La Grèce retournera aux urnes le 25 juin

Le chef du parti Nouvelle Démocratie, Kyriakos Mitsotakis, s'adresse à ses partisans dans la banlieue athénienne de Peristeri pendant sa campagne préélectorale en vue du second tour des élections, le 25 juin.
Photo : sooc/afp via getty images / ARIS OIKONOMOU
Un peu plus d'un mois après des élections législatives, la Grèce retournera aux urnes le 25 juin, la droite de Kyriakos Mitsotakis espérant cette fois-ci décrocher une majorité absolue.
Huit jours après un scrutin qui a vu la droite l'emporter haut la main, un décret présidentiel publié lundi est venu confirmer ce à quoi tous les Grecs s'attendaient.
Ils devront de nouveau voter pour élire les 300 députés de leur Parlement monocaméral le 25 juin puisque l'assemblée issue du scrutin du 21 mai n'a pas permis au parti conservateur Nouvelle Démocratie d'obtenir la majorité absolue.
Cette date est celle qu'avait avancée l'ancien premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis après la victoire de son parti, le 21 mai.
Le parti Nouvelle Démocratie s'est adjugé 40,8 % des suffrages, soit plus de 20 points de plus que son principal adversaire, le parti de gauche Syriza de l'ancien premier ministre (2015-2019) Alexis Tsipras, qui a subi un cinglant revers.
Toutefois, ce résultat ne lui permet pas de former un gouvernement stable alors qu'il a exclu de bâtir une coalition avec un partenaire minoritaire.
Triomphant le soir des résultats, Kyriakos Mitsotakis, 55 ans, avait qualifié cette victoire de séisme politique
et ouvert la voie à de nouvelles élections législatives.
Mode de scrutin différent
Elles se dérouleront avec un mode de scrutin différent qui, cette fois-ci, accordera au parti vainqueur un boni
pouvant aller jusqu'à 50 sièges.
Kyriakos Mitsotakis, arrivé au pouvoir en 2019 et qui souhaite obtenir un second mandat, mise sur ce deuxième scrutin pour décrocher la majorité absolue.
Les élections législatives du 21 mai se sont déroulées à la proportionnelle simple et le camp de la droite a obtenu 146 sièges, alors qu'il lui en fallait 151 pour être en mesure de constituer, seul, un gouvernement stable.
M. Mitsotakis, héritier d'une grande famille politique – son père a notamment été premier ministre avant lui –, a réaffirmé son ambition pour ces deuxièmes élections.
Nous voulons un mandat fort pour un gouvernement stable afin de mettre en œuvre notre programme, ce qui ne peut pas se faire avec une majorité limitée
, a-t-il souligné dans un entretien lundi matin à la chaîne privée Mega.
En attendant les prochaines élections, un gouvernement intérimaire a été nommé avec, comme premier ministre, un haut magistrat chargé d'expédier les affaires courantes, Ioannis Sarmas.
Choc douloureux
pour Alexis Tsipras
Affaibli, Alexis Tsipras a reconnu que le scrutin du 21 mai avait été un choc douloureux
pour Syriza, mais il a promis de mener bataille en vue des prochaines élections.
Je n'ai aucune raison de cacher que le résultat des élections est pour nous un choc [...] inattendu et douloureux
, avait-il reconnu deux jours après la défaite avant d'ajouter que les blessures pour Syriza sont un fait
.
Certains analystes estiment toutefois qu'un changement pourrait s'opérer prochainement à la tête de Syriza, un parti issu de la gauche radicale qu'il dirige depuis 15 ans et qu'il a fortement recentré à gauche ces dernières années.
Par rapport aux précédentes élections, en 2019, Syriza a perdu 11,5 points.
Les électeurs de gauche en Grèce n'ont jamais vraiment pardonné sa volte-face retentissante en 2015 à Alexis Tsipras, alors premier ministre d'un pays en plein marasme financier et engagé dans des négociations houleuses avec ses bailleurs de fond, dont l'Union européenne.
Pendant près de six mois, il avait croisé le fer avec les Européens avant de capituler et de prendre de radicales mesures d'austérité dont les effets dévastateurs se font encore sentir pour de nombreux Grecs.
La baisse du pouvoir d'achat, l'inflation et les bas salaires constituent les principales préoccupations des Grecs qui ont montré, avec le faible score de Syriza, qu'ils voulaient définitivement tourner la page des plans d'aide et des crises financières, jugeaient des analystes au lendemain du scrutin.
À l'inverse, ils se sont montrés sensibles au bilan économique de Nouvelle Démocratie.
Chômage en baisse, croissance de près de 6 % l'an dernier, retour des investissements et envolée du tourisme : l'économie grecque a repris des couleurs après les années de crise et de plans de sauvetage.