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L’Outaouais a été « oubliée » par le gouvernement, dit un transporteur scolaire

Des gens manifestent avec des drapeaux et des pancartes.

Des chauffeurs d'autobus scolaires ont formé des piquets de grève à Shawville il y a deux semaines. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Fiona Collienne

Radio-Canada

Pour une rare fois, un transporteur commente le conflit de travail qui paralyse le transport scolaire en Outaouais depuis le début du mois. Le directeur général d’Autobus Campeau, Jonathan Lauzon, reproche au gouvernement d’avoir « oublié » la région.

Les chauffeurs d’autobus des entreprises Autobus LaSalle et Bigras sont en grève depuis le 1er mai, tandis que ceux de l’entreprise Campeau le sont depuis le 3 mai dernier. Cela fait en sorte que les parents de milliers de jeunes en Outaouais doivent se débrouiller par eux-mêmes pour aller reconduire leurs enfants à l’école.

M. Lauzon aurait aimé que l’Outaouais jouisse d’un statut spécial, comme c’est le cas à Montréal et en périphérie, ce qui aurait permis de compenser le coût de la vie plus élevé qu’ailleurs au Québec.

Selon M. Lauzon, les ententes particulières avec ces régions confèrent une enveloppe de 4000 $ supplémentaires par année par autobus.

C’est pareil en Outaouais et peut-être même pire, a dit déplorer M. Lauzon lors d'une entrevue à l'émission Les matins d'ici. On n’a pas plus d’argent à offrir à nos chauffeurs.

Il a expliqué qu’au début de l'année scolaire, le gouvernement s’était engagé à étudier la situation du transport scolaire en Outaouais et à produire un rapport à ce sujet d’ici le 31 mars. Or, M. Lauzon a affirmé qu’il n’a jamais vu la couleur de ce document.

La promesse n’a pas été respectée. On a été, en Outaouais, la région oubliée.

Il y a deux semaines, le député libéral de Pontiac, André Fortin, avait lui aussi appelé le gouvernement à respecter cet engagement.

M. Lauzon déplore que ce soit les enfants et leurs parents qui fassent les frais de l’impasse dans les négociations.

Je ne sais pas quoi dire aux parents, a-t-il lancé. Honnêtement, je ne voudrais pas être dans leur situation.

Les négociations toujours dans l’impasse

De son côté, Teamsters Canada, qui représente les chauffeurs d’autobus, s’est dit renversé de la sortie médiatique du directeur d’Autobus Campeau. Le directeur des communications du syndicat, Marc-André Gauthier, affirme avoir pris connaissance de cette entente entre les transporteurs et le gouvernement lundi dans les médias.

Ça fait des semaines qu’on essaie de discuter avec cette compagnie-là, ça semble impossible. Si au moins on nous avait dit : "Écoutez, on est moins bien financés qu’ailleurs. On ne peut pas donner aux chauffeurs le salaire qu’ils méritent", ça aurait peut-être changé des choses.

Le seul message qu’on entend, c’est : "On n'a pas d’argent pour répondre à vos demandes", a-t-il ajouté.

Marc-André Gauthier dans un bureau lors d'une entrevue.

Marc-André Gauthier, directeur des communications chez Teamsters Canada

Photo : Radio-Canada

Que cela passe par un statut spécial pour l'Outaouais ou non, M. Gauthier croit que le gouvernement doit avant tout financer davantage le transport scolaire dans la région.

Ce n’est pas normal que dans le transport scolaire, on maintienne les chauffeurs dans la pauvreté, qu’on ne soit pas capables d’assurer le transport scolaire des enfants en payant les gens de manière décente mais que, soudainement, on ait les moyens de payer 52 cents par kilomètre par enfant pour dédommager les parents. Ça ne fonctionne pas, a-t-il pesté.

M. Gauthier faisait écho à l’annonce faite la semaine dernière par le Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais (CSSHBO) et par la Commission scolaire Western Québec, qui prévoient rembourser aux parents et aux tuteurs une partie des frais de transport de leurs enfants à l’école. Ces coûts sont occasionnés par la grève des chauffeurs d’autobus scolaires.

Par ailleurs, M. Gauthier a affirmé que le processus de conciliation-médiation est toujours dans l’impasse. Il a ajouté qu’aucune rencontre n’est prévue cette semaine avec la partie patronale.

Au moment d’écrire ces lignes, le ministère de l’Éducation n’avait toujours pas donné suite à notre demande de renseignements.

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