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L’intelligence artificielle au secours du gaspillage alimentaire

Le nom de ChatGPT est sur toutes les lèvres. Ce robot conversationnel doté d’une intelligence artificielle (IA) fait aussi des petits : des services qui nous promettent d’économiser en alimentation. L’épicerie a fait le test.

Des déchets alimentaires.

On estime que chaque foyer jette plus de 1300 $ d'aliments par année.

Photo : Getty Images

ChatGPT, ChefTouski et Cuisinons l’inflation sont des outils qui pourraient aider les consommateurs et consommatrices à moins gaspiller et à faire de meilleurs choix tant à l’épicerie qu’à domicile.

Ces services n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. L’IA progresse chaque jour à une vitesse effrénée. Le début d’une petite révolution, imagine Guillaume Mathieu, un stratège en gestion de marques agroalimentaires qui s’intéresse de près à l’intelligence artificielle.

ChatGPT est arrivé dans nos vies au mois de novembre dernier, souligne l’expert. Les gens se sont mis à l'utiliser et à voir à quel point c’est un monde infini de possibilités.

À l’instar de Google, il est possible de demander des idées de recettes à ChatGPT. Mais le robot conversationnel ne renvoie pas à une liste de sites web bien référencés. Il génère sa propre réponse.

Il va fouiller dans toute l'information avec laquelle il a été alimenté et il va te proposer une réponse, explique Guillaume Mathieu. Dans le cas d’une recette d’osso buco, il va regarder toutes les recettes qui sont disponibles en ligne et inventer sa recette qui, selon lui, va être optimisée.

Bon à savoir

ChatGPT ne peut pas fouiller dans les circulaires récentes puisqu'il utilise des données antérieures à 2021. D’après nos tests, la version payante de ChatGPT (20 $ US/mois), branchée sur le web, n’est pas plus capable de trouver les rabais en épicerie. Il faut donc encore consulter les bonnes vieilles circulaires.

Un robot anti-gaspillage

Nous avons proposé au chef consultant en alimentation durable Bobby Grégoire de tester ChatGPT. Il lui a demandé de lui soumettre une recette avec différents ingrédients en fin de vie : têtes de violon, avocat, tomates cerises et concombre, en ajoutant une difficulté : de la noix de coco. Résultat, ChatGPT a simplement proposé une salade composée de l’ensemble de ces ingrédients. Bref, un simple touski.

On voit clairement que bien que ChatGPT ait certaines notions de goût, la compréhension fine de ce qui va ensemble, de ce qu’est un accord, n'est pas là du tout.

Une citation de Bobby Grégoire, chef consultant en alimentation durable

De son côté, le stratège Guillaume Mathieu, qui a aussi testé ChatGPT en cuisine, estime que présentement, la meilleure utilisation, c'est plus pour une base d'inspiration qu'autre chose.

L’avantage de ChatGPT est qu’il fonctionne en mode de conversation. On peut donc lui demander de peaufiner une recette, sans qu’il nous en impose une nouvelle avec des ingrédients que nous n’avons pas sous la main.

Parfois, ChatGPT se trompe. Nous lui avons demandé comment faire mûrir un avocat rapidement. Il nous a proposé de le mettre au four à 350 °F pendant 15 minutes enveloppé dans du papier aluminium. Résultat : un échec total.

Un ChefTouski convivial

Inspiré par le développement de ChatGPT, Dave Tremblay, un entrepreneur de Val-d’Or, en Abitibi, a fondé au printemps ChefTouski, une plateforme destinée à lutter contre le gaspillage alimentaire.

Son chef virtuel est basé sur ChatGPT. La seule chose, c'est qu'on a un lien uniquement avec la cuisine. Si votre question n'a pas de lien avec la cuisine, il ne nous répondra pas. C'est vraiment un chef à part entière, explique M. Tremblay, qui précise que son robot conversationnel a été programmé dans le but d’éviter le gaspillage.

Capture d'écran du site web ChefTouksi

Le vide-frigo de ChefTouski permet de cuisiner les restes facilement.

Photo : Radio-Canada

À cela, il a ajouté un autre service, le vide-frigo : il suffit de sélectionner des ingrédients, et leurs quantités, pour que l’IA génère une recette. Un outil qu’a apprécié notre chef consultant Bobby Grégoire.

J'étais ravi d'utiliser cet outil-là, très convivial, facile à utiliser. Il a aussi un indice de créativité pour les différentes recettes ou les plats qui sont proposés. Plus on reste conservateur, plus on a des recettes qui risquent d'être faciles, qui fonctionnent déjà, un peu comme on en trouverait sur les sites de Savourez, Mordu, ou encore Ricardo.

Dans la version gratuite de ChefTouski, on peut utiliser le chef virtuel dix fois par mois et le vide-frigo de façon illimitée.

Cuisinons l’inflation à votre service

Le service de livraison de Winnipeg SKIP a demandé à l’agence Dentsu Création de développer un site web qui pourrait aider les consommateurs et consommatrices à optimiser leurs achats en fonction du prix des aliments.

Ainsi est né Cuisinons l’inflation, un service qui, chaque semaine, indique pour une province donnée une liste des aliments dont les prix sont en baisse et d’autres en hausse. L’intelligence artificielle se charge de son côté de créer sept recettes basées sur les aliments les plus économiques du moment.

Une capture d'écran du site Cuisinons l'inflation

Les recettes et les photos de Cuisinons l'inflation ont été générées par l'intelligence artificielle.

Photo : Radio-Canada

À partir du budget et de la taille de la famille, on utilise ChatGPT qui génère des recettes, explique Rafik Belmesk, chef de la direction stratégique chez Dentsu Création.

Le grand avantage d’utiliser l’IA, c'est la rapidité, parce qu’on génère quand même sept recettes par semaine, pour chaque panier.

Une citation de Rafik Belmesk, chef de la direction stratégique, Dentsu Création

Mais preuve que l’IA n’est pas parfaite, Cuisinons l’inflation s’appuie aussi sur des professionnels de la cuisine. On a une chef et une nutritionniste qui révisent les recettes pour s'assurer que ce n'est pas juste de l'intelligence artificielle, mais que ce soit des recettes qui ont du sens, détaille Rafik Belmesk. Les photos des recettes sont aussi générées par l’IA.

Cuisinons l’inflation permet de magasiner les aliments en promotion et de les faire livrer par Skip Express Lane. Ce service est offert dans certains secteurs d’une quinzaine de villes canadiennes, mais pas encore au Québec.

Le stratège Guillaume Mathieu émet cependant quelques réserves. C’est un outil intéressant dans une optique où il va nous dire quel produit est moins cher que la semaine précédente. Par contre, ils vont nous diriger vers une seule source d'achat. Ce qui serait vraiment intéressant avec un outil comme ça, c'est qu'il nous donne accès aux promotions de toutes les chaînes d'épicerie disponibles.

Guillaume Mathieu conclut : lorsque les intelligences artificielles vont être connectées sur nos frigos, sur nos garde-manger, qu’elles vont voir en temps réel les produits qui nous restent, ça va devenir un outil extraordinaire parce qu’elles vont nous proposer automatiquement des repas et des solutions pour éviter le gaspillage alimentaire.

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