Après le derecho, des propriétaires veulent rendre leur forêt plus résiliente

Sylvain Larivière a vu 9 acres de sa forêt être ravagés pendant le derecho du 21 mai 2022.
Photo : Radio-Canada
Les changements climatiques motivent les propriétaires de boisé de l’est ontarien à adopter de nouvelles pratiques pour rendre leur forêt plus résiliente. Ils se sont rassemblés samedi, à l'invitation de l’association Boisés Est : une manière d’éviter de revivre le cauchemar du derecho de l’an dernier.
L’atelier auquel ont participé une vingtaine de membres de Boisés Est comprenait des conférences d’experts, mais aussi une table ronde pendant laquelle ils ont pu parler des travaux de nettoyage qu’ils ont effectués depuis la puissante tempête du 21 mai 2022. Le but était aussi de permettre à des propriétaires, qui n’ont pas encore entamé cette lourde tâche, d’obtenir des conseils pratiques.

Une vingtaine de personnes ont participé à l'atelier organisé par Boisés Est.
Photo : Radio-Canada
Le président de Boisés Est, Jean Saint-Pierre, explique que plusieurs ne savent simplement pas où commencer, puisqu’ils n’ont pas l’expertise nécessaire.
Ce sont des gens qui ont des forêts soit parce qu’ils en ont hérité, ou ils ont décidé d’acheter parce qu’ils voulaient avoir un coin tranquille parce qu’ils voulaient faire de l’observation d’oiseaux et des arbres et faire des activités récréatives
, dit-il.
En général, ce ne sont pas des gens qui ont une formation technique précise en foresterie, c’est un domaine bien spécialisé.
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Au manque d’expertise, s’ajoute parfois le choc émotionnel de la dévastation, selon M. Saint-Pierre.
Sylvain Larivière en sait quelque chose. Sa femme et lui sont propriétaires d'un boisé à Bourget, dans la municipalité Clarence-Rockland, depuis 2016. Ils considèrent ce lopin de terre comme leur projet de retraite.
Il y en a qui préfèrent un chalet au bord d’un lac, nous c’est la forêt
, confie M. Larivière.
Le derecho a ravagé 9 acres de leur forêt. Ils ont mis trois mois à ramasser les débris.

Sylvain Larivière est le propriétaire d'un boisé à Bourget depuis 2016.
Photo : Radio-Canada
Ça nous a touchés parce qu’on aime la nature, se souvient M. Larivière. Ma femme disait "on a eu deux deuils : quand les arbres sont tombés et quand [une compagnie] est venue ramasser les branches".
Mais grâce aux ateliers de Boisés Est, le couple est désormais plus optimiste. Puisque les arbres de leur forêt étaient très rapprochés, la perte de ces arbres va rendre possible une plus grande diversité d’espèces et permettre aux arbres toujours debout de pousser plus facilement.
Si tu veux faire quelque chose de bien, il faut que tu ailles vers des gens qui sont passés par là et qui peuvent t’aider. Gérer une forêt, ce n’est pas comme gérer ton gazon
, conclut M. Larivière.
Un travail de sensibilisation
À terme, M. Saint-Pierre espère que ses ateliers contribueront à une meilleure gestion des forêts en Ontario. Il se désole que des milliers d’acres de forêts soient encore détruits chaque année dans le sud et l’est de la province.
C’est malheureux parce que les forêts offrent des services écosystémiques extrêmement importants. Il faudrait avoir de très bonnes raisons pour se permettre de détruire des forêts, considérant surtout l’absorption de CO2 des forêts.

Jean Saint-Pierre, président de Boisés Est
Photo : Radio-Canada
Boisés Est tente de faire connaître des programmes gouvernementaux qui avantagent les pratiques plus écologiques et qui permettent parfois d’économiser des centaines de dollars en taxes municipales.
Il s’agit de s’engager à faire certains travaux qui pourraient être aussi simples que d’entretenir un sentier de façon à ce que les gens puissent y circuler facilement pour observer la faune et la flore pendant les quatre saisons
, explique M. Saint-Pierre.
Mais selon lui, ces initiatives sont encore méconnues.
Avec les informations de Julien-David Pelletier