Subventions agricoles : des producteurs dénoncent de l’âgisme

La ferme À la canne blanche roule depuis 2018 à Stukely-Sud en Estrie.
Photo : Radio-Canada / Eric Carbonneau
Pas facile d’obtenir des subventions pour les agriculteurs plus âgés. Un couple producteur d'œufs de canes est à nouveau confronté à surmonter les défis. Ils peinent à trouver le financement nécessaire pour un nouveau bâtiment agricole sur leur ferme.
C'était en 2019 que Maryse Sauvé et Daniel Bonin bâtissaient l'abri pour leurs canes. Et aujourd'hui, les deux propriétaires non-voyants ont fait leurs preuves. Ils s'orientent jusqu'à l'abri avec la musique des carillons.
Le couple, qui s’occupe entièrement de la ferme, souhaite maintenant doter leur terrain d'un deuxième bâtiment pour maximiser leur production. Daniel Bonin souhaite ajouter 350 canes pondeuses.
Notre défi c'est d'avoir des œufs sur une base régulière, qu'il n'y ait pas de trous dans notre production
, explique sa conjointe.

Le couple manque de financement pour ajouter 350 canes pondeuses sur leur ferme à Stukely-Sud, À la canne blanche.
Photo : Radio-Canada / Arianne Béland
Chaque année, ce sont 95 000 œufs qui sont produits À la canne blanche. Agrandir permettrait de produire plus du double. Mais pour construire le deuxième bâtiment nécessaire, les producteurs ont besoin de 200 000 $.
Les obstacles sont nombreux pour une jeune entreprise, surtout quand on la lance à plus de 40 ans. Les programmes de financement sont souvent dédiés à la jeune relève.
Quand on est jeune, on n’a pas les capitaux pour démarrer, et si on démarre à 40 ans on n'a pas les programmes pour nous aider.
Ce que le couple dénonce, c’est de l’âgisme. Quand on dit "achetons locaux, aidons le producteur local", je pense qu'on passe à côté de la cible beaucoup
, lance Daniel Bonin, 58 ans.
Après plusieurs refus, le couple producteur doit se tourner vers le sociofinancement pour obtenir le capital nécessaire à la mise de fonds de la nouvelle bâtisse.
On cherche des solutions, on est dans l'action
, assure Maryse Sauvé, qui espère trouver un moyen de continuer de vivre pleinement de sa passion.
Contacté par notre équipe, le cabinet de la ministre de l’agriculture Marie-Claude Bibeau affirme vouloir guider les agriculteurs, sans faire de favoritisme.
Avec les informations de Arianne Béland