s'intéresse vraiment à identifier les croyances que ces femmes peuvent avoir envers la pratique de l'activité physique
, explique la chercheuse.

Stéphanie-May Ruchat, professeure au Département des sciences de l'activité physique de l'Université du Québec à Trois-Rivières, et la Dre Véronique Babineau, gynécologue-obstétricienne.
Photo : Radio-Canada / Fanchon Aubry
Le diabète de grossesse (ou diabète gestationnel) :
Le diabète de grossesse peut toucher jusqu’à 20 % des femmes enceintes. Cette maladie est synonyme d’un taux de sucre élevé dans le sang. Elle disparaît généralement après l’accouchement, mais la mère devient à risque de développer le diabète de type 2 au cours de sa vie.
Source : Diabète Québec
À chacune ses croyances
Mme Girard fait partie des 70 femmes qui participent jusqu’à présent à l’étude de la professeure Ruchat. Comme beaucoup d'autres femmes enceintes, elle avait des idées reçues par rapport à l'entraînement.

Stéphanie Girard a reçu un diagnostic de diabète de grossesse alors qu'elle était enceinte du petit Frédéric.
Photo : Radio-Canada / Fanchon Aubry
J'ai été faire le tour de L'Isle-aux-Coudres à vélo et pendant la nuit j'ai fait une fausse couche [...]. Je vous dirais qu'on sait que ce n'est pas ça la cause, mais on peut avoir la perception que c'est ça la cause
, explique la nouvelle maman.
Une fois les croyances des femmes enceintes circonscrites par l’étude, il sera plus facile d'agir de manière ciblée auprès d'elles pour les convaincre de s'activer.
J'ai accouché en décembre, on est en plein hiver avec la grosse bedaine. Aller faire une marche dans la neige, j'avais peur de glisser.
Si elle pouvait retourner dans le passé, Mme Girard changerait ses habitudes. Je ne savais pas que le diabète de grossesse était lié à l'activité physique
, admet-elle.
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Des habitudes à changer
Cette maladie est souvent diagnostiquée tardivement, vers le troisième trimestre de grossesse. À ce stade, il est difficile de changer ses habitudes, selon la Dre Véronique Babineau, gynécologue-obstétricienne. Quand ça nous fait mal, ça ne nous tente pas d'aller faire de l'activité physique, mais c'est vraiment un bienfait.
La spécialiste se veut rassurante pour les femmes enceintes. Selon elle, une simple promenade de 15 à 30 minutes après le repas peut avoir une grande incidence sur la glycémie.