Attente longue et inquiétante pour les personnes évacuées à cause du feu d’Halifax

Sonya LeGresley est parmi les milliers d'évacués de l'ouest d'Halifax qui attend de voir par où l'incendie de forêt ira.
Photo : Radio-Canada / Julie Sicot
Des milliers de personnes ont quitté rapidement leur demeure dans l’ouest de la Municipalité régionale d’Halifax dimanche et les autorités affirment qu’il faudra attendre quelques jours avant de penser pouvoir retourner dans la zone.
Le feu qui a déjà détruit plusieurs maisons continue d'être imprévisible et pour bien des évacués c’est une réalité difficile à accepter.
On revenait d’une balade en vélo et on a vu le gros nuage de fumée et ça m’inquiétait déjà
, a confié Sonya LeGresley. Mais jamais je n’aurais pensé qu’on nous demanderait d'évacuer.
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Elle et son mari n'étaient pas très stressés puisque leur résidence de Lucasville est dans une région plus loin du brasier, mais l’évacuation et les choix à faire n’ont pas été faciles.
Le stress a embarqué un peu quand il fallait que je décide qu’est-ce que j’apporte et qu’est-ce que je laisse
, a-t-elle admis.
Elle a raconté que faire les bagages était quand même plus facile parce qu’elle venait d’emménager et elle se rappelait où étaient ses documents importants.
Stress de l'inconnu
C’est tout ce qui vient après qui est plus inquiétant
, a-t-elle dit.
On se pose des questions à savoir où est rendu le feu, quelle est son ampleur, est-ce que la direction a changé, on n’a pas beaucoup de nouvelles sur le développement, on aimerait avoir un drone pour circuler au-dessus.

Le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse demande aux personnes évacuées d'être patients et de laisser les autorités faire un bilan des dégâts au lieu de s'aventurer dans des zones dangereuses.
Photo : Gracieuseté du ministère des Ressources naturelles de la N.-É.
Le ministère des Ressources naturelles a d’ailleurs diffusé un rappel pour demander aux évacués et aux curieux d’être conscients des dangers et des restrictions liés à l'utilisation d'un drone au-dessus d'un feu de forêt
.
Le ministère a indiqué que des drones peuvent interférer avec l'effort de suppression et constituer un danger pour les aéronefs et les premiers intervenants.
Sonya LeGresley trouve quand même difficile de rester calme et de simplement attendre, surtout qu'elle sait que d’autres ont tout perdu.
J’ai des collègues de travail que je connais qui, je sais, ont perdu leur maison, donc pour l’instant on se compte chanceux
, a confié la directrice adjointe de l’École mer et monde
Elle pense aussi aux familles et au personnel de l’école francophone Beaubassin, qui ont été grandement touchés par ce feu de forêt.

L'école Beaubassin est située à Bedford, en banlieue d'Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve
D'ailleurs le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) a publié un communiqué pour signifier son appui aux familles et au personnel qui ont dû évacuer leur domicile en raison des incendies
.
Les écoles francophones de la municipalité régionale d’Halifax demeurent ouvertes et les établissements fourniront de la nourriture aux élèves et aux membres du personnel évacués, lors des prochains jours.
Par contre des écoles anglophones du secteur touché ont dû être fermées et les trajets d’autobus dans toute la région sont grandement perturbés
Sous le choc et pessimiste
Dans les centres de confort, d’autres personnes évacuées attendent de savoir ce qui se passera.

Laurie Landry habite en Ontario, mais elle était dans l'ouest d'Halifax pour visiter son fils. Les retrouvailles ont été plutôt stressantes.
Photo : Radio-Canada / Héloïse Rodriguez-Qizilbash
Certaines comme Laurie Landry, une résidente de l'Ontario, espèrent pouvoir rentrer bientôt. Elle était en visite chez son fils qui vient d’emménager cet automne à Hammonds Plains quand elle a entendu l’alerte sur son téléphone.
On a eu 10 minutes pour faire nos bagages
, a-t-elle confié. Puis on est restés pris dans le trafic, il y avait beaucoup de fumée et le ciel était orange, c'était vraiment épeurant.
Quand le centre d’urgence où ils se sont réfugiés a fermé, dimanche, une bénévole les a invités à dormir chez elle.
Des gens bien gentils nous ont accueillis pour la nuit et c’est bien parce que [mon fils] ne connaît pas beaucoup de gens ici
, a dit Laurie Landry. Elle en est à sa deuxième visite dans la province. La dernière fois, c’était lors du passage de la tempête Fiona.

Kelly Laurin et son fiancé n'avaient pas reçu la confirmation que leur maison a brûlé lorsqu'on leur a parlé lundi. Par contre, Kelly Laurin est persuadée qu'il ne reste plus rien, car les flammes avaient envahi tous les boisés près de chez elle lorsqu'elle est partie.
Photo : Radio-Canada / Héloïse Rodriguez-Qizilbash
Kelly Laurin et son fiancé ont aussi eu toute une frousse en quittant leur quartier boisé rattrapé par les flammes et la fumée qui rendait la conduite périlleuse.
Les arbres le long de la route étaient en flammes, c'était terrifiant
, a-t-elle raconté.
Toute la famille est en sécurité, mais elle est persuadée qu’elle a perdu sa maison parce que tout son quartier semblait brûler lorsqu'elle est partie.
Sa famille a pu trouver un hôtel pour une nuit, mais cherche encore où elle passera le reste de la semaine puisque beaucoup d'hôtels sont complets.
Je n’ai jamais pensé que quelque chose comme ça arriverait
, a-t-elle confié.
J’ai pleuré pendant des heures quand j’ai réalisé que ma maison avait certainement disparu.
Avec les informations des journalistes Julie Sicot et Héloïse Rodriguez-Qizilbash