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Le personnel de soutien scolaire est à bout de souffle, selon un sondage

Des crayons dans une salle de classe vide.

Le syndicat croit que de meilleures conditions de travail aideraient à valoriser les postes occupés par le personnel de soutien dans une école et, par le fait même, la rétention de celui-ci. (Photo d'archives)

Photo : CBC/David Donnelly

Plusieurs membres du personnel de soutien des centres de services scolaires (CSS) du Bas-Saint-Laurent disent vouloir quitter leur emploi en raison de la surcharge de travail et de l’épuisement.

C’est ce que révèlent les résultats d’un sondage mené par le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) auprès de 7500 de ses membres.

Selon la FEESP-CSN, les quatre centres de services scolaires bas-laurentiens — le CSS des Phares, le CSS des Monts-et-Marées, le CSS Kamouraska–Rivière-du-Loup et le CSS du Fleuve-et-des-Lacs — subissent les contrecoups des conditions de travail difficiles et du manque de main-d’œuvre.

Je pense que ce sont les conditions de travail difficiles qui font qu’on a une rareté de main-d’œuvre, avance la présidente du Syndicat du personnel de soutien des Monts-et-Marées, Nancy Paquet.

Épuisement émotionnel, démissions envisagées, violence psychologique et physique de la part d’élèves, zèle : ce sont là les nombreuses difficultés soulevées par les membres du personnel de soutien de ces CSS qui ont répondu au sondage.

Au CSS des Monts-et-Marées, environ la moitié des répondants jugent leur travail épuisant émotionnellement, d’après les données du syndicat.

Plus d’un quart des répondants affirment avoir subi de la violence physique ou psychologique de la part d’élèves et un peu moins de la moitié ont songé à quitter leur emploi.

Le syndicat soulève que les données recueillies auprès des autres centres de services scolaires sont similaires.

Proportions des difficultés vécues dans les centres de services scolaires

CSS des Monts-et-MaréesCSS de Kamouraska–Rivière-du-LoupCSS des PharesCSS du Fleuve-et-des-Lacs
Travail jugé épuisant émotionnellement54 %63 %54 %58 %
Départ de l'emploi envisagé42 %41 %36 %38 %
Violence psychologique de la part d'élèves35 %40 %38 %39 %
Violence physique de la part d'élèves25 %35 %30 %20 %
Heures supplémentaires pour réaliser l'ensemble des tâches41 %61 %ND67 %
Travail durant les pauses nécessaire pour réaliser l'ensemble des tâches60 %62 %64 %60 %
Taux de participation36 % des membres34 % des membres37% des membres31% des membres

Source : Comité de coordination des services publics et parapublics de la CSN (CCSPP-CSN)

Les répondants indiquent également que le nombre d’enfants par éducatrice aux services de garde n'est pas adapté en fonction de l’âge des enfants ni des besoins particuliers de certains d’entre eux.

Les quatre CSS regroupent 1826 employés de soutien représentés par la FEESP-CSN et 638 d’entre eux ont répondu au sondage, ce qui représente un taux de participation de près de 35 %.

Ce nombre est suffisant pour inquiéter le syndicat.

Le son de cloche est là et il faut vraiment faire en sorte que nos employés aient de bonnes conditions de travail et un bon salaire pour garder nos gens formés, parce qu’au final, on est là pour le bien-être des enfants, affirme Mme Paquet.

Sans les employés de soutien, l’école prend le bord!

Une citation de Nancy Paquet, présidente du Syndicat du personnel de soutien du CSS des Monts-et-Marées

Valorisation souhaitée

Le syndicat indique que ce sondage a été réalisé dans le cadre des négociations qui se déroulent actuellement.

Le secteur scolaire de la Fédération des employés des services publics est en cours de renouvellement de sa convention collective. Les principaux points de discussion avec la partie patronale sont les conditions de travail et les salaires.

Il va falloir demander à notre gouvernement et à nos représentants patronaux de presser le citron pour nous donner de meilleures conditions pour une meilleure rétention de personnel, indique la présidente du syndicat.

Nancy Paquet estime que de meilleures conditions de travail aideraient à valoriser les postes occupés par le personnel de soutien dans une école. Cette valorisation passe par le travail de reconnaissance, selon elle.

Pendant la pandémie, quand notre travail était essentiel, les employés de soutien n’ont jamais eu de remerciements de [François Legault]. Alors là, on demande un peu de reconnaissance, dénonce-t-elle.

Mme Paquet indique que lors du prochain conseil d’administration du CSS Monts-et-Marées, elle déposera une lettre dans l’espoir d’obtenir un appui de ses membres dans les négociations.

Le CSS des Monts-et-Marées n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.

Le Centre de services scolaire des Monts-et-Marées nous a contactés après la publication de cet article pour faire part de ses préoccupations à la suite de la publication du sondage.

Le directeur général, Alexandre Marion dit prendre note qu’environ la moitié des répondants juge leur travail épuisant émotionnellement au CSS des Monts et Marées. Il se dit aussi surpris de constater que le quart des répondants affirment avoir subi de la violence physique ou psychologique de la part d'élèves. Le fait aussi que près de la moitié des répondants pourraient quitter son poste l’étonne.

Alexandre Marion affirme que chaque employé est précieux pour le CSS des Monts-et-Marées dont le taux de rétention de personnel est très élevé. Le directeur général ajoute que tout sera fait pour améliorer les conditions de travail afin de garder en poste une personne qui songe à partir.

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