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Le test de français demeure un obstacle pour plusieurs futurs enseignants

Un enseignant sur cinq affirme qu’on leur a déjà demandé de modifier des résultats, rapporte un sondage de la Fédération autonome des enseignants.

Plusieurs étudiants reprennent le TECFÉE, après l'avoir échoué plus de deux fois.

Photo : iStock

Radio-Canada

Le Test de certification en français écrit pour l’enseignement (TECFÉE) continue de causer des maux de tête aux étudiants des facultés d’éducation du Québec, qui doivent absolument le réussir pour obtenir leur brevet d’enseignement.

Comme plusieurs étudiants, Méliza Barr a échoué quatre fois l’épreuve linguistique de l’examen, malgré les nombreux efforts. L’étudiante au baccalauréat en adaptation scolaire à l’Université de Sherbrooke dénonce l’absurdité des questions de certaines sections du test.

C'est vraiment un test qui est très difficile , déplore-t-elle.

On demande comme note de passage 70 % à cet examen qui comprend deux parties, une portant sur le code rédactionnel et l’autre sur le code linguistique. C’est cette dernière section que Méliza Barr a échouée pour une quatrième fois, repoussant d’un an la fin de ses études.

Méliza Barr dans un café à Granby

Méliza Barr a échoué le TECFÉE avec 68 %, la note de passage étant 70 %.

Photo : Radio-Canada / Pierrick Pichette

C'est sûr que je veux être enseignante, j'ai toujours voulu être enseignante, confie la jeune femme qui s’était pourtant payé un tuteur privé pour réussir le TECFÉE.

Le code linguistique, un obstacle majeur

La portion du test qui porte sur le code linguistique s'avère un obstacle de taille à la réussite pour de nombreux étudiants comme Méliza Barr. Seuls 30 % des étudiants à l’Université de Sherbrooke ont réussi cette portion du TECFÉE au début du mois.

Dans cette même section, on demande notamment de définir des mots et des expressions peu utilisés, même à l’école, comme galimatias et pusillanime.

Galimatias, ça veut dire confus. Alors c'est un bon mot pour caractériser le TECFÉE, je pense, souligne la doyenne de la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, Anne Lessard.

Ce sont des expressions d'autrefois que même mes parents, qui sont dans la soixantaine, ne connaissent pas. Donc, moi si je suis dans la vingtaine, imagine, renchérit Méliza Barr.

Un test à revoir

Trois fois plus d’étudiants réussissent le code rédactionnel que linguistique, fait savoir la doyenne Anne Lessard.

Ce qui pose problème, c'est vraiment l'orthographe. C'est le code linguistique qui est le plus grand défi en ce moment. Donc si on modifie ça, la plupart de nos étudiants et de nos étudiantes vont pouvoir réussir.

Une citation de Anne Lessard, doyenne à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke

En pleine pénurie de main-d'œuvre, le Syndicat des enseignants de la Haute-Yamaska souhaite une refonte, mais pas au prix de la qualification des enseignants.

La présidente du syndicat, Alina Laverrière, juge qu’il faudrait adapter le test au goût du jour pour que ça réponde bien aux besoins du milieu. Selon elle, les enjeux avec le TECFÉE contribuent à retarder l’entrée de la relève sur le marché du travail.

Le cri du cœur des étudiants a été entendu et un comité formé d'enseignants a été mis sur pied dans les dernières semaines afin de réformer le format actuel de l’examen.

Le ministère de l’Éducation assure vouloir agir rapidement et se donner tous les moyens pour pallier la pénurie de main-d'œuvre dans le réseau.

À l'automne dernier, le ministre Drainville a lancé un appel aux facultés d'éducation afin d'assouplir les règles concernant le TECFÉE en prévision du 3e stage, écrit le ministère.

Il n'est absolument pas question de niveler vers le bas. Une excellente maîtrise du français est nécessaire et demeurera toujours nécessaire pour les enseignantes et enseignants, précise-t-on.

Avec les informations de Pierrick Pichette

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