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Ingérence : le NPD réclame à son tour le retrait du rapporteur spécial David Johnston

Jagmeet Singh lors d'une conférence de presse.

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh estime que l'apparence de parti pris sape le travail du rapporteur spécial sur l'ingérence étrangère, David Johnston.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

La Presse canadienne

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, demande le retrait du rapporteur spécial sur l'ingérence étrangère, David Johnston, pour le reste de son mandat, joignant ainsi sa voix aux deux autres partis d'opposition.

Il est très clair que l'apparence de parti pris est si élevée que cela érode le travail de rapporteur spécial, a dit lundi M. Singh dans le foyer de la Chambre des communes.

Le chef néo-démocrate a soutenu avoir été particulièrement convaincu par des révélations selon lesquelles l'avocate Sheila Block, qui a épaulé M. Johnston jusqu'à présent, a donné 7593 $ au Parti libéral du Canada entre 2003 et 2022.

Le groupe de pression Democracy Watch a fait état de ces données mercredi dernier en annonçant qu'il formulerait une plainte auprès du Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique du Canada.

Le NPD utilisera sa journée d'opposition de mardi pour soumettre une motion réclamant le retrait de M. Johnston.

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Des drapeaux du Canada et de la Chine.

D'importantes questions ont été soulevées à l'égard du processus du rapporteur spécial, de la conseillère juridique qu'il a engagée pour l'aider dans son travail, de ses constatations et de ses conclusions, peut-on lire dans le texte de la motion.

On y réclame encore une fois le déclenchement d'une enquête publique et indépendante sur les allégations d'ingérence étrangère, tel que souhaité par l'ensemble des partis d'opposition.

David Johnston en conférence de presse devant des drapeaux du Canada.

Le rapporteur spécial sur l'ingérence étrangère, David Johnston

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Le bureau du premier ministre a indiqué ne pas avoir de commentaire à faire au sujet de cette motion lundi. Néanmoins, le point de vue des libéraux se fera entendre dès le début du débat sur cette motion, mardi.

Chose certaine, bloquistes et conservateurs devraient appuyer la motion du NPD puisqu'ils mettent en doute depuis des mois l'impartialité de M. Johnston. Ils lui reprochent d'être trop près de la famille du premier ministre Justin Trudeau et d'être membre de la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

En présentant son premier rapport dans lequel il déconseillait la tenue d'une enquête publique, le rapporteur spécial s'était défendu, notant qu'il n'avait eu aucun contact direct qui soit amical avec M. Trudeau en 40 ans.

M. Singh a voulu se distancier des autres partis d'opposition lundi en s'en prenant surtout aux conservateurs. Depuis le début, j'ai été vraiment prudent et je n'ai pas attaqué M. Johnston [personnellement] parce que j'ai trouvé les attaques des conservateurs injustes, et leur motivation n'était pas vraiment de découvrir la vérité ou de défendre notre démocratie, a-t-il affirmé.

À ses côtés, sa députée Jenny Kwan a indiqué avoir été informée par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) qu'elle est visée depuis 2019 par des efforts d'ingérence de Pékin.

Mme Kwan a pris part à une séance d'information vendredi dernier dont elle ne pouvait pas dévoiler les détails, mais elle a tenu à soutenir que ces tactiques ne la dissuaderont pas de plaider en faveur du respect des droits de la personne.

Le fait qu'un autre député, le conservateur Michael Chong, ait été la cible de Pékin a mené, plus tôt ce mois-ci, à l'expulsion d'un diplomate chinois qui était au Canada, Zhao Wei.

« Camoufler la vérité »

À peine M. Singh venait-il de terminer son point de presse que les Communes s'enflammaient à nouveau au sujet de l'ingérence étrangère lors de la première période des questions au retour d'une semaine de pause.

C'est un autre membre de la Fondation Trudeau et un ami du premier ministre qui essaie maintenant de camoufler la vérité, a envoyé le chef conservateur Pierre Poilievre en début de joute au sujet de M. Johnston avant de demander si le premier ministre va congédier le rapporteur et déclencher une enquête publique.

C'est le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, qui a été envoyé au front. La seule personne ici qui cherche à camoufler la vérité semble être le chef de l'opposition lui-même, a-t-il rétorqué.

Selon lui, M. Poilievre préfère jouer la petite politique sur une question qui touche la démocratie canadienne en refusant de consulter les documents ayant trait à la sécurité nationale qui ont mené le rapporteur à ses conclusions.

Le chef conservateur Pierre Poilievre à la période de questions le lundi 29 mai.

À la période de questions du lundi 29 mai, le chef conservateur Pierre Poilievre a réclamé le congédiement du rapporteur spécial ainsi que le déclenchement d'une enquête publique et indépendante.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

M. Poilievre lui a immédiatement répliqué avoir refusé d'être tenu au silence après avoir consulté des documents tamponnés "secret".

Le leader du gouvernement à la Chambre, Mark Holland, a plus tard laissé entendre que les conservateurs sont malhonnêtes, leur ancien chef Stephen Harper ayant nommé M. Johnston au poste de gouverneur général.

Désormais, ils attaquent ce Canadien exceptionnel parce que son rapport n'est pas conforme à leurs intérêts politiques, a affirmé M. Holland.

Son tour venu, le leader parlementaire du Bloc québécois, Alain Therrien, s'est jeté dans la mêlée, qualifiant le rapport de David Johnston de farce qui ne vise qu'à protéger le premier ministre Trudeau.

Alain Therrien en Chambre.

Alain Therrien, le leader parlementaire du Bloc québécois, promet de talonner le gouvernement quotidiennement jusqu'au déclenchement d'une enquête publique et indépendante. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Personne ne l'accepte, sauf le premier ministre et la Chine, qui est morte de rire, a-t-il dit. Il n'est pas question de laisser le premier ministre se défiler sans enquête publique. [...] Je vous l'annonce en primeur [...], le Bloc québécois va talonner le premier ministre chaque jour jusqu'à ce qu'il lance cette enquête.

Depuis les banquettes du gouvernement, M. LeBlanc lui a suggéré que son chef Yves-François Blanchet devrait lui aussi accepter l'offre de consulter les renseignements fournis à M. Johnston avant d'arriver à des conclusions partisanes non fondées.

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