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Le prix des hôtels à Toronto fait sourciller à la veille des vacances

Un voyageur passe devant l'hôtel Royal York au centre-ville de Toronto.

Le prix moyen d'une chambre d'hôtel au centre-ville de Toronto est près de 30 % plus élevé qu'avant la pandémie, selon les données de la firme STR.

Photo : Radio-Canada / Yanick Lepage

Une chambre d’hôtel au centre-ville de Toronto coûte aujourd’hui en moyenne plus de 300 $ la nuit. Si les plus motivés avalent la pilule ou parviennent à trouver d'autres options, des experts craignent que les prix soient devenus prohibitifs pour certains voyageurs.

En avril, le prix moyen pour une nuitée dans un hôtel du centre-ville a atteint 307 $, soit 70 $ de plus qu’à pareille date l’an dernier, selon les données de STR, une firme qui analyse les tendances de l’industrie hôtelière.

Grâce à cette poussée, le prix moyen dépasse maintenant de 28 % ses niveaux prépandémiques.

La reprise des événements, le retour des touristes et une main-d’œuvre plus onéreuse sont certains des facteurs évoqués par Laura Baxter, directrice de l’analyse hôtelière du Groupe CoStar, pour expliquer cette hausse de prix.

Elle salue du même souffle cette forte reprise pour une industrie qui avait connu une période famélique au plus fort de la pandémie.

Laura Baxter écrit sur son ordinateur portable.

Laura Baxter est directrice de l’analyse hôtelière du Groupe CoStar, une firme de services analytiques dans l'industrie de l'immobilier commercial.

Photo : Radio-Canada / Hugo Levesque

Après des mois à composer avec des taux d’occupation au plancher, l’activité dans les hôtels torontois reprend son cours. Malgré les prix, un constat s’impose : les clients sont au rendez-vous.

Nous observons une très forte demande présentement à Toronto, remarque l’analyste, qui s’attend à ce que les prix continuent d’augmenter durant la période estivale.

Bien qu’il y voie un phénomène mondial, Frédéric Dimanche, le directeur de l'École Ted Rogers en gestion du tourisme et de l'hôtellerie à l'Université métropolitaine de Toronto, estime que certains voyageurs feront les frais de ces augmentations de prix.

Il y a une catégorie de touristes qui ne pourront pas venir à Toronto pour y séjourner, regrette-t-il.

À la recherche de solutions de rechange

En visite à Toronto dans l’espoir de s’y installer, Joséphine Mesnier cherchait à louer un appartement sur la plateforme Airbnb avec sa mère pour une dizaine de jours.

Je me suis rendu compte que c'était très, très cher, indique la voyageuse française.

Portrait de Joséphine Mesnier.

Josephine Mesnier cherche à s'installer à Toronto pour y travailler et apprendre l'anglais.

Photo : Radio-Canada / Yanick Lepage

À Toronto, le prix moyen des locations à court terme de type Airbnb a grimpé de près de 50 % depuis 2019 pour atteindre la barre des 200 $ la nuit, selon les chiffres compilés par la firme AirDNA.

À la recommandation d’une amie, Mme Mesnier et sa mère se sont tournées vers une auberge de jeunesse dans le marché Kensington, un quartier branché de Toronto.

J'avais certaines appréhensions parce que j'aime bien mon confort. Je n'ai pas l'habitude de vivre avec d'autres personnes [...] mais finalement, ça se passe plutôt bien, assure-t-elle.

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Si certains des lits sont occupés par des voyageurs pour qui, comme Mme Mesnier, les auberges ne sont pas le premier choix, le propriétaire de Planet Traveler estime s’adresser à une clientèle distincte de celle des hôtels.

Les hôtels vendent de la propreté, de la sécurité et de l’intimité. Les auberges, elles, vendent de la propreté, de la sécurité et une communauté, lâche Anthony Aarts.

Anthony Aarts prépare des bacs à fleurs sur le toit de son auberge de jeunesse.

Anthony Aarts, propriétaire de l'auberge de jeunesse Planet Traveler, dit avoir ouvert l'établissement d'abord par désir personnel, plutôt que pour répondre à un besoin dans l'industrie touristique torontoise.

Photo : Radio-Canada / Yanick Lepage

Les grands événements brouillent pourtant cette segmentation du marché, alors que les chambres disponibles se font rares.

Porté par le Festival international du film de Toronto (TIFF), le prix de l’hébergement avait atteint un sommet en septembre dernier. Une chambre d’hôtel au centre-ville coûtait alors en moyenne 393 $ la nuit.

Un manque d’options abordables?

Aux dires de M. Dimanche, l’immobilier convoité du centre-ville de Toronto favorise inévitablement une offre d’hôtels haut de gamme.

Les seuls qui peuvent s'en sortir sont ceux qui vont demander des prix très élevés aux clients, soutient-il.

On s’attend à ce que de nouveaux hôtels ouvrent leurs portes prochainement, mais la plupart d’entre eux vont être luxueux, renchérit Mme Baxter de CoStar.

Les promoteurs d’hôtels sont en concurrence avec les autres types de projets immobiliers et le coût des terrains est très élevé, explique l’analyste, qui juge tout de même insuffisant le nombre d'hôtels plus abordables au centre-ville.

Le chien Shadow marche dans le hall de l'auberge.

L'auberge Planet Traveler offre une cuisine, des ordinateurs et une terrasse à ses résidents. Shadow est l'un d'entre eux.

Photo : Radio-Canada / Yanick Lepage

Depuis la pandémie, les locations sur Airbnb parviennent difficilement à répondre à la demande d’hébergement plus abordable.

Non seulement les prix ont augmenté, mais le nombre de logements affichés sur la plateforme a diminué de 14 % depuis 2019, toujours selon les chiffres d’AirDNA.

En janvier, la Ville de Toronto vantait les succès de ses règles sur les locations à court terme, notamment l’interdiction de louer une résidence secondaire pour moins de 28 jours. Celles-ci auraient permis de retirer des milliers de logements des plateformes comme Airbnb et de les ajouter au marché locatif torontois.

Dans ce contexte, M. Dimanche estime que de nombreux voyageurs seront dorénavant appelés à trouver un hébergement en périphérie de la ville, là où les prix sont plus raisonnables.

Le nord de Toronto et Mississauga offrent, par exemple, des chambres avoisinant les 160 $ la nuit en moyenne, toujours selon les données de STR. Ceux qui sont prêts à s'éloigner davantage bénéficieront d’économies supplémentaires.

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