La carcasse d’une tortue luth est découverte sur une plage de l’Île-du-Prince-Édouard

La carcasse en décomposition de cette tortue luth, à laquelle des engins de pêche sont accrochés, a été trouvée sur une plage à Fernwood, à l'Île-du-Prince-Édouard, le 19 mai 2023.
Photo : Gracieuseté : Tessa MacKinnon
La carcasse d’une tortue luth, la plus grande espèce de tortue au monde, a été retrouvée échouée sur une plage de l’Île-du-Prince-Édouard le 19 mai.
Ce spécimen de tortue luth (Dermochelys coriacea) a été trouvé à Fernwood, indique le ministère fédéral des Pêches et des Océans (MPO).
Le MPO a identifié la tortue après avoir reçu des appels de résidents du secteur et du Réseau canadien de la tortue de mer (Canadian Sea Turtle Network), un organisme de bienfaisance basé à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
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Les tortues luths sont les plus grandes tortues au monde. Elles peuvent atteindre deux mètres de longueur et peser plus d’une demi-tonne. Le poids moyen d’une telle tortue est de 500 kilogrammes, soit environ 1100 livres, selon Environnement et Changement climatique Canada.
On estime que cette espèce qui vivait sur Terre du temps des dinosaures décline à un rythme de 8 % par an. Au Canada, les populations de tortues luths de l’Atlantique et du Pacifique figurent sur la liste des espèces en péril.
Kathleen Martin, directrice générale du Réseau canadien de la tortue de mer, explique qu’il arrive que des tortues luths s’aventurent en eaux canadiennes à cette période de l’année pour se nourrir de méduses.
Après avoir refait leurs forces, elles reprennent la route du sud et retournent vers les plages où elles sont nées pour pondre à leur tour. Ces plages se retrouvent couvertes de ce qu’on pourrait appeler des sœurs et des tantes, des mères et des cousins
, illustre Kathleen Martin.

La mer a rejeté la carcasse de cette tortue luth à Fernwood le 19 mai.
Photo : Gracieuseté : Tom Sherry
Cette tortue luth en décomposition trouvée à l’Île-du-Prince-Édouard était enchevêtrée dans des cordages utilisés pour la pêche. Kathleen Martin redoute que cet empêtrement n'ait causé sa mort l’année dernière.
Tom Sherry, résident de la communauté de Fernwood, est l’un de ceux qui ont repéré la tortue. Il a été impressionné par cette observation rare, mais il a aussi été attristé par le sort de l’animal.
C’était quelque chose à voir
, a-t-il dit. C’était plutôt triste. Elle avait l’air d’être morte depuis un certain temps déjà.

Sur cette photo prise en 2018, la technicienne de la faune Darlene Weeks examine une tortue luth retrouvée morte à l'Île-du-Prince-Édouard. Dans ce cas-ci, une nécropsie avait été possible.
Photo : Collège vétérinaire de l'Atlantique
Ce n’est pas la première fois que la carcasse d’une tortue luth s’échoue sur l’île. Elles sont habituellement amenées au Collège vétérinaire de l’Atlantique, à Charlottetown, afin qu’une nécropsie soit pratiquée et que les causes de la mort soient déterminées.
Dans le cas présent, ce ne sera pas possible, car la décomposition est trop avancée, a fait savoir le collège dans un courriel.
Comme les Nations unies des tortues de mer
Deux agents de pêche basés à Alberton se sont rendus sur les lieux, dit le MPO.
Les agents ont retiré les cordages de pêche enroulés autour de l’animal. Cet équipement sera retourné à ses propriétaires s’ils peuvent être identifiés.
La carcasse reste sur la plage, cependant. La décomposition de la tortue ne pose de risques pour personne et on laisse le processus naturel suivre son cours. D’autres espèces animales mangeront ce qu’il reste de la tortue.
Selon Kathleen Martin, des tortues luths provenant de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud ont déjà été observées en eaux canadiennes, où elles viennent se nourrir et reprendre des forces
avant de retourner chez elles.
Nous sommes comme les Nations unies des tortues de mer, ici. Tout le monde vient y passer du temps
, illustre la directrice du groupe de conservation. C’est très important qu’on s’assure qu’elles restent en sécurité lorsqu’elles viennent ici.
Kathleen Martin encourage les citoyens à communiquer avec le Réseau canadien de la tortue de mer s’ils observent quoi que ce soit à leur sujet, car cela aide les agents de la faune à recueillir le plus d’information possible pour améliorer leur travail de conservation.
C’est ce qu’on appelle de la science citoyenne
, dit-elle. C’est ce dont nous avons besoin de voir dans le monde.
D'après le reportage de Thinh Nguyen, CBC