L’itinéraire électoral des cheffes tend à confirmer l’importance du vote calgarien

Les experts avaient prédit que Calgary serait la clé des élections albertaines.
Photo : Radio-Canada / Justin Pennell
Les experts avaient prédit que Calgary serait la clé des élections albertaines et l'itinéraire des cheffes des deux principaux partis semble leur donner raison. Tant Danielle Smith que Rachel Notley ont passé une bonne partie de leur campagne à courtiser les électeurs de la métropole.
Dans cette période de 28 jours, Rachel Notley, du Nouveau Parti démocratique, aurait passé environ 60 % de sa campagne à Calgary, alors que Danielle Smith, du Parti conservateur uni, y aurait consacré 40 % de son temps selon nos calculs. Aucun des deux partis n'ayant publié d'itinéraires quotidiens régulièrement, le poids de la présence calgarienne des deux cheffes pourrait varier légèrement, sans toutefois bousculer la tendance.
La politologue Lori Williams, de l'Université Mount Royal, n’est pas surprise que les deux cheffes aient passé autant de temps dans métropole albertaine.
La route de la majorité passe par Calgary.
Danielle Smith aurait passé moins de temps dans la métropole, mais la cheffe du PCU s'est toutefois absentée en raison des feux de forêt. Elle a maintenu un profil bas, une stratégie conservatrice, selon Jean-Christophe Boucher, politologue de l'Université de Calgary.
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Limiter les dommages qu'elle pouvait faire à son propre parti a été probablement le mot d'ordre et on voit très bien que la campagne a été très, très, très disciplinée
, explique-t-il.

Rachel Notley, cheffe du NPD (à gauche), et Danielle Smith, cheffe du PCU (à droite).
Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh / Colette Derworiz
À l’inverse, la cheffe du NPD, Rachel Notley, a tenté d’attirer davantage l’attention des médias, selon Lori William, mais la majorité de la couverture médiatique a eu tendance à se concentrer sur les controverses. Parce qu'il y a eu des controverses très régulièrement, il a été difficile pour les autres messages de passer
, précise-t-elle.
Ailleurs en Alberta
Dans la capitale, plusieurs Edmontoniens ne sont pas surpris par la situation. Le gros défi, c’est Calgary, donc c’est pour ça, je comprends très bien que le débat se soit fait là-bas
, déclare Salim Bellazoug, résident d’Edmonton.
Selon une Geneviève Asselin, une autre Edmontonienne, c’est aussi une question d’équilibre. Edmonton, c’est le centre de l’Alberta, [les cheffes] prennent presque tout leur temps ici autrement
, souligne-t-elle.
Toutefois, Lori Williams de l'Université Mount Royal affirme que les enjeux ruraux comme les puits orphelins et l'accès aux soins de santé n'ont pas eu la place qu'ils méritaient durant cette campagne électorale.
[Les régions rurales] sont simplement tenues pour acquises et ces questions ne sont pas prises au sérieux
, précise-t-elle.
Lori Williams ajoute que les électeurs des milieux ruraux auraient raison de se sentir lésés dans cette situation.
Avec les informations d'Evelyne Asselin