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Le cancer de la peau, un mal évitable en pleine progression

Des gens en tenue légère se prélassent dans un parc.

Des gens profitent du soleil dans un parc.

Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui

Radio-Canada

Chaque année, l’arrivée du beau temps amène avec lui des risques accrus liés à l’exposition au soleil. Avec l’augmentation impressionnante de l’incidence du mélanome au Québec au cours des dernières années, certains réclament des mesures de sensibilisation et de protection contre le cancer de la peau.

On n’a pas de plan de contrôle du cancer comme d'autres provinces ou d'autres pays. On n’a jamais fait de la réduction des cancers évitables une priorité. Et le cancer de la peau, c’est le cancer le plus facilement évitable, explique Eva Villalba, directrice générale de la Coalition priorité cancer, qui regroupe 60 organismes.

Selon le Registre québécois du cancer, l’incidence du mélanome, la forme la plus dangereuse du cancer de la peau, a grimpé de 138 % entre 2009 et 2019.

On dénombre annuellement au Québec 30 000 nouveaux cas de cancer de la peau et 2000 nouveaux patients atteints de mélanomes. Environ 230 personnes en meurent chaque année dans la province.

Des mesures simples et peu coûteuses pourraient pourtant réduire de façon significative les risques liés au cancer de la peau, croit Mme Villalba.

Aménager des zones d’ombre dans les espaces publics et distribuer de la crème solaire gratuitement dans les parcs et dans les piscines municipales pourrait faire une grande différence, selon elle.

Deux personnes utilisent un distributeur de lotion solaire.

Un distributeur de lotion solaire est installé au parc Riverain à Riverview.

Photo : Gracieuseté/Laurent Martel

Elle souhaite d’ailleurs que le projet pilote de la Fondation Sauve ta peau, qui a installé des distributrices de lotion solaire dans une trentaine de parcs au Canada, prenne de l’expansion.

On aimerait que les municipalités réfléchissent sérieusement à ce genre de projets-pilotes ou que ça devienne la nouvelle norme, dit-elle. C'est même une question d'équité, car ce n’est pas tout le monde qui peut se payer des bonnes crèmes solaires FPS 30 à 50.

Le projet pilote de Sauve ta peau est implanté dans des villes du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario et de l'Île-du-Prince-Édouard, mais pas encore au Québec. La fondation voudrait toutefois entreprendre des démarches pour installer ses distributrices de crème solaire à Montréal et à Sherbrooke.

La Coalition priorité cancer croit que le port de vêtements de protection contre les rayons UV peut aussi atténuer les risques. Parmi les autres mesures qu’elle défend, il y a l’interdiction des salons de bronzage au Canada.

Comme l’ont fait le Brésil et l’Australie, précise Mme Villalba. Les salons de bronzage, ça peut augmenter jusqu'à 70 % les risques de cancer chez les moins de 25 ans.

Un mal banalisé

Eva Villalba plaide non seulement pour la mise en œuvre de mesures de protection, mais aussi pour une campagne de sensibilisation auprès de la population qui, selon elle, ne se méfie pas suffisamment de cette maladie.

Souvent, on banalise les cancers de la peau. On pense que c’est juste un petit grain de beauté qu’on va enlever et que ça ne fera pas de grands dégâts, dit-elle. Mais ça peut vraiment détruire des vies.

Aujourd’hui à la retraite, Serge Gaudet a travaillé toute sa vie dans le milieu de la construction, sous le soleil et sans protection contre les rayons UV. Depuis un an, il se bat contre un cancer de la peau.

Lorsqu’il a reçu son diagnostic, les gens de son entourage se sont montrés rassurants.

Dans ma famille, on me disait : "Un cancer de la peau, tu vas voir, c’est facile, tu vas t’en sortir." Je ne trouve pas ça facile, lance-t-il.

Ça fait réellement mal. T’es insécure, tu étouffes, ça t’élance. Je ne m’attendais pas à ce qu’un cancer de la peau me fasse si mal.

Mme Villalba croit qu’il est très important de renseigner les jeunes sur les risques liés à l’exposition au soleil. D’autant plus qu’ils sont nombreux à fréquenter les parcs, les piscines et les plages pendant la belle saison.

Si on a cinq à sept coups de chaleur ou brûlures avant l'âge de 25 ans, on augmente nos chances d'avoir des cancers de la peau de 70 %. Alors on doit sensibiliser la population à protéger les jeunes.

Avec les informations de Marie-Josée Paquette-Comeau

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