Bécancour, Trois-Rivières, Shawinigan désignées Vallée de la transition énergétique

Le premier ministre François Legault a annoncé la création d'une troisième zone d'innovation.
Photo : Radio-Canada / Martin Chabot
François Legault a lancé officiellement la troisième zone d’innovation sous la désignation de Vallée de la transition énergétique. Cette annonce était attendue depuis longtemps dans la région de la Mauricie—Centre-du-Québec. Le premier ministre a annoncé que son gouvernement investira plus de 8 millions $ pour la réalisation de sept projets d’infrastructures et de recherche.
L’annonce s’est faite en grande pompe à Bécancour. En plus du premier ministre, des ministres fédéraux, provinciaux, des maires, des entrepreneurs étaient présents. Par cette dénomination, le développement de la zone d’innovation se fera à travers trois objectifs : développer la filière batterie du côté de Bécancour, l’électrification des transports du côté de Shawinigan et l’hydrogène vert du côté de Trois-Rivières.
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Le retour de l’automobile
Déjà, GM et POSCO Future M ont entrepris la construction d’une usine de production de matériaux actifs de cathodes au parc industriel et portuaire de Bécancour. L’usine Ultium CAM nécessite un investissement de 600 millions $ et créera 200 emplois. Québec et Ottawa vont financer la moitié du projet avec des subventions totalisant 300 millions $ dont la majorité ne sera pas nécessairement remboursable si certaines conditions sont remplies.
C’est un retour de GM au pays après plus de 20 ans, mais c’est aussi une entrée du Québec dans le secteur automobile, fait remarquer le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie et député dans Saint-Maurice—Champlain, François-Philippe Champagne.
On rentre par la grande porte, on est en train de refaire notre place dans le secteur et c'est vraiment un travail qu'on a fait avec Pierre [Fitzgibbon] de tous les instants. Puis je pense qu'aujourd'hui [...] vous voyez le fruit du travail qui s'est amorcé il y a bien longtemps.
Le premier ministre du Québec, François Legault, assure que le Québec est en position favorable dans cette course aux investissements dans le secteur des véhicules électriques.
C'est le début, il va y avoir effectivement d'autres entreprises qui sont intéressées. On est en train de bâtir une nouvelle industrie avec des milliers d'emplois payants. C'est une opportunité extraordinaire.

Le parc industriel et portuaire de Bécancour fait partie de la zone d'innovation.
Photo : Facebook / Parc industriel et portuaire de Bécancour - SPIPB
De l’argent pour la recherche et le développement
Une somme de 5 millions $ sera versée au Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) pour appuyer les recherches définies dans la zone d’innovation et créer de nouvelles chaires de recherche.
Un comité scientifique sera mis sur pied pour regrouper l’expertise en lien avec les axes définis pour la zone. C’est l’Université du Québec à Trois‑Rivières (UQTR) qui chapeautera le comité, composé de 18 membres.
Quatre études préliminaires portant sur des projets d’implantation d’infrastructures bénéficieront d’un investissement de 317 000 $ pour bonifier ce qui est déjà en place.
Un conseil d’administration comptant 15 membres sera formé pour la gouvernance de la zone d’innovation. Une somme de 3 millions $ y sera consacrée.
Entre enthousiasme et défis
Présents pour l’annonce, les maires de Shawinigan, Trois-Rivières, Nicolet, Victoriaville s’attendent à voir des impacts importants découlant de cette annonce. Il faudra penser non seulement aux nombreux travailleurs qui viendront, mais aussi à leur famille qui les accompagnera. Il faudra plus de logements, de garderies, d'écoles et de services.
La mairesse de Bécancour, Lucie Allard fait valoir que plusieurs promoteurs privés s’intéressent à sa ville. Un seul terrain fait l'objet de neuf projets par des promoteurs différents.
Le maire suppléant de Trois-Rivières, Daniel Cournoyer relève que la région attire déjà de plus en plus de gens. C'est plus aisé pour vivre à Trois-Rivières et au Centre-du-Québec déjà, avec cette façon-là [...] surtout avec l'immigration.
Michel Anger, maire de Shawinigan, est optimiste quant à l’avenir économique de sa ville. Je pense sincèrement que c'est le début d'une très belle aventure pour la ville de Shawinigan. On a quasiment 20 projets qui s'en viennent éventuellement.
De son côté, la mairesse de Nicolet, Geneviève Dubois est consciente du grand défi qui l’attend. [Et avec] une certaine pression aussi, je vous dirais qu’on se fait un peu pousser pour développer.
À écouter :
- Le député caquiste Donald Martel et la mairesse de Bécancour en entrevue à l'émission En direct
- Les zones d’innovation, est-ce c’est pertinent? Mario Polese, professeur émérite à l'INRS, en entrevue à l'émission En direct
- Pierre Fitzgibbon en entrevue à l'émission Toujours le matin
- Michel Angers, maire de Shawinigan, en entrevue à l'émission Toujours le matin
Le CIUSSS MCQ aussi concerné
L’état-major du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) était aussi présent à l’annonce. La venue de 10 000 nouveaux travailleurs mettra davantage de pression sur les services hospitaliers, faisait remarquer la Dre Marie-Josée Godi, directrice de la santé publique et de la responsabilité populationnelle au CIUSSS MCQ. C'est de penser à offrir des services de proximité. On pense à la première ligne, notamment les services dans les urgences, dans les CLSC. Mais il faut penser également aussi en termes de services auprès des familles.
Bien que les services de santé souffrent d’un manque de main-d’œuvre, la directrice garde espoir puisqu’elle croit que parmi les membres des familles de travailleurs, certains œuvrent déjà dans le domaine de la santé ou souhaiteront le faire.
Avec les informations d’Amélie Desmarais et de Raphaël Brouillette