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Canards sur la route : une peine de huit mois de prison pour Éric Rondeau

Une image tirée d'une caméra de surveillance.

À gauche, on peut voir la camionnette avec sa remorque en sens inverse.

Photo : Photo tirée d'une vidéo présentée en preuve

Radio-Canada

Éric Rondeau, cet automobiliste qui avait causé la mort d'un motocycliste de 19 ans, en 2019, en tentant d'éviter des canards qui se trouvaient sur la route, a été condamné lundi à une peine de huit mois de réclusion près de six mois après son procès. Son avocat a indiqué qu'il portera à la fois le verdict et la peine en appel.

En janvier dernier, après deux jours de délibérations, M. Rondeau avait été reconnu coupable de conduite dangereuse ayant causé la mort.

À l'été 2019, M. Rondeau, au volant de son camion F-150 qui tirait une remorque à ponton, avait immobilisé son véhicule dans une courbe de la route 345, dans Lanaudière, près de Joliette, pour éviter des canards. Puis, disant craindre d'être percuté par une voiture derrière lui, il a engagé son camion dans la voie inverse pour contourner les canards retardataires.

C'est alors que Félix-Antoine Gagné, 19 ans, l'a percuté. Le jeune homme, aux commandes d'une motocyclette qui circulait dans cette même courbe, a été tué lors de la collision.

Outre la peine de huit mois de prison, M. Rondeau ne pourra pas conduire de véhicule à moteur pendant une période de trois ans et devra payer une amende de 1000 $.

Son avocat, Me Richard Dubé, a déjà fait savoir qu'il comptait porter à la fois le verdict et la peine en appel. À son avis, l'accident est prédominant dans cette affaire. Le juge expose une personne qui est tout à fait exempte de mauvaises intentions, un bon citoyen [...]. Les huit mois d'emprisonnement me jettent par terre, a commenté Me Dubé.

Le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Alexandre Dubois, a plutôt souligné le fait que la manœuvre d'Éric Rondeau s'était faite en plusieurs étapes et qu'il avait passé beaucoup de temps dans une position dangereuse. On parle de plus ou moins 11 secondes dans la voie inverse alors qu’il avait une visibilité qui était complètement nulle du trafic en sens inverse. C’est une manœuvre dangereuse et c’est un crime en l’espèce, a résumé Me Dubois.

Au cours de son procès, M. Rondeau avait affirmé qu'il n'avait jamais eu conscience du fait qu'il roulait en sens inverse puisqu'il disait fixer son rétroviseur du regard au moment d'effectuer sa manœuvre de dépassement.

Avec les informations de Gabrielle Proulx

L'analyse de l'avocat-criminaliste Charles Côté

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