Les efforts de recrutement donnent des résultats en éducation à l’enfance

Des étudiantes du parcours travail-études en éducation à l'enfance.
Photo : Radio-Canada / Guylaine Charette
Le Cégep de Sherbrooke pourrait accueillir deux fois plus de candidats au DEC en éducation à l’enfance l’automne prochain.
L’année dernière, 55 personnes ont été admises à ce DEC. Or, avec les 2700 places promises en Estrie, ce sont 500 éducatrices qui seront nécessaires pour combler les besoins.
Le Cégep offre également un parcours travail-études, un programme qui dure 18 mois, et qui est rémunéré. Cette formation accélérée attire des adultes qui ont déjà travaillé en CPE sans formation, ou qui se réorientent.
Quand j’ai pris connaissance du programme, j’ai vu une chance pour moi de faire ce que j’aurais vraiment envie de faire dans la vie
, explique une étudiante de ce parcours, Karine Mathieu.
Pour d’autres, comme Nahed Rouissi, enseignante d’anglais au secondaire en Tunisie, le travail au CPE était un plan B, elle a finalement eu la piqûre pour le travail avec les tout-petits. Ce ne sont pas des gardiens, ce sont des professionnelles, comment soutenir les enfants pour leur développement, explique-t-elle. Je vais continuer de travailler comme éducatrice.
Dans d’autres cas, ça peut simplement être un changement de carrière. Avoir travaillé pendant 10 ans dans le domaine des personnes âgées, j’étais due pour un changement, j’ai tenté ma chance et je ne regrette vraiment pas
, assure Kathleen Gauthier, une étudiante du parcours travail-études en éducation à l’enfance.
Dans six mois, ces étudiantes auront leur attestation, des renforts attendus dans les CPE de la région.
Il va y avoir une grosse demande, la majorité a aussi des propositions d’embauche pour la suite
, explique l’enseignante Geneviève Touchette.
L’étudiante Karine Mathieu se dit d’ailleurs heureuse d’avoir un emploi assuré après l’obtention de son diplôme.
L'autre filière pour devenir éducatrice, c'est le diplôme d'études collégiales. Le Cégep de Sherbrooke multiplie les efforts pour attirer candidates et candidats.
Malgré la hausse des inscriptions, le défi est de garder les futures éducatrices. Près de 60 % abandonnent avant la fin. Oui on a les inscriptions, mais on veut qu’ils poursuivent leur parcours, donc mettre en place un soutien pour des aides pédagogiques
, détaille la directrice adjointe programmes Sciences et techniques humaines Cégep de Sherbrooke, Patricia Tremblay.
Un autre défi pour le Cégep : séduire les candidats masculins.
Changer la conception du métier, oui on change des couches, mais on ne fait pas que ça
, affirme l’enseignant Félix Morin.
D’après le reportage de Guylaine Charette.