D’importants travaux de restauration pour sauver la chapelle Saint-Cyriac

Plus de 700 000 $ sont investis pour restaurer la chapelle Saint-Cyriac.
Photo : Gracieuseté
D’importants travaux ont débuté pour restaurer la chapelle Saint-Cyriac de Lac-Kénogami. Plus de 700 000 $ seront investis au total pour sauver le bâtiment patrimonial et lui donner une seconde vie.
Ces travaux sont le résultat de la mobilisation des citoyens du secteur, qui se préparent maintenant à souligner l’an prochain le centenaire de la disparition du village de Saint-Cyriac qui aura lieu en 2024.
La restauration se concentre sur l’extérieur du bâtiment patrimonial, après que des travaux aient été menés dans les dernières années à l’intérieur de la chapelle construite entre 1902 et 1905.
Les travaux d’envergure ont débuté par le remplacement de la toiture ce printemps.

Les architectes Luc Fortin et Alexandra Lepage, de Atelier FAA, sont responsables du projet de restauration de l’église Saint-Cyriac et accompagnent les citoyens dans leurs démarches.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
Cette intervention était prévue depuis un moment, mais elle a dû être priorisée, explique l’architecte Luc Fortin, qui accompagne les citoyens du secteur dans le projet de restauration avec sa collègue Alexandra Lepage.
« Dans les dernières années, le toit s’est tellement détérioré, il y avait plein de morceaux de bardeaux d’asphalte sur le terrain, autour, après chaque grand vent », rapporte-t-il.
Une toiture maintenant fidèle à l’aspect d’origine
Les architectes ont profité des travaux pour remplacer la toiture en bardeaux d’asphalte par une toiture fidèle à l’aspect d’origine de la petite chapelle située aux abords du lac Kénogami.
« On se doutait bien qu’en 1926, ce n’était pas en bardeaux d’asphalte. On a pu, par une expertise dans les greniers, voir ce qu’était la toiture d’origine. Alors, la toiture à la canadienne, avec les petits carrés de métal, placés en biais, comme ça, c’est ce qui a été retenu », explique l’architecte, en pointant le toit qui brillait sous les rayons du soleil, lors de notre passage.

La chapelle Saint-Cyriac est un joyau du patrimoine.
Photo : Gracieuseté
Ces travaux financés principalement par Patrimoine Québec et Saguenay ont coûté 300 000 $. Une campagne de financement auprès de la communauté sera également lancée pour assumer environ 30% de la facture.
Remplacer le revêtement et les fenêtres
Le remplacement du toit représente une première étape pour sauver la chapelle et lui donner une seconde vie.
D’importants travaux seront encore nécessaires pour restaurer la chapelle. Ils sont estimés à 400 000 $ pour remplacer les fenêtres centenaires et changer le revêtement afin de lui redonner son apparence d’origine.
« On voit que le parement, il est en vinyle, précise l’architecte Luc Fortin. Il n’a pas une mauvaise apparence, mais éventuellement, ce sera remplacé par du bois véritable. »

D’importants travaux de restauration ont débuté ce printemps à la chapelle Saint-Cyriac de Lac-Kénogami.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
Chaque intervention sur le bâtiment est menée dans un souci de respecter l’histoire de la chapelle, indique sa collègue Alexandra Lepage.
« Il faut revoir comment c’était à l’époque, puis refaire à l’identique. Puis il y a un souci du détail qu’il faut aller chercher, autant dans la préparation des plans que dans la réalisation du projet », assure-t-elle.
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Un projet pour la communauté
Le vice-président du Réseau des organismes de Lac-Kénogami (ROLK), Roger Villeneuve, espère que les travaux pourront être complétés d’ici environ deux ans.
On va remettre ce bâtiment-là en état. Donc, les gens n’auront pas de casse-tête à trouver du financement pour sauver l’immeuble. L’immeuble va être sauvé.
- Roger Villeneuve, vice-président du Réseau des organismes de Lac-Kénogami
Il fait partie des citoyens qui s’impliquent activement pour donner un nouveau souffle au lieu de culte, qui sert aussi de salle de concert, et qui était menacé de fermeture en 2017.

La chapelle Saint-Cyriac sert de salle de concert.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
Le projet est mené par le ROLK, de pair avec l’organisme les Concerts de la chapelle Saint-Cyriac, la Fabrique de la paroisse de Saint-Dominique et la Société de développement du parc patrimonial Cyriac.
« En 2017, quand la fabrique nous a annoncé qu’elle pensait fermer la chapelle, alors là, ça a déboulé. Les réunions sont arrivées, les rencontres citoyennes… Alors la mobilisation s’est faite, on voulait garder notre chapelle », a rappelé la présidente du ROLK, Sylvie Brassard.
La Société de développement du parc patrimonial Cyriac récupérera ensuite la gestion de la chapelle, qui deviendra un lieu de rassemblement.

Roger Villeneuve est vice-président du Réseau des organismes de Lac-Kénogami.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
C’est un projet pour la communauté. On allie, on marie le culte, avec le culturel comme tel. Puis on veut intégrer aussi le familial. Alors, beaucoup d’activités vont émerger pour accueillir toute notre communauté
, a renchéri la vice-présidente de la société, Sylvie Voyer, vice-présidente de la Société de développement du parc patrimonial Cyriac.
Centenaire de la disparition du village de Saint-Cyriac
Pendant que la chapelle est restaurée, les citoyens préparent la commémoration du centenaire de la disparition du village de Saint-Cyriac. Il a été englouti dans le lac Kénogami, lorsque son niveau a été augmenté pour en faire un immense réservoir hydroélectrique.

Le revêtement et les fenêtres de la chapelle Saint-Cyriac devront aussi être remplacés. Le vice-président du Réseau des organismes de Lac-Kénogami espère que les travaux pourront être complétés d’ici deux ans.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
La chapelle, c’est le seul monument qui est ici depuis que le village a été inondé
, rappelle Sylvie Brassard.
La fierté peut se lire dans les yeux des citoyens. On va garder notre patrimoine au lac Kénogami, exprime pour sa part Roger Villeneuve C’est notre phare, c’est tout ce qui nous reste de plus beau sur ce magnifique lac.