Le taux de crimes violents a atteint un nouveau sommet à Winnipeg, selon la police

Selon la police de Winnipeg, les crimes violents sont aussi les seuls types de crimes qui n'ont pas connu de diminution majeure en 2020 et en 2021, soit pendant la période de la pandémie de COVID-19. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jeff Stapleton
Le rapport de données annuel de la police de Winnipeg indique que 13 449 cas de crimes violents ont été signalés dans la ville en 2022. Cela représente le plus grand nombre de cas pour ce genre de crimes à Winnipeg depuis 2009.
Selon ce rapport, il s'agit d'agressions, d'homicides et d'enlèvements. Ce genre de crimes a connu une augmentation de près de 24 % en 2022 par rapport à la moyenne recensée au cours des cinq dernières années, et de plus de 19 %, par rapport à 2021.
Lors d’une conférence de presse, l’analyste de données du Service de police de Winnipeg David Bowman, mentionne que nous avons vraiment constaté une augmentation notable d'une année sur l’autre en 2022
.
Il ajoute que les crimes violents sont aussi les seuls types de crime qui n'ont pas connu de diminution majeure en 2020 et 2021, soit pendant la période de la pandémie de COVID-19.
Les crimes contre la propriété ont aussi augmenté de 20,3 % en 2022 par rapport à la moyenne recensée au cours des cinq dernières années. Toutefois, les autres crimes ont connu une tendance à la baisse.
À lire aussi :
La pandémie : un tournant majeur
Selon le chef du Service de police de Winnipeg, Danny Smyth, la hausse des crimes violents s’explique principalement par la récente pandémie, qui a contribué à créer de la peur et de la solitude.
Il ajoute que cela a aussi exacerbé des troubles de santé mentale chez les plus vulnérables, ainsi que des problèmes de dépendances.
Je pense que toutes ces choses ont contribué à faire empirer la situation.
Le criminologue Jean-Claude Bernheim estime que les données recueillies par la police manquent de dimension sociale. Les conditions sociales et économiques des gens les plus démunis se sont dégradées
, dit-il, ce qui pourrait aussi mieux expliquer la hausse des crimes violents à Winnipeg.
Il souligne aussi l’augmentation du coût de la vie, des loyers ou encore de la nourriture et précise que ces éléments contribuent à faire augmenter la tension et à diminuer la capacité de résistance.
De plus, le criminologue estime que, malgré l’aide financière accordée par le gouvernement fédéral au moment de la pandémie, l’inflation actuelle rend la situation plus complexe.
Les problèmes auxquels font face les personnes et les familles s’aggravent et deviennent de plus en plus difficiles à gérer. Par conséquent, un certain nombre de personnes trouve une façon de suppléer à ces carences, en commettant des crimes
, affirme-t-il.
Avec les informations d'Anne-Charlotte Carignan et de Linday Aïda Gueï