Activités LGBTQ+ : la Division des écoles catholiques « recule de plusieurs décennies »

Plusieurs intervenants du milieu scolaire et de la santé mentale critiquent la décision de la Division des écoles catholiques de Saskatoon de demander à ses membres d’éviter de participer à certaines activités en lien avec la communauté LGBTQ+.

L'enseignante à la retraite de Saskatoon Patti Rowley estime que cette prise de position équivaut à reculer de plusieurs décennies.

Elle précise avoir été élevée dans un milieu catholique et avoir toujours milité pour les droits des étudiants LGBTQ+ lors de sa carrière. Ça nuit considérablement aux jeunes vulnérables, lance-t-elle.

Cette décision ne les laisse ni être qui ils sont, ni le célébrer en toute confiance et en sécurité.

La semaine dernière, dans un courriel, la Division scolaire catholique de Saskatoon a demandé aux différentes directions d'école d’éviter d'entrer dans une tente aux couleurs de l'arc-en-ciel de la communauté LGBTQ+ au Festival des enfants de la Saskatchewan.

Les familles qui envoient leurs enfants à une école catholique sont en droit de s’attendre à ce qu’ils reçoivent une éducation conforme aux enseignements catholiques et appropriée pour leur âge, a écrit le directeur de la division scolaire, François Rivard, dans une déclaration envoyée à CBC/Radio-Canada vendredi.

Toutefois, la division s'est aussi excusée des torts qu'elle a pu causer avec son message initial et qu'elle accueille les membres de la communauté LGBTQ+.

Un environnement hostile

Dans une déclaration écrite, la présidente de la branche saskatchewanaise de la SCFP, Jud Henley, a demandé vendredi à la division scolaire de retirer sa demande par rapport aux activités LGBTQ+.

Ce syndicat représente notamment le personnel non enseignant de la Division scolaire catholique de Saskatoon.

Elle estime que cette demande nuit à l'image de la division scolaire et crée un environnement hostile pour les employés et les étudiants faisant partie de la communauté LGBTQ+.

Jud Henley croit aussi que cette prise de position va à l'encontre de la mission de la division, qui se veut une communauté accueillante, et qu'elle ne reflète pas l'opinion de son personnel non enseignant.

La directrice générale de la filiale de l'Association canadienne pour la santé mentale à Saskatoon, Faith Baudnar, souligne pour sa part qu'il est important pour les jeunes d'être exposés à différents points de vue.

Il faut être ouvert à tous. Comme ça, nos communautés deviennent solides et résilientes, soutient-elle.

Elle ajoute que les employés de l'association sont souvent témoins des effets de l'exclusion de certaines personnes à cause de leur identité.

C'est une question de droits fondamentaux. C'est au cœur de tout ça.

Avec les informatons de Dayne Patterson et de Nicholas Frew