Inondations : des sinistrés du Pontiac se sentent laissés pour compte

Des sacs de sable jonchent encore le terrain de Gilbert Dionne, quelques semaines après les inondations qui ont touché Mansfield-et-Pontefract.
Photo : Radio-Canada / Camille Kasisi-Monet
Des résidents du Pontiac ont eu une bien mauvaise surprise : ils devront assumer eux-mêmes le coût des réparations de leur résidence secondaire, à la suite des inondations des dernières semaines.
Je regarde aux alentours… Est-ce que je commence par ici ou je commence là? C’est un peu décourageant
, lance Gilbert Dionne devant les dégâts laissés par la crue des eaux.
L’homme est propriétaire d’un chalet à Mansfield-et-Pontefract. Il estime que la valeur des dommages se situe entre 10 000 et 15 000 dollars.
Sa roulotte, qui servait à loger des invités, est une perte totale puisque le plancher a été submergé par deux pieds d’eau. La rivière a également éparpillé une pile de bois de construction, aux quatre coins de sa propriété : il est maintenant inutilisable.
Ici, personne n’est assuré. Ce qu’on perd, on le perd totalement, déplore-t-il. Le gouvernement offre certaines subventions, mais là, on n’a droit à rien.

Le terrain de Gilbert Dionne a été submergé lors de la crue printanière, le mois passé.
Photo : Radio-Canada / Camille Kasisi-Monet
En effet, M. Dionne ne pourra pas se prévaloir des indemnités offertes par le ministère de la Sécurité publique puisqu’il s’agit de dommages touchant une résidence secondaire.
Il peine à s’expliquer cette exclusion.
On paie des impôts comme tout le monde, on paie des taxes foncières, on participe à l'économie locale
, argue M. Dionne.
Des questions sans réponse
Il n'est pas le seul riverain qui est désemparé. C’est aussi le cas de Denis Nadeau, qui a construit une deuxième résidence sur son terrain, celle-ci, plus accessible pour sa femme qui a des problèmes de mobilité.
Il y avait la rampe pour rentrer avec une chaise ou une marchette
, précise-t-il.
Depuis que l’eau s’est retirée, M. Nadeau dit avoir effectué sept voyages de débris au dépotoir du coin et il prévoit en faire encore cinq autres.

Depuis que l'eau s'est retirée de son terrain il y a un mois, Denis Nadeau estime passer cinq heures chaque jour à nettoyer les dégâts.
Photo : Radio-Canada / Camille Kasisi-Monet
Cependant, il hésite à se lancer dans des travaux de reconstruction. Il ne sait pas s’il recevra une indemnisation de la part du gouvernement puisque les dommages concernent une résidence secondaire.
M. Nadeau affirme avoir ouvert un dossier auprès du ministère de la Sécurité publique, mais les réponses se font attendre.
Au provincial et au fédéral, c’est comme si on n'existait pas. Des lettres ont été envoyées à différents députés. On compte-tu ? On existe-tu ?
, peste-t-il.
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Un programme de dernier recours
De son côté, le gouvernement se défend de laisser pour compte les propriétaires de chalet.
On est un programme de dernier recours. Nous, on vise les résidences principales, les entreprises, donc malheureusement, il y a des exclusions et les résidences secondaires en font partie
, explique Jérôme Lacasse, porte-parole au programme d’assistance financière au ministère de la Sécurité publique.
Il ajoute toutefois que certaines exceptions s’appliquent pour certaines résidences secondaires.
Il y a quand même une possibilité pour les gens qui ont une résidence secondaire, bien souvent un chalet, qui pourrait être un bâtiment locatif. Les gens qui tirent des revenus de location par exemple pourraient être admissibles au niveau du programme.
M. Lacasse invite les sinistrés qui pensent être dans cette situation à contacter le ministère, mais aussi ceux qui voudraient avoir des précisions supplémentaires sur le programme d’aide.
Des fois c’est juste de parler avec quelqu’un, ça pourrait les aider à comprendre pourquoi ils ne sont pas admissibles
, ajoute-t-il.
Avec les informations de Camille Kasisi-Monet