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Procès Chénard : des victimes dénoncent la lenteur du processus judiciaire

L'ombre d'une silhouette sur un mur.

Des victimes de Patrick Chénard sont incapables de « tourner la page » en raison de ces délais. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Des victimes de l'ex-massothérapeute Patrick Chénard dénoncent la lenteur du système judiciaire. Un an après sa condamnation à six ans de prison, l'homme est toujours en liberté, puisqu'il a porté la décision en appel.

Cinq ans se sont écoulés depuis le dépôt des premières plaintes pour agression sexuelle contre Patrick Chénard.

Après que l'accusé eut été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur 10 femmes en janvier 2022, un avis d'appel sur la déclaration de culpabilité a été déposé à la Cour d'appel du Québec un mois plus tard.

Depuis lors, les victimes, comme Jade*, Camille* et Marie*, sont sans nouvelles.

Elles estiment que la lenteur du processus judiciaire leur fait consacrer trop de temps à leur agresseur, qui leur a déjà pris beaucoup.

Pendant ce temps-là, nous, on n'est pas capables de tourner la page parce qu'on est toujours dans l'attente, dénonce Marie. C'est ça qui rend vraiment la chose lourde en étant victime dans un dossier comme celui-là.

Même si plus d'une année s'est déjà écoulée depuis le dépôt de l'avis d'appel, les victimes pourraient encore devoir attendre plusieurs mois avant d'assister à une conclusion dans cette affaire.

On s'enligne encore vers une autre année, et ça, c'est s'ils ne demandent pas de refaire le procès.

Une citation de Jade, victime de Patrick Chénard

Jusqu'à neuf mois peuvent s'écouler entre le dépôt des mémoires des avocats à la Cour d'appel du Québec et la date d'audience, selon le criminaliste René Verret.

René Verret, avocat criminaliste, en entrevue à Radio-Canada.

Me René Verret est avocat criminaliste.

Photo : Radio-Canada

Dans le dossier de Patrick Chénard, les avocats des deux parties sont encore en train de produire leur mémoire.

Encore récemment, on a plaidé un dossier et ça a pris 19 mois avant qu'on obtienne un jugement, raconte l'avocat.

Certaines des 10 victimes de Patrick Chénard estiment qu'elles n'auraient pas porté plainte si elles avaient su qu'elles auraient à consacrer autant de temps à leur agresseur, même si c'était la chose à faire, selon elles.

Marie est d’avis qu’il est difficile d'essayer de faire sa vie sachant qu'à un moment donné, il va falloir la mettre sur pause pour retourner là-dedans.

C'est alarmant de voir qu'un gros dossier de même, ça traîne autant, alors que ça ne devrait pas, parce que tout est là, ajoute Jade.

Elle et Camille songent d'ailleurs à déposer une demande à la Cour pour lever l'ordonnance de non-publication de leur identité.

C’est facile de juger et de ne pas considérer le point de vue des victimes quand c’est anonyme.

Une citation de Camille, victime de Patrick Chénard

De son côté, le ministère de la Justice n'a pas répondu à notre demande d'entrevue. Le ministère n'a pas voulu s'avancer sur des solutions qui pourraient éventuellement être adoptées afin de réduire le délai d'attente.


* Tous ces noms sont fictifs afin de protéger l'identité des victimes.

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