Une carcasse de béluga retrouvée sur les berges de Matane

La carcasse de béluga a été envoyée au Centre de diagnostic vétérinaire de l'Université de Montréal pour en faire une nécropsie et pour déterminer les causes probables du décès de l'animal.
Photo : Radio-Canada / Pierre Chapdelaine de Montvalon
Une carcasse de béluga a été retrouvée échouée lundi soir sur le rivage de Matane-sur-Mer. Elle a été récupérée mardi matin par une équipe du Réseau québécois d'urgence pour les mammifères marins.
Il s'agit de la carcasse particulièrement fraîche d'une femelle de taille relativement petite, selon Robert Michaud, coordonnateur du Réseau québécois d'urgence pour les mammifères marins.
Chaque carcasse est un véritable trésor et celle-ci ne manquera pas à la règle
, indique-t-il. Si l'animal est frais, ça nous permet de découvrir des choses qu'on ne voit pas habituellement.

Une équipe du Réseau québécois d'urgence pour les mammifères marins était sur place mardi matin.
Photo : Radio-Canada
La carcasse présente d'ailleurs des lésions cutanées assez spectaculaires, note Robert Michaud, sans toutefois s'avancer davantage sur la cause de ces lésions.
Ce sont des lésions qu'on avait déjà vues sur des animaux qui nageaient librement. On a vu des animaux survivre à des lésions comme ça, car elles peuvent disparaitre
, indique-t-il.
La carcasse a été envoyée au Centre de diagnostic vétérinaire de l'Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe, où sera réalisée une nécropsie pour essayer de déterminer les causes probables du décès.
D'autres données seront compilées. On peut couper les dents et découvrir avec précision l'âge de l'animal
, indique M. Michaud.
Chacune de ces carcasses vaut son pesant d'or.
De telles nécropsies permettent aussi de connaître la santé de la population de bélugas en général.
Par exemple, les scientifiques ont pu constater que les cancers qui emportaient presque un adulte béluga sur cinq entre les années 1980 et les années 2000 ont maintenant disparu, fait valoir Robert Michaud.
Évolution de la mortalité
Cette carcasse de béluga est la sixième à être retrouvée depuis le début de l'année sur les berges de l'estuaire du Saint-Laurent.
Robert Michaud note que ce sont davantage des femelles qui sont retrouvées mortes sur le rivage. On a constaté dans les dernières années une augmentation de la mortalité des femelles. Ça nous inquiète un peu. Cette année, toutes les carcasses que nous avons retrouvées jusqu'à maintenant, ce sont des femelles
, indique-t-il.

Le béluga a été retrouvé sur le rivage à la hauteur de Matane-sur-Mer.
Photo : Radio-Canada
Chaque année, entre 12 et 15 carcasses de bélugas sont retrouvées sur les berges de l'estuaire du Saint-Laurent, un chiffre stable au cours des quarante dernières années, d'après Robert Michaud.
Ce qui a changé, c'est la proportion d'adultes et de jeunes. On trouve plus de nouveaux-nés et plus de femelles que de mâles. On ne sait pas encore exactement ce que ça veut dire, mais on suit cette tendance de façon très attentive
, explique-t-il.
Par ailleurs, la taille de la population de bélugas dans le Saint-Laurent a été sous-estimé ces dernières années.
On estimait à près de 900 individus la population de bélugas, tandis que ce nombre se situerait plutôt autour de 1850 individus, selon une nouvelle méthode d'évaluation de la population.